Les confidences très émouvantes d’Esteban Abadie sur son papa, décédé il y a 10 ans

Les confidences très émouvantes d’Esteban Abadie sur son papa, décédé il y a 10 ans

Le vendredi 13 juin 2025 à 15:11 par David Demri

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Le troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, Esteban Abadie sera titulaire contre Castres, samedi soir au Stade Mayo, à l’occasion d’un barrage de Top 14.

Comme le révèle Midi Olympique ce vendredi, le flanker du RCT a perdu son papa, il y a dix ans maintenant.

C’est le 6 juin 2015 que le papa d’Esteban a décidé de mettre fin à ses jours.

À l’aube d’un rendez-vous décisif avec le Rugby Club Toulonnais, Esteban Abadie a accepté de se livrer comme rarement via Midi Olympique. À travers les silences, les souvenirs et un regard parfois embué, l’international tricolore évoque l’empreinte indélébile laissée par son père Geofrey, ancien ailier titré du Racing Club de France et du Stade Français.

Dix ans après sa disparition, ce passé rugbystique refait surface au moment même où le présent s’apprête à offrir un nouvel élan.

« Dix ans, ça peut vous paraître énorme, mais j’ai l’impression que c’était hier. J’ai toujours cette attache avec lui, parce que malgré tout, et depuis toutes ces années, je joue aussi pour lui », confie-t-il. Chez les Abadie, le rugby est plus qu’un sport : c’est une filiation, un langage, presque une mission.

« C’était sa passion, et c’était son rêve de nous voir jouer au rugby avec mon frère. Je sais d’où l’on vient avec mes proches, et puis je sais à quel point j’en ai chié pour être ici, à quelques jours d’une phase finale. Ce n’était pas gagné, notamment à mon départ du Racing 92, mais je me suis accroché et me voilà proche d’atteindre l’objectif de ma vie : gagner un titre. Aujourd’hui, je sais qu’il serait fier de moi, mais surtout de nous. »

D’un héritage silencieux à une force intérieure

Geofrey Abadie n’était pas seulement un joueur de talent, c’était aussi un père passionné, qui rêvait de voir ses fils fouler les pelouses du haut niveau. Aujourd’hui, Esteban, fort de 43 apparitions avec le RCT en deux saisons, sent que l’histoire familiale est sur le point de boucler une boucle.

« Je sais d’où l’on vient avec mes proches, et puis je sais à quel point j’en ai chié pour être ici, à quelques jours d’une phase finale. Ce n’était pas gagné, notamment à mon départ du Racing 92, mais je me suis accroché », explique-t-il.

À Toulon, il a trouvé une forme de stabilité, mais surtout, une trajectoire ascendante. Dans l’intimité de son salon, un objet veille sur lui : le petit bouclier de Brennus remporté jadis par son père. « Je passe tous les jours devant. Au retour de Bayonne, j’ai eu une petite pensée un peu plus marquée en m’arrêtant devant. »

Un objectif clair, une promesse intime

L’heure est venue, selon lui, d’ajouter sa propre ligne au récit familial. « Je me suis dit qu’il est temps de foutre mon Bouclier à côté du sien, à cet emplacement. C’est une force supplémentaire à l’abord de ce match. Je veux vraiment le faire. Ça pourrait être simplement beau. » Une ambition qui dépasse la simple quête sportive. C’est un hommage, un geste symbolique, un clin d’œil à un père disparu et à tous ceux qui l’ont porté dans les moments de doute.

Le rituel d’un combat personnel

Avant chaque rencontre importante, Esteban perpétue un geste discret : il inscrit un mot sur un bandage, en mémoire de son père. « Avec ça, c’est comme s’il était là, juste au-dessus de moi. Je sais, de toute manière, qu’il n’est plus là physiquement, mais qu’il n’est pas loin », glisse-t-il, le ton presque chuchoté.

Alors qu’il s’apprête à vivre un match extrêmement important dans l’enceinte bouillante de Mayol, le troisième ligne n’oublie rien. Ni la frustration de l’an dernier, quand une blessure l’avait tenu éloigné du terrain, ni la saveur unique d’une possible conquête du Brennus. « En tant que Français et avec mon histoire, j’ai cette préférence affichée, sans cracher sur la Champions Cup, pour le Brennus. Je n’ai pas honte de le dire. »

Ce samedi soir, Esteban Abadie sera prêt. Plus qu’un simple match, ce sera l’occasion d’écrire un chapitre personnel et familial. Et dans cette quête vers le sommet, il semble clair que ce Toulon-là, porté par l’émotion et le devoir de transmission, comptera sur son guerrier du nom d’Abadie.

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1 Commentaire

  1. Danslaverte 13 juin 2025 at 19h- Répondre

    Un grand bonhomme