Au-delà des chiffres et des sanctions sportives, l’affaire Jaminet laisse une trace bien plus profonde au Stade Toulousain : celle de l’image.

Difficiles à mesurer, impossibles à quantifier précisément, les dégâts symboliques sont pourtant réels pour un club habitué à incarner l’excellence du rugby français et européen.

Un retrait de points reste un événement rare en Top 14. Le précédent remonte à la saison 2010-2011 avec Bourgoin-Jallieu. Forcément, une telle décision marque. Elle laisse une trace durable dans les bilans et installe une forme de malaise, ce petit astérisque au bas du classement qui rappelle qu’un épisode trouble a existé. Pour un club aussi titré que Toulouse, souvent perçu comme un modèle, l’impact est loin d’être anodin.

Un modèle écorné

Le Stade Toulousain s’est bâti au fil des décennies une réputation solide, fondée sur la formation, une identité de jeu forte et une certaine idée du rugby. Ces fondations sportives ne sont pas remises en cause. En revanche, l’enchaînement des dossiers extrasportifs interroge. Après l’affaire Kolbe, le dossier Jaminet vient raviver le sentiment d’un club rattrapé à plusieurs reprises par des pratiques limites sur le plan réglementaire.

Sur le terrain économique, Toulouse apparaît désormais comme un récidiviste. Une situation qui fragilise inévitablement la parole de sa direction et, en particulier, celle de son président Didier Lacroix, ainsi que de l’ensemble des décideurs impliqués. Ne pas avoir su dire non à certains choix pèse aujourd’hui lourdement.

Une réaction officielle sous tension

Le club a tenté de répondre en mettant en avant son attachement aux principes qu’il revendique. « Les décisions prononcées interviennent au terme d’une procédure dont les modalités ont profondément affecté son image et nous le déplorons », a réagi le Stade Toulousain. « Attaché à ses valeurs de transparence et de responsabilité, le Stade Toulousain analysera dans les prochains jours, avec ses conseils, l’opportunité de faire appel pour faire respecter ses droits. »

Une affaire loin d’être terminée

Même en cas de renoncement à un recours, le dossier Pacific Heart-Jaminet n’est pas clos. Le 24 novembre, le procureur de la République de Toulouse a annoncé l’ouverture, dès le mois d’avril, d’une enquête préliminaire pour abus de confiance visant le Stade Toulousain. Une procédure judiciaire qui prolonge encore un peu plus une affaire désormais impossible à contenir au seul cadre sportif.