Les confidences de Xavier Chiocci sur son parcours de La Valette à Toulon jusqu’aux Bleus
Les confidences de Xavier Chiocci sur son parcours de La Valette à Toulon jusqu’aux Bleus
Le vendredi 10 février 2017 à 17:53 par David Demri
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Seulement six petits kilomètres séparent le stade Mayol de Toulon du stade Félix-Rougier de La Valette-du-Var. Un chemin que connaît par cœur le pilier gauche du RCT Xavier Chiocci, local parmi les locaux et présent à chaque occasion au pied du Mont Coudon pour soutenir les Vert et Noir du RC La Valette Le Revest La Garde Le Pradet.
« Heureusement qu’on lui a dit que sa présence était obligatoire, sinon vous ne l’auriez pas vu cet après-midi », prévient Vincent Bergé, demi d’ouverture du RCVRGP et d’un an l’aîné de son pote « Kiki ».
Ce dernier, chemise sombre et casquette vissée sur la tête, hésite d’ailleurs à interrompre la conversation en pénétrant à pas feutrés dans les bureaux du club. Avant de tout de même planter le décor une fois les présentations effectuées: « Je n’aime pas les médias ». Ce qui ne l’empêche pas de s’installer aux côtés de son ancien président, Jean-François Davide, à qui il claque la bise comme à tous ceux qui vont croiser son chemin ce mercredi de janvier baigné de soleil.
Pas pour tirer la couverture à lui, loin de là, mais bien pour le club qui l’a vu grandir dès sa première séance, à l’âge de dix ans. « J’étais là avant tout pour faire du sport et j’ai de suite aimé les contacts et les plaquages, se rappelle-t-il. Et puis on rigolait, on gagnait, c’était juste la folie, sans jamais se prendre la tête. » Les souvenirs remontent vite à la surface, comme cette alarme hurlant toute la nuit dans un gymnase transformé en dortoir à l’occasion d’un tournoi ou ce mémorable « affrontement » nocturne entre la chambre des cadets « première année » et celle des « deuxième année » lors d’une autre compétition de jeunes.
Sous sa barbe fournie, un large sourire fend aussitôt son visage. « Ici, c’est mon premier club, mon premier stade, j’ai tous mes potes ici, je connais tout le monde. Je m’aère l’esprit quand je reviens ici, pour retrouver ce rugby très familial qui a une grande place dans mon cœur. » Au point de faire vaciller le colosse au moment de filer au RCT, en 2007. « J’ai assez mal vécu mon départ parce que tous mes potes restaient là et que le niveau est monté d’un tel cran en arrivant là-bas que j’ai eu l’impression de ne pas y être à ma place. Surtout que jamais je ne me voyais faire quelque chose dans le rugby, ce qui est encore le cas aujourd’hui où je prends simplement tout ce qui vient à moi. »
Avec une humilité intacte, malgré la bascule dans le monde professionnel. « On le voit toujours comme un ami, pas comme une vedette, parce qu’il n’a changé en rien, poursuit Vincent. Sa présence aux réceptions d’après-match, même s’il reste dans son coin et qu’on ne le verra jamais prendre le micro, est si fréquente que c’en est devenu naturel, en fait. » « Cette grande proximité est vraiment ce qu’il y a de fabuleux avec Xavier dont l’état d’esprit exceptionnel en fait un véritable exemple pour nos jeunes, apprécie Jean-François Davide. Pour moi, tous les grands sportifs devraient être comme lui. »
UN STAGE QUI « CARTONNE »
En attendant son retour au sein du club valettois, « en fin de carrière si mon corps le permet », Xavier met déjà la main à la pâte pour rendre à ses formateurs un peu de ce qu’ils lui ont donné sept années durant. « Sur une idée de Philippe Vergeladi, entraîneur de l’équipe de France militaire et formidable manager des seniors et de l’école de rugby chez nous, nous avons organisé en avril dernier le premier stage Xavier Chiocci pour les enfants du club. Cinq jours de rugby mais aussi d’autres activités comme le tir à l’arc, la pêche ou le taekwondo », indique Jean-François Davide.
Une initiative couronnée de succès et qui s’annonce pérenne tant les inscriptions pour la prochaine édition s’arrachent. « Ce sont de bons moments passés avec les petits et si cela peut aider à faire entrer de l’argent dans les caisses du club, c’est juste parfait », se satisfait le pilier gauche en foulant le terrain du stade Félix-Rougier, qu’il a connu avec « beaucoup moins d’herbe » à son époque.
Pour le reste, rien n’a vraiment changé et l’impression d’entrer dans la fosse aux lions dès la sortie des vestiaires, avec des grillages proches des limites du terrain, prévaut toujours. Dans le cozy club house qui domine le pré, pas encore trace non plus de son statut d’international, le quatrième garçon de l’histoire des « Vert et Noir » après Eric Champ, Michel Périé et Christophe Dominici, pour un total de 119 capes (sans oublier les cinq féminines à avoir porté la tunique frappée du coq : Sophie Pin, Lætitia Salles, Clarisse Fell, Virginie La Porta et Wendy Divoux).
Comme ces quatre-là, ils sont même plus d’une quinzaine à avoir rallié le club de la Rade pour tenter l’aventure professionnelle. « Un club formateur, comme l’est devenu le nôtre grâce notamment à Basile Moraitis qui a lancé l’école de rugby en 1969, ne peut retenir ses meilleurs éléments, tranche le président. Il faut juste que cela ne se passe pas n’importe comment, mais au bon moment, pour que l’on puisse assurer le meilleur accompagnement possible du joueur. »
Une transition en douceur dont a pu bénéficier Xavier, qui n’aurait de toute façon pas pu couper les ponts brutalement. « Pour sa première sélection en équipe de France cadets, il portait même un blazer vert, aux couleurs du club, que lui avait offert Jean-François », se souvient encore Remy Flouret, toujours fidèle au poste en première ligne du RCVRGP, encore invaincu cette saison en Fédérale 3. Grâce peut-être au talisman Xavier Chiocci, jamais loin de l’action, même en civil…
Source: ffr.fr
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Quel merveilleux et émouvant résumé que voilà , pour retracé brièvement la carrière de débutant à notre KEKE National !.. Quelle discrétion , ce garçon !.. Comment pourrions nous faire pour ne pas l’aduler , l’apprécier , le considérer , et l’aimer surtout !.. Kéké on t’Aime !.. Et S.T.P , ne change surtout rien !..