Les vérités de Jean-Michel Guillon sur sa décision de quitter la présidence de Clermont !

Les vérités de Jean-Michel Guillon sur sa décision de quitter la présidence de Clermont !

Le mercredi 3 mai 2023 à 15:44 par David Demri

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C’est officiel depuis ce mardi : Jean-Michel Guillon va céder son poste de président du club de Clermont dès la fin de la saison actuelle.

Trop éprouvé, ce-dernier a décidé de jeter l’éponge.

Interrogé via La Montagne, Jean-Michel Guillon a expliqué sa décision. Extrait:

« Quand ça tanguait en milieu de saison, mon objectif était de stabiliser le navire et de donner une perspective. La mission accomplie, on va rentrer dans une seconde phase. J’ai vécu trois ans qui en valent peut-être six, même neuf. Ma question a été : quelle est l’énergie que je peux apporter dans la nouvelle approche et est-ce que je serai en mesure de le faire ? Cela a occupé un certain nombre de mes nuits. Et je ne suis pas arrivé à 100 % de convictions. Donc, j’ai une responsabilité vis-à-vis du club, des partenaires, des supporters et j’ai une décision à prendre en tenant compte de ma situation et du contexte familial.

Dans les moments difficiles, j’ai toujours été plus soucieux de mon environnement que de moi-même. Au moment de décider d’en prendre pour trois ans de plus, j’ai pesé les choses et je me suis dit qu’il y avait des gens qui avaient les crocs pour poursuivre la mission, laissons-les faire. La fonction de président de l’ASM, ce n’est pas un sacerdoce, c’est un don de Dieu. »

Il confirme que le milieu du rugby n’est vraiment pas simple. Extrait:

« Il y a trois ans, je suis entré directement dans l’arène et les lions étaient déjà là. Le milieu du rugby n’est pas simple. Il y a des codes que je ne connaissais pas, il y a des chapelles aussi qu’il faut apprendre à connaître. Parfois, dans ce monde, j’ai eu l’impression de jouer les Don Quichotte face à une armée de moulins. Mais j’ai mené les combats avec beaucoup de passion et d’authenticité. »

Il explique dans la foulée pourquoi son mandat à la tête de l’ASM a été très compliqué. Extrait:

« Je suis arrivé dans des circonstances douloureuses (ndlr : au décès d’Éric de Cromières) et compliquées à la fois. Il y a eu le Covid, les contacts avec le public et les partenaires ont été mis entre parenthèses, c’est donc pour moi frustrant. Le second point, c’est le salary cap. On peut parler du niveau de l’équipe, du manque de résultats, mais la vérité est que pendant deux ans, on n’a pas pu recruter comme on le voulait. Aujourd’hui, on commence à sortir la tête de l’eau.

Dès le départ, je me suis retrouvé dans une position qui n’était pas celle d’un président. Je me suis retrouvé face à tout. Et être en première ligne, ça use pas mal. Il fallait que je m’impose également à l’extérieur, vis-à-vis des instances (Ligue, syndicat des clubs…), j’ai pris large. Aujourd’hui, j’estime que l’on est organisé pour que le président préside et ne soit pas là pour rattraper toutes les balles. »

Il rappelle également avoir effectué un gros recrutement dernièrement. Extrait:

« J’ai constitué une équipe en effet, mais dès leur arrivée, j’ai été clair avec eux. Je ne les ai pas trahis. Avec Christophe Urios, j’ai été franc avec lui sur les étapes me concernant. Pareil avec Benoît Vaz qui est toujours conseiller du président et qui, je l’espère, va prendre d’autres fonctions. On peut parler aussi de Didier Retière, d’Aurélien Rougerie. Alors oui, on est amené à dire qu’on n’a pas eu les résultats. Moi je dis d’un autre côté que ce qu’on a fait sur les derniers mois il faut qu’on en soit fier parce que les fondations sont là. On avait un problème d’organisation avec une structure qui mettait le président de l’ASM toutjours en première ligne. Je l’ai été, j’ai pris des coups, j’ai fait des erreurs de marquage. Aujourd’hui, on a un président qui va enfin pouvoir présider parce qu’il aura le recul nécessaire. On a une structure qui doit nous permettre d’avancer. On a les ingrédients pour repartir sur un nouveau cycle. Plus qu’on ne les avait il y a trois ans. »

Pour conclure, Jean-Michel Guillon confirme que la situation financière de l’ASM est délicate. Extrait:

« Elle est difficile, il faut le reconnaître. Tous les clubs ont été marqués par la période Covid malgré les aides de l’État. La question pour nous est de savoir comment rebondir plus fort sur ce plan-là ? La différence entre l’ASM et les autres clubs est que l’on démarre sur un budget avec moins 4 millions d’euros chaque année. C’est lié à notre stade qui nous appartient dont il faut assumer le fonctionnement et les remboursements des investissements effectués. En face, les autres ont en moyenne 300.000 euros de location par an. À cela, vous rajoutez 2.500 spectateurs en moins par rapport à l’avant Covid, le coût du départ des entraîneurs, on a une situation économique plus compliquée que prévu. Mais il est trop tôt pour définir le déficit. »

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