Les Toulonnais à l’abri des regards. Deux jours après la défaite en finale du Challenge européen contre Biarritz (21-18), les dirigeants et le staff du RCT ont décrété dès dimanche un huis clos général. Une mesure inhabituelle dans le rugby professionnel, qui concerne notamment tous les entraînements prévus dans la semaine. Les joueurs se prépareront donc la réception du Racing-Métro samedi en barrages loin des journalistes et surtout de leurs fans. Dans une lettre ouverte publiée sur le site officiel du club lundi en fin de journée à l’attention des supporters, Mourad Boudjellal se justifie. « Ce choix a été fait afin de préserver une certaine sérénité au sein du groupe et ainsi préparer de la meilleure des manières, le match de barrage samedi face au Racing Métro 92, décisif pour une qualification en demi-finale du Top 14. » Avec des mots fédérateurs, le président varois se félicite du soutien du public de Toulon au Twickenham Stoop comme devant l’écran géant de la place Besagne. « Nous leur réaffirmons aussi notre motivation décuplée », lâche Boudjellal dans son style caractéristique.

Mais les supporters ne sont pas les seules victimes de cet embargo. Depuis lundi, tous les rapports avec la presse ont été coupés. Selon Var-Matin, les joueurs ont reçu un texto leur recommandant vivement de ne pas parler aux journalistes dans le courant de la semaine. Les entretiens individuels avec les Toulonnais ont également été supprimés. Le seul contact avec l’extérieur aura donc lieu vendredi dans la matinée, lors du traditionnel point-presse d’avant-match. Très amers après leur revers à Londres, les Varois avaient reconnu dès le coup de sifflet final qu’il serait difficile de s’en remettre. « On voulait tellement ramener la coupe à Toulon que ça va faire mal pendant deux ou trois jours », lançait Sébastien Bruno dans les coursives du stade. Son concurrent au talon, Jean-Charles Orioli, essayait lui de relativiser. « Il y a beaucoup de déception mais il faut qu’on essaie de tourner vite la page. » « Quand tu perds une finale, ce n’est jamais bon, admettait Pierre Mignoni. Mais comme les joueurs l’ont dit, ils ont une deuxième chance. A nous de leur redonner de l’enthousiasme dans la semaine. »

Suite à leur deuxième défaite en finale du Challenge en l’espace de trois saisons (ndlr : 29-35 contre Cardiff à Marseille en 2010), les Toulonnais doivent se reconfigurer en mode championnat. La priorité pour l’ensemble du club. « Le film de la saison s’appelle Top 14, explique Boudjellal. Dans le DVD, il y des bonus et c’était le Challenge européen. » Les joueurs adoptent eux aussi la ligne présidentielle, à l’image d’Orioli. « Le plus beau reste à venir, avec un quart (sic) à la maison placé sous le signe du rachat. » Déjà sous pression, les Toulonnais le seront encore après s’être volontairement coupés du monde. Le faux-pas sera interdit contre les Franciliens. D’autant que Bernard Laporte estime que tout est possible dans ces phases finales. « Cette équipe est capable de beaucoup de choses. Dans le championnat français, il y a dix équipes qui se valent. » « La saison commence samedi à Mayol, tonne Boudjellal. Soit on est en vacances samedi soir, soit on quitte la ville dimanche ou lundi et on va se préparer pour les demi-finales du Top 14. » Mais d’ici là, ce sera silence radio.

Rugby 365