Les vérités de Fabrice Landreau sur une reconversion de Posolo Tuilagi au poste de pilier droit
Les vérités de Fabrice Landreau sur une reconversion de Posolo Tuilagi au poste de pilier droit
Le vendredi 12 décembre 2025 à 21:43 par David Demri
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L’ancien talonneur international et ex-entraîneur du Stade Français, Toulon ou Grenoble, Fabrice Landreau, apporte un éclairage précieux sur la question : peut-on vraiment reconvertir un joueur comme Posolo Tuilagi en pilier droit ?
Le contexte : Landreau a déjà tenté cette expérience
À Paris, lors de la saison 2008-2009, Landreau et Fabien Galthié avaient eu une intuition : transformer Robins Tchale-Watchou en pilier droit pour anticiper les futures évolutions de la mêlée.
Il se souvient via Midi Olympique :
« On pressentait à l’époque des réformes au niveau des mêlées. Nous étions encore sur le gain du ballon à l’impact sans talonner. »
Lorsque les nouvelles séquences d’engagement ont été introduites, les profils recherchés ont changé :
« Dès que les différents temps avant l’entrée en mêlée ont été mis en place, on a vu apparaître des profils de piliers plutôt grands, plutôt massifs. Pas seulement pour la mêlée. Mais aussi pour pouvoir ensuite dans le jeu courant avoir plus d’impact avec des mecs vraiment costauds, que ce soit sur les phases de ruck, les phases de lutte, sur le jeu debout. Parce que les mecs qui sont un peu plus grands comme Atonio, par exemple, ils ont cette faculté à jouer debout avec des offloads. On recherche tous ces potentiels-là, des profils très costauds, très grands, mais aussi très mobiles. »
C’est exactement ce que représente aujourd’hui Posolo Tuilagi.
Pourquoi cela n’a pas fonctionné à l’époque
Malgré le potentiel, la tentative n’a pas abouti.
Et pour Landreau, la raison est limpide :
« Pilier, c’est un métier à part. Psychologiquement, il faut être prêt à l’affrontement direct. C’est un combat homme à homme très spécifique. Cette dimension de combattant et de sacrifice est indispensable. À l’époque, j’avais dit à Robins : « Tu peux être, si tu t’y mets sérieusement, le futur pilier droit de l’équipe de France. » Parce que des garçons comme lui, aussi costauds, aussi bien bâti, aussi coureur, aussi explosifs, il n’y en avait pas. Et l’équipe de France cherchait justement ces profils-là »
Puis il lâche la comparaison la plus dure mais la plus parlante :
« Robins n’avait pas cette volonté mentale. Que tu joues en Série ou en Top 14, le poste de pilier, c’est d’abord un combat individuel. Un poste vraiment spécifique avec des caractéristiques que tu ne retrouves dans aucun autre. On t’enferme dans l’affrontement. On te met dans une cage. C’est comme du MMA. Impossible de s’échapper. »
Et selon lui :
« Robins n’avait pas cette volonté mentale. »
L’exemple d’Arthur Joly : la preuve que ça peut marcher
Landreau ne s’arrête pas sur cet échec. Il cite un cas qui a, lui, parfaitement fonctionné :
« Un garçon comme Arthur Joly a réussi ce pari. Nous l’avions fait signer au Stade français pour jouer pilier droit alors qu’il évoluait en deuxième ligne à Massy. Et il a eu un très beau parcours. S’il était resté en deuxième ligne Il n’aurait jamais eu cette carrière. »
Sans reconversion, selon lui, le joueur n’aurait jamais eu une telle carrière.
La conclusion de Landreau : tout est possible… si Tuilagi le veut
Pour lui, la question n’est pas de savoir si Tuilagi peut le faire, mais s’il veut le faire.
« S’il n’y a pas de blocage physique […] un garçon comme Tuilagi peut avoir un bel avenir au poste de pilier. Mais le préalable, c’est la volonté du joueur. C’est indispensable. »
Or, Tuilagi a déjà écarté l’idée :
« Ce n’est pas dans mes projets […] Je suis bien en deuxième ligne et je vais y rester un petit moment. »
Ce qui, pour l’instant, ferme la porte.
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