À l’été 2026, la Ligue des Nations de rugby fera ses grands débuts, rassemblant les douze meilleures équipes de la planète dans un format inédit.

Mais côté tricolore, une question agite les coulisses : quelle équipe de France disputera cette nouvelle compétition ? Les titulaires habituels ou une sélection mixte de jeunes et de doublures, comme souvent en été ?

Une compétition qui interroge autant qu’elle enthousiasme

Née de la volonté de World Rugby de redonner du sens aux tournées estivales et automnales, la Ligue des Nations est pensée comme un pont entre les hémisphères, une Coupe du monde allégée mais régulière, sans le poids de son mythe.

En 2026, la France débutera la compétition face à la Nouvelle-Zélande, l’Australie et le Japon. À l’automne, elle poursuivra contre les Fidji, l’Argentine et l’Afrique du Sud. Si elle termine parmi les deux meilleures nations européennes, cap sur les finales à Londres, où elle affrontera les cadors du Sud pour un classement final.

Mais malgré son ambition, la Ligue des Nations reste, pour beaucoup, une inconnue. Pas de trophée mythique, pas d’hymne solennel, pas de récit fondateur. Et un nom… emprunté au football. Le public, lui, tâtonne encore. Est-ce un tournoi amical ? Un galop d’essai ? Ou le début d’un nouveau pilier du rugby mondial ?

À plus long terme, le projet séduit : le Qatar organisera les finales 2028 et un système de montée/descente impliquera bientôt des nations comme le Portugal, la Géorgie ou le Chili. Mais à court terme, le vrai casse-tête est ailleurs tient à rappeler Midi Olympique dans ses colonnes.

Clubs ou sélection : un équilibre à (re)trouver

La grande inconnue côté français concerne la composition de l’équipe qui disputera la compétition. Jusqu’ici, les tournées estivales permettaient de reposer les cadres, exténués par une saison longue (Top 14, Champions Cup, Tournoi), et de tester les jeunes.

Le président de la FFR, Florian Grill, alerte sur la surcharge à venir. Extrait :

“Un international français s’apprête à disputer quatre compétitions dans l’année : le Top 14, la Champions Cup, le Tournoi des 6 Nations et la Ligue des Nations. On a donc toute une réflexion à mener avec la Ligue Nationale de Rugby pour mettre sur pied une planification (des matchs) plus annualisée. L’équipe de France, ce n’est plus vingt-cinq individus ; c’est une quarantaine de joueurs et, les concernant, on doit penser à une stratégie d’utilisation respectant la santé des pratiquants et de jouer de front les différentes compétitions.”

Mais si la Fédération veut jouer la gagne, les clubs, eux, font la grimace. Ce sont eux qui paient les joueurs, et beaucoup redoutent de voir leurs stars (Antoine Dupont, Grégory Alldritt, Matthieu Jalibert…) rarement disponibles pour le championnat.

En attendant 2026, la tournée d’automne 2025 s’annonce déjà cruciale. Si elle ne comptera pas pour la Ligue des Nations, elle pèsera lourd dans le classement World Rugby, clé pour le tirage au sort de la Coupe du monde 2027.

Les Bleus affronteront les Fidji, l’Australie et surtout les champions du monde sud-africains. De quoi préparer une potentielle épopée en Ligue des Nations… ou poser encore un peu plus la question de l’épuisement des cadres.