À quelques jours de la reprise du Top 14, le Stade Français a officialisé un accord surprenant : pendant trois ans, le club parisien sera associé à l’État ivoirien, qui devient son sponsor principal.

Samedi face à Montauban, en ouverture du championnat, les Parisiens porteront sur leur maillot la mention « Sublime Côte d’Ivoire ». Un slogan qui s’affichera également dans tout Jean-Bouin, des panneaux publicitaires à l’écran géant, en passant par les maillots des Pink Rockets, la section féminine.

Un partenariat né d’un démarchage

La signature a eu lieu ce mardi en présence de Siandou Fofana, ministre du Tourisme et des Loisirs de la Côte d’Ivoire.

Pour Thomas Lombard, directeur général du club, cette collaboration a commencé par hasard.

Il s’est confié via Le Parisien :

« Les premiers contacts ont eu lieu il y a un peu plus d’un an. Sur un salon, l’un de nos commerciaux est allé démarcher le ministère du Tourisme ivoirien. Chacun y a trouvé des intérêts. »

Pour le Stade Français, l’apport financier est évident. Pour Abidjan, il s’agit d’utiliser le sport comme vecteur d’attractivité.

« Le rugby offre de réelles perspectives de développement pour le tourisme ivoirien, souligne Siandou Fofana. Selon nos analyses, les supporters de rugby ont un pouvoir d’achat qui leur permet de voyager en moyenne cinq fois dans l’année. Nous avons trouvé le canal et le vecteur le plus puissant pour nous. Nous sommes déjà dans le sud de la France avec l’Olympique de Marseille. Nous voulions diversifier notre présence. Dans le nord de la France, le Stade Français s’est imposé. »

La Côte d’Ivoire mise sur le sport

L’État africain avait déjà signé en 2023 un partenariat avec l’OM, jugé fructueux :

« Le taux de progression des touristes qui viennent depuis le territoire français s’est accru en deux ans. Les autres années, la croissance était de 6 % et maintenant nous sommes à 15 %. C’est bénéfique pour nous. Il faut continuer et nous venons ici au Stade Français pour multiplier nos chances de progression. »

La Côte d’Ivoire suit ainsi la voie tracée par d’autres pays, à l’image du Rwanda avec son célèbre « Visit Rwanda » affiché sur les maillots d’Arsenal, du Bayern Munich, de l’Atlético Madrid ou encore du PSG.

Une dimension culturelle et éducative

Thomas Lombard veut aller plus loin que l’aspect financier :

« Trois ans, cela nous donne un peu de flexibilité, de liberté. L’idée c’est d’impliquer au maximum les joueurs. Je veux qu’on aille en Côte d’Ivoire avec des jeunes du centre de formation, notamment, pour servir la partie éducative, culturelle. Il faudra aussi qu’il y ait un ou deux joueurs professionnels même si avec les calendriers du Top 14, ce n’est pas facile. Cela a un sens de les emmener là-bas d’autant qu’un certain nombre d’entre eux sont originaires de Côte d’Ivoire ou du continent africain. Cela crée une énergie. »

Siandou Fofana, lui, résume la philosophie de l’accord :

« La volonté d’un pays, c’est toujours d’aller de l’avant. À l’aune de ce qu’il se passe dans le monde, nous devons multiplier nos forces et donner de la visibilité là où c’est nécessaire. La France nous intéresse eu égard aux rapports qu’il y a entre les deux pays. »