Les petites piques de Fabien Galthié contre le Top 14 ne sont pas anodines. Derrière ses déclarations, c’est tout l’équilibre entre les clubs et l’équipe de France qui se rejoue… et les tensions montent.

Des phrases qui sonnent comme un message

Depuis le début de la tournée automnale, le sélectionneur tricolore a multiplié les allusions au manque de temps dont il disposerait pour construire son équipe.

Avant même d’affronter les Springboks, il rappelait qu’il devait préparer le match avec seulement « cinq entraînements ».

Après la victoire poussive contre les Fidji, il enfonçait le clou :

« Nous n’avons que trois rencontres au total pour construire notre dynamique. D’autres nations en auront disputé cinq sur la même période. »

Des phrases qui, mises bout à bout, ressemblent autant à une critique… qu’à une pression mise sur la Ligue.

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Ce que Galthié veut vraiment : plus de liberté pour sélectionner

Derrière ses mots, le sélectionneur pousse clairement un agenda : obtenir plus de marges pour utiliser ses internationaux à partir de 2026, date d’entrée en vigueur de la future convention FFR–LNR.

Il réclame notamment la possibilité d’appeler tous les joueurs jouant moins de 2 000 minutes et moins de 25 feuilles de match, afin de ne plus être bridé comme en juin dernier, où il n’avait pu emmener que cinq finalistes en Nouvelle-Zélande.

Cela rejoint ce qu’il disait déjà dans Sud Ouest :

« Il faut que je puisse assumer les bonnes décisions comme les mauvaises et donc que je puisse sélectionner. »

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Mais la Ligue ne veut pas casser le Top 14

La LNR, elle, tient une ligne ferme : protéger la santé des joueurs et éviter que les clubs ne soient privés de leurs cadres pendant les moments clés de la saison.

Laurent Marti, président de l’UBB et négociateur pour la Ligue, rappelle :

« Désormais, il semblerait que l’équipe de France veuille sélectionner les joueurs sous d’autres critères. Je dis pourquoi pas. Mais il faut bien comprendre que tout cela a des conséquences. »

Autrement dit : oui pour discuter, non pour affaiblir les clubs.

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Une négociation tendue, mais pas cassée

Depuis plusieurs mois, FFR et Ligue discutent de la future convention. Les deux camps ont fait des concessions :

• la Ligue a accepté un match supplémentaire en novembre pour la Nations Cup,

• la FFR veut désormais élargir encore son droit de sélection.

Ce changement de curseur complique la fin des discussions.

Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR, calme toutefois le jeu :

« Non, ce n’est pas de l’agacement. C’est un constat. »

Même son de cloche chez Marti, via Sud-Ouest :

« Les négociations sont en train d’aboutir entre gens qui s’agacent par moments […] mais qui se posent et réfléchissent par moments. Tous ces efforts ne doivent pas pour autant annuler la remise en question de chacun. Il y a du potentiel, il faut arriver à optimiser tout ça. »

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Et maintenant ?

Les deux institutions voulaient un accord avant fin 2025.

Lhermet veut croire qu’un compromis global peut encore être bouclé :

« On espère avoir de la visibilité dans les grandes lignes de l’accord d’ici la fin de l’année. »

Mais une chose est sûre : les sorties de Galthié ne sont pas improvisées. Elles s’inscrivent dans une stratégie et elles arrivent au pire moment pour la relation clubs–sélection.