Les secrets du Stade-Toulousain pour éviter la catastrophe après la blessure d’Antoine Dupont

Les secrets du Stade-Toulousain pour éviter la catastrophe après la blessure d’Antoine Dupont

Le vendredi 27 juin 2025 à 11:36 par David Demri

2 Commentaires

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Depuis la blessure d’Antoine Dupont en mars, Toulouse a dû revoir toute sa structure de leadership. Un défi immense, relevé collectivement par des figures fortes du vestiaire, entre transitions, ajustements et émergences.

Quand le meilleur joueur du monde chute, tout un collectif doit apprendre à se relever. Le 8 mars, Antoine Dupont s’écroule à Dublin, victime d’une rupture du ligament croisé. Depuis, Toulouse vit sans son capitaine, sans son stratège. Mais surtout, sans celui que beaucoup considèrent comme le cœur battant du club.

Un vide, mais pas un chaos

La situation a obligé le staff à faire preuve d’adaptabilité. Pas de panique à bord, mais une réelle remise à plat du commandement interne. « En France, je trouve qu’on sacralise trop souvent le capitanat », avait déjà expliqué Ugo Mola via Midi Olympique. Une philosophie qu’il a continué d’appliquer cette saison : sept capitaines se sont succédé en phase régulière, plus que dans n’importe quelle autre équipe du Top 14.

Et cette approche a pris tout son sens après la perte de Dupont. « Je ne sais pas ce que serait devenu Aimé Jacquet sans Zinédine Zidane, et je ne sais pas trop ce que je vais devenir sans Antoine Dupont », avait confié Mola, lucide sur l’impact de cette absence. Il y voyait aussi une opportunité : « Peut-être qu’on révélera d’autres joueurs, notamment en termes de leadership ».

Leadership partagé : les voix qui comptent

Pour combler l’absence de leur maître à jouer, les Toulousains ont distribué les responsabilités. Thomas Ramos, lucide, assumait le défi : « On sait tous qu’il manque le meilleur joueur de notre groupe et de la planète, mais ce sera un défi de se dire : “Qu’est-ce qu’on est capable de faire sans lui ?” » Julien Marchand, capitaine désigné, enfonçait le clou : « Il n’est plus là. On pense à lui mais il faut avancer. »

Paul Graou, promu sur le terrain, s’impose progressivement. « Nous les avants, on écoute tout ce qu’il dit », assurait Marchand. Et Mola, de son côté, optait pour une répartition naturelle des rôles : « Le leadership qu’Antoine nous donne a été un peu disséminé au fil du groupe. »

Devant, Mauvaka, Baille, Neti, Cros ou Willis prennent la parole. Flament et Roumat dirigent l’alignement. Ntamack, Ramos et Mallia assurent la stratégie. « Même quand Antoine est là, tous ces mecs ont droit à la parole », souffle Anthony Jelonch. « Dans toutes les lignes, il y a des leaders », ajoute Marchand.

 Des turbulences sur la route

Tout n’a pas été fluide pour autant. La perte de Dupont a parfois laissé des flottements. « Même aujourd’hui, à l’entraînement, il y a des petites choses qui flottaient », reconnaissait Mola en avril. Le pire restait à venir : la demi-finale européenne contre Bordeaux se préparait sans Peato Mauvaka ni Thomas Ramos, blessés lors d’une séance d’entraînement.

« Sur ce plan, son forfait, après la blessure d’Antoine et avec l’état physique de Romain, a été très dur à combler », glissait un membre du staff. Et pour cause : Ramos est l’un des cerveaux du système. « Thomas, c’est le coach du terrain », souriait Mola en 2023. « Thomas parle énormément sur le terrain, il replace et rassure tout le temps », ajoutait Marchand.

Le sursaut : Jelonch et Ramos à la manœuvre

La sortie prématurée en Coupe d’Europe a changé la donne. Jelonch, capitaine en Australie en 2021 avec les Bleus bis, a pris plus de place. « Il va falloir un mix des deux de notre part : être rassurant mais également s’énerver un peu », disait-il après un revers contre le Racing.

Et le 26 mai, un événement marque un tournant : Ramos revient à l’entraînement. À la fin de la séance, il rassemble ses coéquipiers et prend la parole. « Déjà, il a amené de la sérénité partout », témoigne Jelonch. « À chaque fois, il a fait des très grandes prestations. C’est un mec hyper important. Il est revenu avec sa hargne de gagner, et nous l’a encore dit. »

Depuis, Ramos ne cesse de porter le groupe. Lors de la demi-finale de Top 14 contre Bayonne, c’est lui qui hausse le ton dans le vestiaire à la mi-temps. Dupont n’est plus sur la pelouse, mais l’esprit toulousain a trouvé d’autres voix pour se faire entendre. Et cela pourrait suffire pour aller chercher un nouveau titre.

Même sans sa figure emblématique, Toulouse démontre que son ADN ne repose jamais sur un seul homme. Le leadership est partout. Il se transmet, se transforme… mais ne disparaît jamais.

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2 Commentaires

  1. Allez les petits.... 27 juin 2025 at 11h- Répondre

    cette fois on ne voit plus le pain, la tartine est beurrée recto -verso!

    • Ernest Wallon 27 juin 2025 at 15h- Répondre

      Oui mais tu as oublié la confiture..,