Les mots forts de Fabien Galthié adressés à Matthieu Lartot
Les mots forts de Fabien Galthié adressés à Matthieu Lartot
Le mardi 25 avril 2023 à 10:11 par David Demri
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Ces derniers jours, le commentateur de France Télévisions, Matthieu Lartot a annoncé qu’il était victime d’une récidive de son cancer du genou.
Ce-dernier a expliqué lors d’un entretien accordé au Midi Olympique qu’il allait devoir se faire amputer de la jambe droite pour éviter que ce cancer ne se généralise.
Le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié s’est confié via Le Parisien pour évoquer cette terrible nouvelle.
Le technicien des Bleus explique essayer de soutenir comme il le peut son ami dans ce moment difficile à traverser. Extrait:
« J’essaie, à ma petite échelle, d’être utile. J’ai beaucoup pensé à lui, et je pense encore beaucoup à lui. Je pense à sa famille, et à ses parents que je connais bien. Il faut garder de la pudeur sur ce qu’on peut dire à l’extérieur dans ces moments.
Je l’avais dit à mon fils, et à personne d’autre. Mais il m’a dit que les réseaux sociaux et les retours des gens lui ont fait du bien. Je lui ai demandé si je pouvais mettre un mot et on a essayé de trouver quelque chose de rigolo, même dans cette situation. J’ai rebondi sur une phrase qu’il m’a dite pour évoquer les différentes étapes de son traitement : « Moi aussi, j’ai ma flèche du temps (un clin d’œil à un concept mis en avant par Galthié depuis qu’il est sélectionneur) ». Donc, je l’ai reprise. »
Il revient sur les liens forts qu’il a tissé avec Matthieu Lartot. Extrait:
« Matthieu Lartot, c’est d’abord quatorze années passées à ses côtés avec France Télévisions, de 2005 à 2019. On partait deux jours ensemble avec Cédric Beaudou (rédacteur en chef du rugby à France Télévisions), comme si on était en week-end, entre quinze et vingt fois par an, essentiellement en France et au Royaume-Uni pour suivre des matchs. On en profitait même toujours pour avoir un moment à côté du rugby. Il adore le golf, donc on allait parfois se faire un neuf trous le temps d’une demi-journée. Il y a eu cette intimité professionnelle, puis on s’est rapprochés autour d’une passion commune : le rugby.
Il a le sentiment que cette maladie l’a arrêté à l’adolescence alors qu’il n’avait qu’une envie, être joueur de rugby. On a échangé sur ça, sur cette première grosse épreuve dans sa vie. Matthieu, il a commencé très jeune, je l’appelais souvent « junior » au début. Mais je me souviens très bien de la première fois que je l’ai entendu à l’antenne. Il commentait avec ses tripes, pas comme un journaliste classique. Il y avait quelque chose de profond. Ce n’est pas quelqu’un de mesuré, il est intense. Le premier match du XV de France qu’on commente ensemble, c’est un déplacement en Irlande en 2009. Je revois sa main tenant sa feuille trembler, alors que sa voix était forte et assurée. »
Fabien Galthié confirme que son ami souffrait déjà beaucoup lors du Tournoi des Six-Nations. Extrait:
« Je voyais bien qu’il n’était pas souriant, mais j’ai dû prendre mes distances de par ma fonction et je ne voyage pas avec lui, donc je n’étais pas aussi proche qu’avant. D’ailleurs, il avait été formidable et avait parfaitement compris le fait que je m’éloigne quand je suis devenu sélectionneur. Mais parfois, je pensais à lui. Je me disais qu’il devait passer un bon moment aux commentaires de nos matchs. La dernière rencontre qu’il commente, le quart de finale de La Rochelle en Champions Cup (le 9 avril), il y met une telle intensité… Ça m’a impressionné.
J’ai l’impression qu’il est prêt pour ce combat, mais qu’il a de la peine pour ses proches qui vont traverser ces épreuves. Moi, je suis son copain. Et j’essaie juste d’être un peu utile. »
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