C’est une petite révolution interne : samedi, face aux Stormers en Coupe des champions, La Rochelle sera menée par un capitaine… de 19 ans.

Lucas Andjisseramatchi, troisième-ligne formé à Massy et arrivé à l’été 2024, a été propulsé leader d’un groupe pourtant garni d’internationaux chevronnés. Un choix assumé par Ronan O’Gara, visiblement conquis par la maturité du jeune joueur.

Le manager irlandais ne tarit pas d’éloges :

« C’est un garçon très respectueux, très bien élevé, très bien cadré. Il sait ce qu’il veut. Il a pris la semaine en main. Faire ça à son âge, c’est très rare. J’avais une énorme estime pour lui mais aujourd’hui, elle est encore plus grande. »

Ces mots forts posent le décor : La Rochelle tient un diamant brut qu’elle n’hésite plus à exposer.

Un rôle accepté sans trembler

Andjisseramatchi a découvert sa nomination… au petit-déjeuner. Une surprise pour certains, mais pas un choc pour lui.

Déjà capitaine chez les Espoirs, il a répondu sans hésiter, via L’équipe :

« On m’a demandé si j’étais OK pour assumer le capitanat et je me suis dit que ça pouvait être une bonne opportunité. Je vais essayer de prendre ce rôle à coeur. »

Malgré sa jeunesse et la présence de cadres comme Alldritt ou Botia dans l’effectif, le numéro 8 refuse l’idée d’une mission impossible :

« C’est un gros défi mais on n’y va pas pour faire le trajet à vide. »

Un leader naturel, adoré du vestiaire

Ce qui frappe autour d’Andjisseramatchi, c’est l’unanimité qu’il suscite. Coéquipiers, cadres, jeunes : tous louent son attitude et son énergie.

Son partenaire de troisième ligne, Charles Kante-Samba, le décrit ainsi :

« Lucas, c’est un gars qui a tout le temps le sourire. Même s’il n’est pas sur la feuille de match, il a tout le temps le sourire, il est tout le temps là pour notre bien-être. Il apporte de l’énergie, de la confiance. Il te parle tout le temps, il te donne le sourire. »

Dillyn Leyds, vétéran sud-africain, renchérit :

« C’est vraiment un très, très bon mec, quelqu’un que j’adore dans l’équipe. Bien sûr, il est jeune, mais il a beaucoup de qualités. C’est quelqu’un qui montre beaucoup de respect, même pour les vieux comme moi ! C’est un leader chez les jeunes. Beaucoup de mecs étaient très contents pour lui quand on a su qu’il allait être notre capitaine ce week-end. Il est très gentil, pose beaucoup de questions. Il va rester avec nous pour longtemps. »

Un portrait flatteur, révélateur du lien déjà tissé entre le jeune joueur et ses aînés.

Un poste ultra-concurrentiel

S’il y a bien un secteur où La Rochelle ne manque de personne, c’est la troisième ligne. Le manager le rappelle :

« La compétition est super féroce avec (Oscar) Jegou, (Grégory) Alldritt, (Levani) Botia, (Matthias) Haddad, Judi (Cancoriet), Paul (Boudehent). Ma responsabilité, c’est de créer des vrais fondamentaux dans son jeu. On a vu ça de temps en temps mais c’est très difficile d’être tout de suite une star dans le Top 14. »

Andjisseramatchi en a conscience, mais il voit cette adversité comme un accélérateur de progrès :

« C’est clair que c’est un poste très chargé au club. Il y a des joueurs de grande classe autour de moi. On apprend tous les jours en les côtoyant, en demandant des conseils, en regardant comment ils s’entraînent. Ils communiquent énormément avec nous, les jeunes. Après, on n’est pas forcément intimidés parce qu’on s’entraîne avec eux tous les jours, et quand on s’entraîne, il faut jouer. »

Un capitaine précoce, un avenir immense

En quelques mois, Andjisseramatchi est devenu bien plus qu’un simple espoir : un symbole du renouvellement rochelais, capable d’endosser des responsabilités que beaucoup n’auraient jamais confiées à un joueur encore adolescent.