Dans les ultimes secondes du choc face au Racing 92 (45-21), Pierre Mignoni a signé l’un des coups de coaching les plus osés – et les plus payants – de ce début de saison.

Alors que son équipe menait largement mais courait encore après le bonus offensif, le manager du RCT a tenté un pari fou : remplacer un ailier par un pilier. Résultat ? Un essai sur la sirène et un Mayol en ébullition.

Il reste moins de vingt secondes à jouer lorsque l’entraîneur toulonnais rappelle Gaël Dréan et lance Jean-Baptiste Gros sur la pelouse. L’image surprend : un ailier sort, un pilier entre. Même le jeune Léo Ametlla, à quelques mètres de là, croit un instant que c’est lui qu’on remplace.

« C’est un coaching à l’instinct, a expliqué Mignoni après la rencontre. Gaël aurait pu marquer un essai aussi (sourire), mais je pense qu’on avait plus besoin d’être frontal avec 9 avants. Les Racingmen étaient très serrés. Même “JB” (Gros) n’a pas compris (rire). C’est pas grave ! Les joueurs ont compris au final. »

Le pari gagnant

La stratégie se met en place. À 5 mètres de l’en-but, les Toulonnais décident de jouer la pénalité à la main (80’51). Brian Alainu’uese est servi en percussion, soutenu par cinq de ses partenaires du pack, dont Gros, Ollivon et Rebbadj. Le maul avance, se resserre, puis s’écroule à un mètre de la ligne. Trois charges plus tard, Alainu’uese s’écroule derrière l’en-but, poussé par Gigashvili et Damond.

Le plan de Mignoni a parfaitement fonctionné. En jouant la carte du duel physique total, le RCT a terrassé les Franciliens dans leur zone d’en-but, validant le point de bonus offensif au terme d’un scénario presque parfait.

Une fin de match symbole d’un Toulon conquérant, sûr de sa force collective, et d’un manager capable de sortir du cadre pour faire basculer un match.