C’est une affaire qui secoue le rugby français. En quelques phrases lâchées lors d’une interview, Fred Quercy, troisième ligne et capitaine de Montauban, a mis le feu aux poudres.

Le troisième ligne de l’USM n’a pas hésité à attaquer frontalement Fabien Galthié, son ancien entraîneur à Montpellier, en dressant un portrait au vitriol. Des propos qui n’ont pas laissé indifférent le sélectionneur du XV de France, visiblement décidé à réagir avec force.

Quercy avait livré son témoignage sans filtre : il y décrivait un entraîneur exceptionnel sur le plan sportif, mais destructeur sur le plan humain. Des accusations reprises par RugbyPass et qui, dans un premier temps, n’ont pas créé de tempête médiatique.

Mais en coulisses, Galthié a immédiatement pris le sujet à bras-le-corps. Avec l’appui du président de la FFR Florian Grill, il a enclenché une procédure qui a conduit à la suspension administrative de la licence du joueur.

Une sanction jugée brutale. Montauban a fait appel, rappelant que seule la Ligue nationale était compétente pour un joueur professionnel. Après quelques jours de flottement, Quercy a récupéré sa licence, mais une instruction reste ouverte pour « atteinte à l’image du rugby ».

Silence radio du côté de la FFR comme de la LNR, tandis que le sélectionneur a tenté de calmer le jeu en affirmant via Le Parisien. Extrait:

« Je respecte tous les joueurs que j’entraîne et que j’ai entraînés depuis vingt ans. Dans une carrière il arrive que des relations sportives soient marquées par l’incompréhension ou la déception, c’est humain. »

Le journal Le Parisien nous informe que le site Rugby Pass est détenu par World Rugby.

La Fédération Française de Rugby a demandé expressément à World Rugby de faire retirer les propos de Fred Quercy, chose qui a été faite.

Le président montalbanais Jean-Claude Maillard a tenté d’apaiser les tensions en présentant des excuses publiques.

Il s’est lui aussi confié via Le Parisien. Extrait:

« En tant que président de Montauban, je présente mes excuses à Fabien Galthié au nom de mon club et de mon salarié pour la moitié de la phrase qu’il a prononcée, la partie négative. Mon directeur général s’est déjà excusé auprès de Fabien Galthié. J’aimerais qu’on en reste là, qu’on tourne la page et que l’on s’occupe des problèmes importants de notre rugby. J’appelle à plus de tolérance. Je suis chef d’entreprise, je dirige 4 000 salariés. Quatre ou cinq parmi eux doivent dire que je suis le pire patron de la Terre. Est-ce que je les vire directement ou est-ce que j’essaie de comprendre pourquoi ils pensent ça ? »

Mais l’épisode laisse un goût amer et relance un vieux débat : la liberté de parole des joueurs existe-t-elle encore ? Car Quercy n’est pas le premier à égratigner Galthié. Geoffrey Doumayrou, Marc Giraud ou encore Raphaël Poulain avaient eux aussi dénoncé par le passé des méthodes « cassantes » et un management jugé irrespectueux.

Il reste désormais à attendre la décision de la Ligue.

Cette fois, le malaise est officiel : un joueur sanctionné pour avoir dit tout haut ce que d’autres ont déjà pensé tout bas.