Après leur victoire contre Clermont dimanche, les Toulonnais se sont installés à La Teste pour préparer la finale face à Toulouse. Un séjour improvisé à la dernière minute par les Varois, qui n’avaient rien prévu en cas de qualification.

« On va monter directement sur Paris et on a une semaine pour préparer le plus beau rendez-vous depuis vingt ans. » Dans l’euphorie du succès sur Clermont dimanche en demi-finales (12-15), Mourad Boudjellal s’imaginait déjà emmener tout son groupe sur la Capitale pour préparer le dernier match de la saison : la finale du Top 14 contre Toulouse samedi. La rumeur d’un séjour au Centre National du rugby circulait même. Sauf que les Toulonnais n’ont pas trouvé où s’installer. « Les deux ou trois endroits qu’on avait choisis étaient malheureusement pleins », précise Bernard Laporte. Le manager du RCT raconte alors les démarches faites dans l’urgence par le club. « Il a fallu faire vite pour trouver un hôtel, avec à proximité salle de musculation et terrain. Je savais qu’ici, le terrain est vraiment niquel. » Les Varois ont trouvé leur bonheur à la-Teste-sur-Buch, en Gironde. L’ancien sélectionneur du XV de France a ses repères dans la région pour y avoir grandi. Après un passage régénérateur par l’espace aquatique Calicéo dans la banlieue de Toulouse, où les joueurs du Stade ont leurs habitudes les lendemains de match, ils ont donc mis le cap sur La Teste.

Si Boudjellal n’avait pas réservé d’hôtel sur Paris par superstition, le staff avait prévenu ses troupes de préparer leur paquetage en cas de qualification pour la finale. « On avait dit qu’on était parti pour dix jours parce qu’on allait gagner donc tout le monde a pris des affaires », sourit Laporte. En s’exilant dans le Sud-Ouest, les Toulonnais ont donc pris leurs distances avec la rade. Mais l’ex-entraîneur du Stade Français réfute l’idée d’avoir voulu protéger son groupe de l’excitation ambiante à l’approche de la finale. Il évoque des questions de logistique pour justifier ce choix. « Ce n’est pas qu’on ne voulait pas la préparer sur Toulon, assure-t-il. On jouait dimanche, si on rentrait à Toulon après le match, on arrivait vers deux ou trois heures du matin et le lundi, c’était mort. Alors qu’en le faisant à proximité de là où on était, on a déjà fait récupération et vidéo. Si on avait été à Toulon, on commencerait seulement ça. » Mais en fin de connaisseur des préparations de finale, pour en avoir disputé trois avec Clermont, Laurent Emmanuelli soupçonne ses entraîneurs d’avoir voulu isoler le groupe.

Le pilier du RCT n’est donc pas étonné. « On connaît la fièvre qu’il y aurait pu y avoir à notre retour à Toulon. Le staff a volontairement voulu nous retirer de la pression supplémentaire. C’est une bonne chose qu’on puisse se recentrer sur l’événement et qu’on vive des moments privilégiés en vase clos, même si on aurait aimé saluer nos amis, nos proches ou nos familles. Une finale, c’est l’aboutissement d’une saison. Il faut la préparer de la meilleure des façons. » Mais Laporte persiste et signe. « Les gens disent que c’est l’effervescence mais ça l’était aussi pour la demi-finale. Quand on s’entraîne, on est content d’avoir les supporters au bord du terrain. » Il a surtout dû apprécier mardi le retour de Carl Hayman. Suspendu quatre semaines par l’ERC, le pilier néo-zélandais pourrait être requalifié pour la finale grâce à un recours déposé par Boudjellal et a donc rejoint le groupe. Au cas où. Quasiment au complet, l’effectif travaillera à huis clos jusqu’à vendredi et leur départ pour Paris. Mais les Toulonnais ne seront pas enfermés. « On va passer une semaine ensemble, donc on ne va pas les cloisonner dans un hôtel. Il faut qu’ils prennent un peu la lumière. » Avant de la prendre pleine face samedi au Stade de France.

Source: rugby365.fr