Les clubs au stade des stages ( Source Rugbyrama )

Les clubs au stade des stages ( Source Rugbyrama )

Le jeudi 22 juillet 2010 à 10:08 par David Demri

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Tous ou presque y ont droit. Les joueurs professionnels qui préparent la prochaine saison partiront pour la plupart en stage cet été. Commandos ou conventionnels, de deux jours ou d’une semaine, à quelques kilomètres ou à l’autre bout de la France, ces rassemblements se sont multipliés ces dernières années. Leur but premier : « renforcer le collectif », explique l’entraîneur de Toulon Aubin Hueber. Il s’agit en effet d’un objectif prioritaire pour les clubs, alors que les recrues sont là depuis quelques semaines – voire quelques jours – seulement. « C’est un vrai test sur la vie de groupe, reprend Julien Candelon dans Midi Olympique. L’ailier de Perpignan est déjà parti à Matemale avec son club début juillet et y retournera du 2 au 6 août. Le stage de début de saison, c’est le moment où on commence à partager les chambres, ce qu’on va continuer à faire tout au long de la saison lors des déplacements. Moi qui ai été interne durant ma scolarité, je sais que cela crée des liens pour pouvoir passer des moments ensemble comme ceux-là ».

 Avec les militaires…

 Après plusieurs semaines de travail physique (et forcément un peu rébarbatif), les joueurs sont fatigués. Ils ont besoin de changer d’air, au sens propre comme au sens figuré. Du coup, les staffs rivalisent d’ingéniosité. Certains, comme les Lyonnais, partent en stage commando (avec le 27e bataillon des chasseurs alpins à Annecy). Au programme : physique, musculation, courses et randonnées, Run’n Bike et même une journée avec les chasseurs alpins avec, en point d’orgue, un biathlon. Les joueurs, poussés dans leurs retranchements, sont censés développer leur cohésion et leur solidarité. Et ils apprécient visiblement. « Ils étaient très satisfaits, assure l’entraîneur du Lou Raphaël Saint-André. Ils ont pu vivre ensemble pendant cinq jours, et l’ambiance était très sympathique. On a même fini par une soirée barbecue sur la plage le dernier soir »

. … ou juste à côté

D’autres, comme les Brivistes, font quelques kilomètres seulement. Les Coujoux sont actuellement à Bugeat, où ils séjournent chaque année. La finalité, pour le CABCL, tient plus dans la promotion de son image que dans un travail acharné. « La Région et le Département sont très présents dans le club, c’est donc normal de délocaliser notre préparation », affirme l’entraîneur Ugo Mola dans Midi Olympique. D’ailleurs, l’ancien international n’hésite pas à émettre des réserves sur l’efficacité de ces rassemblements. « J’ai des doutes sur l’impact des stages et leur contenu. Et sur les stages dits commandos, j’ai un avis plus que modéré ; cela fait plus plaisir aux dirigeants et à l’entourage qu’aux joueurs. S’il fallait se mettre en danger pour être un grand joueur, cela se saurait ».

8 clubs sur 30 restent chez eux

 Certains ont d’ailleurs décidé de ne pas partir du tout. Huit clubs sur trente (Biarritz, La Rochelle, Aix, Albi, Mont-de-Marsan, Oyonnax, Saint-Etienne et Pau) n’ont pas voulu délocaliser leur travail d’avant-saison. « Je récupère mes internationaux le 26 juillet seulement et ça ne sert à rien de partir en stage avant, puisque tout le monde ne sera pas là, se justifie le coach des avants biarrots Jean-Michel Gonzalez. Ensuite, il restera seulement quinze jours avant le début du championnat et j’estime que l’urgence n’est alors plus dans des stages ». Pour le préparateur physique de Castres Pierre Gascou, une telle mesure n’a d’intérêt que si elle est parfaitement planifiée : « Pour espérer réussir un bon stage, il est important de bien le penser et de bien l’organiser, de définir des objectifs précis, affirme. Il ne peut y avoir de stage réussi que bien planifié et réfléchi ». Car, loin de leurs habitudes, de la routine et des supporters, les joueurs sont là pour décompresser une dernière fois avant dix mois de pression.

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