Un an après le drame, Agen n’oublie pas.

Ce dimanche matin, la plaine Philippe-Sella a accueilli un moment d’émotion intense : l’inauguration du terrain d’entraînement du SU Agen au nom de Medhi Narjissi, jeune rugbyman tragiquement décédé en Afrique du Sud lors d’un stage avec l’équipe de France U18.

Parents, amis, coéquipiers, anciens internationaux, dirigeants du SUA, pompiers et Agenais étaient réunis pour honorer sa mémoire.

Midi Olympique revient sur cette journée forte en émotion.

Le président du club, Jean-François Fonteneau, a rappelé l’importance de ce geste :

« Aujourd’hui nous inaugurons un lieu chargé d’histoire et d’avenir. Ce terrain où nos joueurs professionnels s’entraînent au quotidien. Jadis connu sous le nom de terrain Jean-Jacques Crenca, il porte désormais le nom de Medhi. Ce geste humble, mais fort, est notre manière de garder Medhi vivant, présent parmi nous.

Sur ce même stade il a appris ses premiers gestes, ses premiers plaquages, ses premiers rêves de rugby. Ce terrain où nos joueurs évoluent chaque matin sera désormais un lieu de mémoire. À chaque entraînement Medhi sera là, intangible mais vivant dans ce stade, dans les rires dans les efforts, nous ne l’oublierons pas. »

Très émue, sa sœur Inès a pris la parole pour saluer un frère disparu mais jamais effacé :

« Aujourd’hui je prends la parole pour toi Medhi, pour que personne ne t’oublie. À mes yeux, tu es bien plus qu’un joueur de rugby talentueux, tu es mon frère mon binôme. Depuis ton départ, nos vies se sont arrêtées. La douleur est immense mais chaque jour nous faisons tout pour t’honorer. Pour que justice soit faite et pour que personne n’oublie à quel point tu es extraordinaire. »

Ses amis d’enfance, Justine et Paul Lalbat, ont eux aussi ravivé le souvenir d’un camarade irremplaçable.

Justine témoigne : 

« On était inséparable et on le sera toujours. Je sais la chance que j’ai et que j’ai eue de t’avoir comme meilleur ami. Je me souviens encore de la dernière fois que l’on s’est vu, ensuite on s’est parlé tous les jours. Jusqu’à ce jour tragique. Le matin même tu m’envoyais une photo de toi, tu avais l’air frigorifié mais tellement heureux parce que tu venais de jouer ton premier match pour ton pays dans un sport que tu aimais tant. Tu étais tellement fier et ça se ressentait à travers tes mots. »

Paul Lalbat conclut : 

« On s’est construit ensemble et on avait encore tellement de choses à vivre ensemble. En grandissant on s’est promis une chose : qu’on gagnerait un bouclier. Et on l’a fait, notre plus beau souvenir, notre titre de champion de France dans ce stade mythique, celui qu’on regardait enfant plein d’espoir. C’était magique, gravé, c’était toi et moi. Depuis, chaque ballon que je touche, chaque pas que je fais, chaque moment que je vis, c’est pour nous deux. Je vivrais pour deux. Pour toi, pour moi, pour ceux qu’on était et ce qu’on sera toujours. »

Si le terrain porte désormais son nom, ses proches attendent encore des réponses de la justice. Mais à Agen, Medhi Narjissi restera à jamais gravé dans les mémoires.