Ce mercredi, le nouveau directeur sportif du club de Provence Rugby, à savoir Philippe Saint-André, s’est confié via Midi Olympique.

Celui qui s’apprête à entamer la saison 2025 / 2026 de Pro D2 avec le club Aixois a exprimé sa joie de pouvoir prendre les commandes de Provence Rugby.

Il affirme être un homme heureux. Extrait:

Mon premier sentiment est celui d’un homme heureux. Je suis heureux d’être ici. Denis, nous nous connaissons depuis plus de dix ans. Les planètes étaient alignées pour que je vienne. À la fin de mon aventure à Montpellier, il m’avait déjà demandé si j’avais envie de venir. Avant tout, je voulais recharger, me régénérer.

Maintenant, j’arrive ici avec de l’énergie et avec beaucoup de passion, car il en faut dans ce métier. J’ai aussi beaucoup d’enthousiasme, mais aussi de l’humilité. Je ne connais pas la deuxième division. Je vais la découvrir dans un club qui évolue chaque année. Si vous me le permettez, je veux aussi avoir un mot pour Mauricio Reggiardo.

Il tient de très beaux propos au sujet de Mauricio Reggiardo. Extrait:

Je veux le remercier parce que le passage de témoin s’est fait avec intelligence. L’an passé, je ne suis jamais rentré sur quelque chose de sportif ou stratégique. En revanche, bien évidemment, j’ai été obligé de préparer cette saison. À chaque entretien réalisé, j’ai pris le soin de le prévenir.

Ce n’était pas simple, car j’ai donné des bonnes nouvelles, mais aussi des nouvelles pas exceptionnelles quand on ne voulait pas garder un joueur. Il y a eu de la transparence entre nous et avec le président. Il y a eu de la clarté. Il s’est occupé du terrain. J’ai été obligé d’anticiper, car le haut niveau se passe dès le premier entraînement.

Avant de prendre les commandes de Provence Rugby, il indique avoir pris le temps d’auditer le club. Extrait:

On peut comparer cette période à un audit dans une entreprise. Là, il y avait aussi une complexité de savoir si nous étions en Pro D2 ou en Top 14. Le budget aurait forcément été différent. Néanmoins, le projet reste le même. Des joueurs comme Tao (Sébastien Taofifenua, NDLR) était prêt à nous rejoindre dès novembre, peu importe la division.

J’ai essayé de faire un mélange entre des joueurs qui ont connu le haut niveau, le Top 14, et des joueurs qui savent la dureté de ce championnat. Je sais que ce championnat est dur et complexe. La dernière phase finale a encore démontré cela, un scénario assez incroyable.

Questionné sur l’objectif de Provence Rugby pour cette saison 2025 / 2026, il évoque avant tout la qualification pour la phase finale. Extrait:

D’abord, il faut se qualifier. Par la suite, on s’aperçoit qu’il vaut mieux être premier ou deuxième pour éviter un match et recevoir la demi-finale, même si Montauban a montré une autre vérité. J’insiste sur le fait que la clef sera la régularité, la maîtrise de son rugby et des processus à mettre en place.

Je veux aussi que le niveau d’exigence soit là, individuellement et collectivement. La gestion de l’effectif sera importante pour avoir les meilleurs joueurs à disposition lors des matchs qui comptent. L’an passé, il y a eu beaucoup de blessés. Je peux vous dire que la préparation commence très fort. Bien évidemment, l’objectif, à moyen terme, est de monter en Top 14.

Il ne le cache pas : les journées sont actuellement très difficiles, en cette période de préparation physique. Extrait:

Je veux remercier Denis. Nous travaillons dans des installations exceptionnelles. Oui, les journées sont dures et intenses, mais parfois plus courtes que ce que les joueurs ont pu connaître dans le passé. On a une salle de musculation, qui n’a rien à envier à un club de Top 14. Depuis le 2 juillet, nous avons aussi décidé de prendre 50 % de nos repas ensemble, c’est-à-dire le petit-déjeuner et le déjeuner. Si on s’entraîne comme ça, et si on gère autant la nutrition, c’est aussi pour être plus affûté et avoir moins de risque de blessure. On est en train de se construire la caisse pour pouvoir enchaîner. Je sais aussi qu’il y aura un temps de régénération, contrairement à ce que j’ai pu connaître en Top 14. Là-bas, tout s’enchaîne. Mais, vous savez, le très haut niveau est l’association de petits détails.

Je suis venu à Provence Rugby pour apporter un niveau d’exigence, un vécu et un carnet d’adresses avec les agents. Je peux déjà vous dire que les joueurs veulent venir à Provence Rugby. À Manchester, j’avais 300 jours de pluie, ici il y a 300 jours de soleil (sourire)… Alors oui, pour le moment, mes joueurs sont souriants, ils travaillent beaucoup mais avec un état d’esprit irréprochable. Il faut aller vite, particulièrement avec les nouveaux joueurs. Il n’y aura pas beaucoup d’entraînements, ni de matchs avant la reprise.

Il est conscient que Provence Rugby possède l’un des plus gros budgets de Pro D2. Extrait:

Vous savez, on a beaucoup recruté devant. J’aime bien dire que les trois-quarts dépensent l’argent, mais que ce sont les avants qui le gagnent. Je veux avant tout une bonne conquête et gagner de l’argent. On a un bel effectif, sincèrement. On ne se cache pas sur le fait que le budget est important pour un club de Pro D2. Je suis aussi accompagné d’un staff qui est à mes côtés et qui participe à tout mettre en place.

Il a ensuite expliqué la façon dont il a construit son staff sportif. Extrait:

Je connais bien Julien Dupuy pour l’avoir entraîné. Au niveau de la préparation physique, j’avais besoin d’un mec qui avait gagné. Alex Marco a été champion de France plusieurs fois, il était aussi avec l’équipe d’Italie. Il a eu de très bons résultats avec cette sélection. Il a connu une période d’inactivité après son expérience à Toulon. Mais vous savez, Mohed Altrad m’a aussi repris à la suite d’une longue période d’inactivité. Nous avons été champions. Alex Marco a de la connaissance et des compétences, et je sais qu’on apprend des échecs.

Pour avoir entraîné plusieurs clubs dans la région, à Montpellier et Toulon, c’est une magnifique région avec du soleil et la mer. Je sais aussi que tu n’entraînes pas de la même façon qu’au nord de l’Angleterre. Je sais qu’il va amener un niveau d’exigence élevé. Pour Sébastien Fouassier, je le suis depuis longtemps. À Nevers, sur les statistiques du jeu d’avants, en conquête et sur les mauls, il était toujours dans le top 3 avec des moyens limités. C’est aussi un entraîneur qui a révélé énormément de joueurs du cinq de devant. Je n’ai eu que d’excellents retours des joueurs qui sont passés avec lui.

Voilà, désormais, tout le monde se découvre. Nous sommes partis deux jours en séminaire juste avant la reprise avec les joueurs. Par expérience du haut niveau, je sais que les joueurs sont intelligents et qu’ils peuvent voir les éventuelles failles… (sourire) Nous sommes accordés sur une même philosophie. Maintenant, l’avenir dira si c’était le meilleur staff, mais à cet instant, je sais que c’est un staff équilibré : expérience de la Pro D2, connaissance du haut niveau, et surtout des gagnants. C’est très important d’avoir des mecs qui ont gagné.