Les coulisses du documentaire effectué sur Thomas Ramos, pour Canal +
Les coulisses du documentaire effectué sur Thomas Ramos, pour Canal +
Le mardi 11 novembre 2025 à 0:00 par David Demri
0 Commentaire
Publicité
Ce dimanche 9 novembre, Canal+ a diffusé Point par Point, un documentaire signé Guilhem Garrigues consacré à Thomas Ramos, figure majeure du rugby français.
À travers une saison complète, de la reprise à la finale du Top 14, le journaliste montalbanais dresse le portrait intime d’un joueur hors norme, aussi exigeant qu’humain.
Un projet né d’une confiance mutuelle
Interrogé via La Dépêche, Guilhem Garrigues est revenu sur ce reportage effectué sur l’international Français.
« J’ai fait un premier reportage avec Thomas Ramos en janvier 2023, avant la Coupe du monde, et j’ai bien aimé la manière de travailler avec lui. »
De cette première collaboration est née une relation de confiance. Après la finale de la Champions Cup 2024, Guilhem Garrigues propose au Toulousain de prolonger l’expérience sur une saison entière :
« Il a pris un mois de réflexion et il nous a annoncé qu’il était partant. J’en ai discuté avec le club dans la foulée et tout le monde s’est mis d’accord au moment de la demi-finale de Top 14 à Bordeaux. »
Le tournage, entamé en juin 2024, s’est poursuivi jusqu’en octobre 2025, au rythme de deux séances par mois. « L’idée, c’était d’avoir une saison complète à ses côtés. » Et le hasard a bien fait les choses : un titre de champion de France, un Tournoi des Six Nations, et un record historique de points inscrits avec le XV de France. « Les planètes sont alignées. En plus de ça, il fêtait ses 30 ans. »
Un joueur construit sur les échecs autant que sur les triomphes
Ce qui a séduit Garrigues, c’est la singularité du parcours de Ramos. « Il fait partie des rares à ne pas avoir une construction linéaire. Sa singularité, c’est qu’il s’est construit sur des échecs autant que des réussites, il a beaucoup rebondi. » Le réalisateur a cherché à capter cette dualité, entre la rigueur du compétiteur et la pudeur de l’homme.
« Il est conscient d’être quelqu’un d’assez pénible sur un terrain. Le chambrage, cela fait partie de lui, mais pour lui, ce qui se passe sur le terrain n’a rien à voir avec ce qu’il y a en dehors. »
L’accès à son entourage – parents, grands-parents, épouse et coéquipiers – a offert des scènes empreintes d’émotion, notamment l’annonce de sa paternité ou la découverte du carnet de statistiques tenu par sa grand-mère.
Entre humilité et soif de victoire
Garrigues salue la complexité d’un homme profondément humain malgré la réussite. « Il a une humilité, une normalité presque troublante. Il évoque son travail avec un préparateur mental avec beaucoup d’honnêteté, il est conscient des faiblesses qu’il a pu avoir. » Pour le journaliste, Ramos incarne un message d’espoir pour tous ceux qui doutent.
Le réalisateur cite aussi Ugo Mola, qui résume le joueur en une phrase : « Thomas Ramos, c’est Monsieur-tout-le-monde mais différent. » Une formule qui illustre parfaitement cette dualité entre ambition et simplicité. « Ses racines et ses grands-parents le ramènent à la réalité. C’est aussi quelqu’un qui ne se donne pas un rôle, il est passionné par ce sport. »
Une carrière racontée autrement
Le film ne se limite pas aux exploits du XV de France. « C’est un choix volontaire parce que ça intervient après dans sa construction personnelle. L’équipe de France, pour Thomas, au début, c’est une histoire de rendez-vous manqués. » Le documentaire aborde les moments de doute, comme le Mondial 2019 ou la concurrence avec Melvyn Jaminet.
« Il raconte qu’il a failli arrêter l’équipe de France ! »
Un témoignage fort, sincère, et rare dans le milieu. « C’est aussi pour cela que j’ai fait le choix de faire parler Didier Lacroix alors que je ne fais pas intervenir les présidents de club habituellement. »
Un portrait sensible d’un champion pas comme les autres
Avec Point par Point, Guilhem Garrigues signe un film à la fois rugueux et touchant
. Derrière le meilleur marqueur de l’histoire des Bleus, on découvre surtout un homme profondément attaché à ses racines et à sa simplicité. Un joueur que le succès n’a pas changé, et dont le parcours, entre fragilité et détermination, force le respect.
Publicité
0 Commentaire
