Les vérités de Camille Lopez sur sa décision de dire stop : « Des fois, je ne prenais aucun plaisir à m’entraîner »
Les vérités de Camille Lopez sur sa décision de dire stop : « Des fois, je ne prenais aucun plaisir à m’entraîner »
Le jeudi 12 juin 2025 à 12:26 par David Demri
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L’ouvreur Bayonnais Camille Lopez s’apprête à raccrocher les crampons.
Ce-dernier débutera sur le banc des remplaçants pour le match de barrage contre Clermont, programmé ce vendredi soir à Jean-Dauger.
Interrogé via Midi Olympique, Camille Lopez a expliqué sa décision d’arrêter sa carrière, lui qui avait pourtant décidé, initialement, de prolonger son bail d’une ultime saison. Extrait:
« J’avais fait le choix de dire stop en début de saison. J’aurais dû m’arrêter sur cette décision. Après des échanges avec le staff et la direction, nous sommes tombés d’accord pour repartir sur une saison, mais après maintes et maintes discussions avec ma femme, j’ai dit au club que je ne pouvais plus. Il fallait que j’arrête. C’était le moment. Il y a l’aspect physique, qui est de plus en plus dur. J’ai eu des bobos pendant la saison, alors que tout au long de ma carrière, je n’ai jamais connu ça.
À chaque mois, il y avait un truc : la cheville, le genou, une déchirure… Mais c’est surtout sur le côté mental, car la tête m’a dit stop. Le fait de vivre une belle saison et de pouvoir m’arrêter sur quelque chose de bien m’a aidé dans ce choix. On ne sait pas de quoi demain est fait. Pour moi, c’était le bon moment. Forcément, c’est dur, car je n’ai connu que ça dans ma vie. Il va y avoir un manque, mais comme je l’ai décidé, c’est un bon pas. Après, tu as beau le décider, tu n’es jamais vraiment préparé à ça. »
Il ne le cache pas : la répétition des entraînements devient quelque chose de difficile pour lui. Extrait:
« Quand tu es investi au quotidien depuis tant d’années, c’est prenant. Je joue derrière et ça va à 10 000 avec la nouvelle génération. J’ai joué avec d’autres qualités, je peux encore jouer vu que j’y suis, je fais des choses correctes. À mon âge, quand il y a la compétition, ça va, mais la répétition des entraînements, tous les jours, devient compliquée. Avec le cumul des saisons et l’âge, je commençais à subir les entraînements. Des fois, je ne prenais aucun plaisir à m’entraîner. Quand tu en arrives là, c’est le moment de dire stop. »
Blessé contre Vannes, il avoue avoir eu très peur de ne plus pouvoir rejouer. Extrait:
« Sortir à la cinquième, c’est dur. Tu te dis que ça ne veut plus. Pendant la semaine, il n’y avait eu aucun signe et là, je me dis que j’ai la poisse. Je me suis arrêté au bon moment et j’ai eu de la chance, car niveau timing, on était short. Quand je sors contre Vannes et que je sens la déchirure de l’ischio comme à Toulouse, j’ai forcément peur. Je me voyais finir comme ça. Ça aurait été affreux. »
Il ne manque pas de remercier sa femme qui l’a poussé à dire stop. Extrait:
« J’ai annoncé à Greg et Ged, puis à mon président, que je voulais arrêter. Ensuite, il s’est passé du temps. J’ai cogité. Ça a été un chamboulement et ma tête a pas mal été prise. Je pense que ça a joué sur la blessure de Vannes.
Je ne l’avais jamais fait, mais un jour, j’ai dit à ma femme que je pensais aller voir quelqu’un. J’ai discuté avec Romain, notre docteur, et on a fait la démarche pour. J’avais pris la décision d’arrêter, la situation au club était incroyable, nous étions en passe de nous qualifier, il y avait tout pour que ce soit top, mais je n’arrivais pas à en profiter. Je subissais les entraînements. J’ai fait une séance avec une psy et le fait de parler m’a aidé. Il fallait que j’arrive à passer à autre chose pour pouvoir profiter pleinement de ces merveilleux moments. C’était dommage de le vivre différemment. Des fois, il suffit de mettre des mots sur des petites choses. Je remercie ma femme qui m’a poussé à le faire. On est, des fois, réticent à ça. Ça m’a servi. »
Il avoue être soulagé désormais. Extrait:
« Oui, je suis libéré d’un truc. Tout est clair. Je suis content de pouvoir profiter à fond. On a vécu un grand moment samedi. Maintenant, on attaque la phase finale et ce n’est que du bonheur. »
Pour conclure, Camille Lopez évoque son avenir au sein du staff Bayonnais. Extrait:
« Je vais avoir des responsabilités, mais je ne serai pas le manager qui fait l’équipe. Je n’aurai pas le mauvais rôle. Ce sera purement de l’aspect rugby. Dans ma carrière de joueur, j’ai vécu des choses avec des staffs. C’était important d’avoir un relationnel avec les joueurs. Je pense que je peux avoir le rôle parfait pour ça, car je vais être dans la transition. Et avec mon poste et les responsabilités que j’avais, quand il fallait dire quelque chose, je le disais aussi… »
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