
Les confidences de l’Agenais Quentin Béthune sur la victoire contre Toulon
Les confidences de l’Agenais Quentin Béthune sur la victoire contre Toulon
Le lundi 6 novembre 2017 à 17:36 par David Demri
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Le pilier Agenais Quentin Béthune s’est longuement confié via Rugbyrama sur la victoire de son équipe contre le Rugby Club Toulonnais, samedi soir au Stade Armandie à l’occasion de la neuvième journée du Top 14.
Ce-dernier est très fier de cette victoire et affirme qu’il s’agit d’une récompense pour le groupe Agenais. Extrait:
« C’est une récompense pour tout le travail mis en place depuis un moment. Une récompense pour notre état d’esprit. L’envie d’exister, nous l’avons toujours eu mais nous n’avons pas toujours été payés… Maintenant, est-ce que cela restera comme un match de référence ? Sur certains points, peut-être. Sur d’autres aspects, il faudra rectifier le tir : on prend pas mal d’essais, on est perfectibles dans nos sorties de camp, sur les touches, les mauls portés… »
Le pilier du SUA avoue avoir été impressionné en découvrant la composition alignée par le RCT. Extrait:
« Quand on a vu la composition du RCT, on s’est dit que ça serait difficile. J’ai découvert ça sur Twitter et je me suis dit que du lourd s’annonçait. Mais, en même temps, que c’était génial à jouer. En face, il y avait des champions du monde. Moi, j’ai à tout casser cinq matches en Top 14. Quelque part, on n’avait rien à craindre ; si les mecs se montraient plus forts que nous, ça serait simplement logique. Je ne ressentais pas de peur. Mais je reconnais avoir eu beaucoup d’appréhension… Est-ce qu’on allait rivaliser ? Est-ce que j’allais passer pour un peintre ? Comme à chaque match, on avait toujours l’envie de réussir la meilleure « perf » possible. Parfois cela sourit, parfois non. Il faut savourer. »
Par ailleurs, Quentin Béthune affirme que malgré la défaite du RCT, l’équipe Varoise demeure très solide. Il a notamment été impressionné par plusieurs joueurs dont Semi Radradra. Extrait:
« Toulon m’a laissé un sentiment de solidité. Ils étaient à 100 %. Je ne saurais pas dire ce qui a péché dans leur jeu. Je crois qu’en affichant une envie exacerbée, on les a fait déjouer. Sur le terrain, on a réussi à faire abstraction du statut de nos adversaires. Bon, parfois, on réalise qu’on n’est pas face à n’importe qui… C’est immense de jouer contre eux. Je l’avais déjà ressenti contre le Racing, avec Carter. Mais à Toulon il faudrait tous les citer. Du 9 au 15, il y avait un Français. C’était impressionnant… Radradra, il suffit déjà de le voir physiquement. Et il confirme quand il prend les ballons. Pendant le match, sur un gros plaquage ou une percussion, tu te relèves, tu regardes que tu as plaqué, et tu te dis : « Ah, c’est lui… Moi, Béthune, j’ai attrapé Vermeulen… Il est vraiment très solide. Ce n’est pas une légende. Nous voulions faire douter cette équipe. Au niveau du rugby et des gabarits, nous sommes moins forts. Mais sur l’envie et la détermination, ils ne devaient pas être meilleurs que nous. Cette fois, ça nous a réussi. »
A la mi-temps, les Agenais menaient d’un petit point sur le score de 20 à 19 et sont restés très mobilisés lors du discours dans le vestiaire. Extrait:
« A la mi-temps, on s’est tous regardé et on s’est dit que c’était vraiment dur… J’ai croisé le regard de Pierre Fouyssac et on s’est souri. Pour nous, c’était énorme de vivre ça : pas le fait de souffrir mais de jouer ce match là. Après, je suis resté calme. J’étais lessivé, dos en vrac, jambes lourdes. On s’était envoyé et les contacts étaient rudes. C’était un ton au dessus de ce que nous avions vécu jusque là… Malgré les douleurs et le souffle que l’on cherchait tous un peu, on savait où on allait. Il fallait continuer comme ça. Dans l’investissement, il n’y avait rien à redire : on devait continuer le bras de fer, ne rien lâcher. A force, le RCT finirait par déjouer. »
Pour conclure, Quentin Béthune avoue avoir vécu un immense moment de sa jeune carrière. Extrait:
« On avait annoncé ce match comme une confrontation entre les stars et les « pitchouns ». C’était la stricte vérité. Nous étions les minots contre les grands toulonnais. Nous n’avions jamais joué ce genre de match. Et c’était immense à vivre. C’est fort de jouer avec ses copains, avec qui on joue depuis tant d’années. On est des frères sur le terrain. Quoi qu’il arrive, nous sommes soudés. C’est encore plus facile de se sacrifier sur le terrain quand on a autant de considération pour le joueur d’à côté. Dans la semaine on s’était chambré. Obligé… Quand Fouyssac fait le malin, tu lui dis : « On verra ce que tu vas faire face aux champions du monde… On verra si tu mettras une petite tape à Fekitoa ! »
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« A la mi-temps, on s’est tous regardé et on s’est dit que c’était vraiment dur… J’ai croisé le regard de Pierre Fouyssac et on s’est souri. Pour nous, c’était énorme de vivre ça : pas le fait de souffrir mais de jouer ce match là. »
J’adore ce commentaire. Bravo à eux. Là pour le coup, on voit bien qu’ils ont une fraicheur dans leur tête qu’il faudrait qu’on retrouve au RCT.
Bien dit Magik…!!!
PArCE QUE TOULON !!!
Respect pour ce joueur.Beaucoup d’humilité sans chercher à se glorifier.
Tout simplement,il reconnait les vertus du rugby pour bousculer la hiérarchie .
De belles paroles de la part de ce joueur, bravo à vous
Que c’est bon de lire de tels commentaires, pleins de bon sens et d’humilité; ça nous change vraiment du quotidien
Putain mais voilà un mec intelligent.
Ça fait plaisir.
Ça change de « ils ont des millions, nous du coeur »
Le mec est franc, il est envieux et s’envoie. C’est juste respectable.
Peut être qu’avec ce genre de discours et tes performances, tu vas taper dans l’oeil du président pour remplacer un peu les avants fantômes..
» On est frères sur le terrain ,quoi qu’il arrive on est soudés »
En fait c’est juste ce qu’il manque à notre huit de devant.
« Toulon m’a laissé un sentiment de solidité. »
Lui aussi il me donne un sentiment de solidité.
J’aime aussi son discours, un discours posé, calme, clair, humble, mature pour un gars de 22 ans.
En plus il s’exprime bien. Ça change des discours convenus » on prend match après match, il faut continuer a travailler… »