Les vérités d’Hugo Reus sur son début de carrière très particulier : « Je lui en ai voulu de plein de choses ! »
Les vérités d’Hugo Reus sur son début de carrière très particulier : « Je lui en ai voulu de plein de choses ! »
Le mercredi 24 décembre 2025 à 1:52 par David Demri
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Le jeune ouvreur Hugo Reus s’est longuement confié dans les colonnes du journal L’équipe.
Au cours de cet entretien, le joueur de 21 ans a expliqué comprendre que son drôle de parcours puisse interpeller les observateurs.
Pour rappel, ce-dernier a quitté le Stade Rochelais en cours de saison dernière afin de rejoindre Montpellier.
Ces dernières semaines, il a décidé de quitter le MHR pour rejoindre l’USAP.
En fin de saison, il rejoindra l’Union Bordeaux-Bègles pour les prochaines saisons.
Hugo Reus se confie. Extrait:
Ce n’est pas le parcours que j’aurais imaginé non plus. Il est atypique mais j’ai dû faire des choix pas évidents pour le bien de ma carrière. Depuis un an et demi, je vis une période compliquée. J’ai été assez vite très haut avant la redescente et la chute. J’ai beaucoup gambergé.
J’ai travaillé avec une psychologue et un préparateur mental. Ça m’aide d’être entouré par des professionnels et mes proches. J’ai connu des moments très durs psychologiquement. Parfois du découragement, mais ça n’a pas duré longtemps car l’envie de rejouer au rugby a très vite repris le dessus. J’ai continué à travailler avec la volonté de repartir.
Il regrette notamment son arrivée à Montpellier. Extrait:
L’arrivée à Montpellier (en février après avoir quitté La Rochelle) ne s’est pas forcément passée comme prévu. En plus d’avoir du mal sur le plan rugbystique, j’étais loin de ma famille et de mes proches. Moralement, c’était très difficile. On se remet en question.
La redescente a été d’autant plus violente, surtout à la vitesse où c’est allé. Avant que ça n’arrive, j’en avais parlé avec Ronan O’Gara. Il m’avait dit que ce que je faisais était très bien, mais qu’il fallait faire attention parce qu’à un moment donné, j’allais prendre un mur. Là, c’est sûr que je l’ai bien pris… Quand l’élément central de votre vie prend un coup, ça fait tout drôle, ça bouffe. Ça m’a parfois bien empêché de dormir avec un stress élevé et de la tristesse.
Il explique son départ du Stade Rochelais en pleine saison. Extrait:
J’avais tout pour être heureux là-bas. J’aurais aimé rester. Il y a eu une discussion entre Rémi Talès (entraîneur des trois-quarts), mon agent et moi sur le fait qu’à cet âge-là, j’avais besoin de jouer pour continuer à progresser. J’étais en train de perdre du temps. Ronan avait besoin de certitudes et je ne les lui donnais pas à cet instant-là.
Il confirme en avoir beaucoup voulu à Ronan O’Gara. Extrait:
Bien sûr. Je lui en ai voulu de plein de choses. Mais après avoir pris du recul et discuté avec lui, c’était en grande partie un concours de circonstances qui a fait que… (il marque une pause)
L’élément premier est que je n’étais alors pas le meilleur sur le terrain, je m’en suis aussi voulu aussi. Malheureusement, c’est arrivé dans une période où le Stade Rochelais était également en difficulté. Je n’avais pas forcément le droit à plusieurs chances. Le sport de haut niveau est sans pitié. Bien sûr qu’il y a des choses que j’aurais aimé faire différemment et peut-être mieux mais j’ai travaillé aussi dur que j’ai pu. En revanche, j’ai oublié de profiter des moments où j’étais en haut. Je pensais que c’était normal.
En revanche, il ne pense pas s’être vu trop beau comme certains peuvent le dire. Extrait:
Non, je ne pense pas. J’ai commencé à me sentir attendu, avec davantage de pression et de stress. Une, deux, trois mauvaises performances, puis des matches hors du groupe. On n’enchaîne plus, ça devient un engrenage. J’ai perdu cette forme d’insouciance et de liberté qui m’avait permis de performer à mes débuts. J’osais moins. J’ai oublié de me concentrer sur les bases du poste, c’est là où je me suis pris les pieds dans le tapis. Je me suis un peu perdu.
Concernant son aventure à Montpellier, il estime que tout a basculé lors de l’annonce de sa signature à l’UBB. Extrait:
Oui, ça me laisse un goût amer. Les coaches avaient parié sur moi pour cette année. Mais quand je leur ai annoncé que je signais à Bordeaux pour 2026, forcément eux aussi ont été déçus. Alors, ils m’ont prévenu qu’à un niveau égal, celui qui serait susceptible de rester l’année prochaine jouerait.
Apparemment, je n’étais pas nettement meilleur que les autres et ça explique les décisions d’un si maigre temps de jeu à la mi-décembre. C’est dommage car je me sentais de mieux en mieux. C’est d’autant plus dur. On a l’impression de remonter la pente et finalement on reprend un coup derrière la tête.
J’ai l’impression d’avoir gagné énormément d’expérience. C’est aussi une force. À 21 ans, j’ai vécu des hauts et un très gros bas. On se demande pourquoi ça nous arrive et pourquoi maintenant. Il y a forcément un sentiment d’injustice. Au début on ne comprend pas forcément le choix des coaches mais il faut aussi se regarder dans une glace et se dire qu’il y a d’autres façons de penser. Cette période difficile ne sera que bénéfique par la suite. Je n’ai pas perdu de temps, j’en ai même gagné.
Pour conclure, Hugo Reus indique avoir désormais les crocs et vouloir prouver. Extrait:
J’ai les crocs. J’ai envie de jouer, d’enchaîner les matches et les bonnes performances. Je dois prouver à nouveau. Je veux continuer à écrire mon histoire, montrer à tout le monde que ce n’est pas fini. J’ai de belles choses devant moi à Perpignan, que je veux aider à se maintenir, puis la saison prochaine à Bordeaux, proche de ma famille et mes amis d’enfance. Il faut aussi savoir relativiser car d’autres connaissent des situations encore plus précaires, sans contrat derrière.
En tout cas, j’ai pris un plaisir monstre à jouer mes premiers matches avec l’USAP. D’abord contre Trévise en Challenge (66 minutes disputées lors de la défaite 44-31, le 13 décembre), ça m’a même fait du bien d’avoir mal le lendemain ! Ça m’a redonné le sourire. Ces moments m’avaient manqué. Puis ce premier succès de la saison en Top 14 contre Clermont (26-20, il a disputé 19 minutes, le 20 décembre). De l’arrivée des joueurs au coup de sifflet final, l’ambiance était extraordinaire. Des souvenirs incroyables. Je veux profiter et célébrer chaque minute et chaque victoire comme je n’ai pas su le faire à l’époque.
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C le problème aussi des médias. C très dur pour un jeune joueur d’être encensé et de répondre aux attentes d’un poste clé comme ouvreur si exposé. En tant que pilier, tu peux te rater sur plusieurs matchs, et on dira que tu manques d’experience. mais pas a l ‘ouverture dans un club ambitieux, en plus avec Ogara. Je suis certain qu’il va se refaire, d’autant que d’autres ouvreurs sont passés chez nous et sont titulaires à Castres et à Vannes. On lui souhaite le meilleur car son potentiel n’a pas disparu.
Je peux comprendre le MHR avec sa signature à l’UBB.
Il aurait été préférable de prolonger dans un club comme l’USAP.
Car à l’UBB les places sont chères.
Manquer de temps de jeu et aller dans le club de Bielle Barrey, Penaud et Rayasi, c’est quand même joueur, mais c’est couillu !
Ces joueurs ne sont pas en concurrence avec lui, il est demi d’ouverture.
La doublure de Jalibert, Carbery part, pour le coup du temps de jeu il en aura derrière Jalibert il ne reste que lui et le jeune Laharrague.
Je suis d’ailleurs assez surpris que l’UBB parte l’an prochain avec juste Jalibert et deux jeunes, Reus n’a rien montré depuis 2 saisons.
Il sera là pour les doublons, bien vu de la part de UBB.
Le problème de Reus au SR c’est qu’il y a un autre jeune très prometteur avec Diego Jurd donc pas évident de trouver sa place.
Ne SURTOUT pas oublier qu’il a été formé à l’UBB et non à La Rochelle ! Il reviendra en 2026 dans son club formateur et tout proche de sa famille qui – apparemment – lui manque. Il ne lui reste qu’à remonter la pente et prouver qu’il aura bien sa place en Gironde après avoir bien figuré au sein de l’USAP dans des circonstances pas évidentes.
Et dire qu’à quelques semaines près, on aurait pu filer Garbi à l’USAP !