Après de longs mois d’absence et une succession de pépins physiques, Pierre Bourgarit a retrouvé le maillot du XV de France.

En Nouvelle-Zélande, le talonneur rochelais a prouvé qu’il n’avait rien perdu de son mordant. Une tournée qui, malgré les défaites, sonne comme une forme de renaissance.

Une traversée du désert enfin derrière lui

Le chemin a été semé d’embûches. Depuis la Coupe du monde 2023 et un quart de finale douloureux face aux Springboks, Bourgarit n’avait plus rechaussé les crampons tricolores. Ce n’est que vingt-et-un mois plus tard, à l’autre bout du monde, qu’il a de nouveau goûté à la scène internationale.

Miné par les blessures – la dernière en date, une entorse à la cheville – il a dû lutter dans l’ombre pour revenir dans le groupe. Mais en Nouvelle-Zélande, il a tenu son rang. « Oui, ça m’a fait du bien, dit-il lors d’un entretien accordé à Midi Olympique. Je sors de deux saisons un peu galères. » Galères, oui, mais pas définitives.

Une montée en puissance sur la tournée

Remplaçant pour les deux premiers matchs, Bourgarit a fini par décrocher une titularisation à Hamilton. Une progression logique pour un joueur en quête de rythme :

« Sur le premier, je manquais de rythme. C’était un peu mieux à Wellington quand je suis entré. Et là, j’étais plutôt bien physiquement. Sur un plan individuel, j’avais de bonnes sensations et il y a une petite satisfaction. Même si la déception de l’issue collective prend forcément le dessus. »

Malgré la frustration liée aux résultats, il a montré un visage conquérant.

« Je ne dirais peut-être pas qu’il y a une part de soulagement. Mais, en tout cas, je suis plutôt rassuré sur le fait qu’en continuant à travailler, je puisse revenir à mon meilleur niveau. »

Combatif et lucide

Bourgarit s’est illustré par son impact physique, notamment lors du dernier test. Rugueux dans les zones de combat, il n’a pas ménagé ses efforts.

« Cela me donne confiance en moi. On a beaucoup cogné, beaucoup couru. Mais, physiquement, j’étais plutôt bien. Ça me permet de reprendre du temps de jeu. Et quoi de mieux que d’affronter une des meilleures équipes du monde ? Rien, je pense. C’est la seule chose qui permet d’être le plus compétitif possible. »

Toutefois, le Rochelais garde les pieds sur terre. « Mais il n’y a pas eu que du positif. J’ai encore eu une pénalité sifflée contre moi sur le troisième test. Il y en a eu trois ou quatre sur la tournée. Cela veut dire qu’il reste du travail mais je suis quand même content. »

L’appel du maillot bleu

À l’aube de ses 28 ans, le talonneur veut croire en sa place parmi les meilleurs. La concurrence est féroce – Marchand, Mauvaka, Lamothe, Barlot – mais l’envie est intacte. Et la blessure de Mauvaka pourrait redistribuer les cartes en vue de l’automne.

« Bien sûr. Comme je l’ai dit en début de tournée, c’est toujours gratifiant d’être présent. L’équipe de France ? Avec le temps, j’ai appris qu’il vaut mieux y être que ne pas y être. Voilà, cela m’a permis de montrer au staff que je suis toujours là. »

Une victoire personnelle

Trois matchs, trois revers, mais pour Pierre Bourgarit, l’essentiel était ailleurs. Le simple fait de retrouver le terrain, de rivaliser avec les meilleurs, et de rappeler qu’il fait toujours partie du paysage tricolore, en fait un gagnant dans la défaite. Une étape clé dans sa reconstruction.