La menace d’un boycott écartée, les Fidji devraient participer à la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. Le dernier coup d’Etat, qui a impliqué des joueurs fidjiens, n’est plus qu’un lointain souvenir ou presque.

Quand le militaire et le sport ne font pas bon ménage. Voilà un résumé condensé de l’imbroglio politico-diplomatique qui mêle les Fidji et la Nouvelle-Zélande depuis le fameux coup d’Etat du 5 décembre 2006. Ce jour-là, le gouvernement est renversé par l’armée toujours dirigée par Frank Bainimarama. Lassés de l’instabilité chronique qui règne dans la République des Fidji, les pays voisins décident de maintenir une pression continue pour exiger un retour rapide à la démocratie. A ce jour d’ailleurs, les Fidji sont toujours suspendus par le Commonwealth et les membres du gouvernement et de l’armée ont été frappés de sanctions par certains pays, notamment la Nouvelle-Zélande.

Et le sportif dans tout ça ? Il intervient au moment où certains joueurs de l’équipe nationale des Fidji sont démasqués. Ils seraient cinq ou six à avoir participé à ce coup d’Etat. Une attitude inadmissible pour la diplomatie néo-zélandaise qui les interdit alors de venir sur leur territoire pour participer à la Coupe du monde (du 9 septembre au 23 octobre). Dès lors, les Fidji, présents au Mondial sans discontinuer depuis 1987, brandissent la menace d’un boycott. Aujourd’hui, il apparaît que le problème, qui semblait insoluble il y a peu, soit sur le point d’être réglé. Mike Miller, le directeur général de l’IRB, a tenu à rassurer tout son monde jeudi à l’issue d’une conférence de presse : « Ils auront une équipe compétitive. Des discussions sont en cours et nous espérons résoudre ce problème le mieux possible. »

Si les Fidji semblent prêts à participer à la Coupe du monde, le gouvernement néo-zélandais ne lâchera pas prise et promet l’intransigeance sur ce dossier. « Les Fidji vont participer mais le gouvernement néo-zélandais a clairement dit que toute personne liée à la dictature n’aurait pas de visa », a rappelé Miller. Selon ce dernier, seuls « cinq à six joueurs » seraient concernés. Il est vrai que les meilleurs joueurs fidjiens sont basés à l’étranger et n’ont aucun lien direct avec la junte militaire responsable du coup d’Etat de 2006. Selon toute vraisemblance, une issue pacifique devrait être trouvée entre les deux parties. Histoire que le sport reprenne rapidement le pas sur la politique. A ce jeu-là, les Fidji, quarts de finaliste de la dernière Coupe du monde, semblent mieux armés.

Source: rugby365.fr