Mais c’est quoi cette communication choisie par le XV de France et son sélectionneur Fabien Galthié ?
Mais c’est quoi cette communication choisie par le XV de France et son sélectionneur Fabien Galthié ?
Le lundi 17 novembre 2025 à 23:58 par David Demri
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Samedi soir, l’équipe de France a mis fin à une série de quatre défaites en venant difficilement à bout des Fidjiens (34-21). Une victoire que ne masque pas les lacunes des Bleus, malgré une communication positive, à deux ans du Mondial australien. Plusieurs secteurs interrogent aujourd’hui.
Il y a eu la victoire, certes, mais pour la manière… Sèchement battus par l’Afrique du Sud (32-17) il y a dix jours après avoir vécu un calvaire dans le dernier quart d’heure, les Bleus ont rectifié le tir samedi en dominant les Fidji en test-match (34-21). Une rencontre où les hommes de Fabien Galthié n’ont pas franchement rassuré le public, rappelant que plusieurs problèmes restent à corriger.
Une attaque en berne
L’équipe de France nous avait enchanté lors du dernier Tournoi des 6 Nations, battant le nombre d’essais sur la compétition (30 essais), avec des orgies offensives contre l’Italie et le pays de Galles notamment. Une nouvelle palette offensive, avec des nouvelles idées novatrices (le jeu en tank avec les cellules de quatre avants au milieu du terrain pour multiplier les solutions offensives autour du porteur), une utilisation parfaite du jeu au pied sous toutes ses formes.
Mais depuis le début de la tournée, le jeu au pied de dépossession, de pression ou d’occupation est défaillant. Et offensivement, cette équipe semble sans idées, sans ligne directrice. On a vu les cellules offensives pendant 15 minutes seulement contre les Boks. Contre les Fidji, les trois premiers essais viennent d’une mauvaise défense, d’un groupe pénétrant et d’un ballon de récupération – vraie force française mais peu vue cet automne. Sur ce match, on a dénombré (hors pénalités) quinze actions négatives comme la passe en touche de Barassi, une passe dans le dos de tout le monde de Gailleton, celle au-dessus de la tête de Ramos par Depoortere…
Alors oui, le temps de préparation est court (cinq entraînements avant le 1er test), mais depuis cinq ans cela n’a jamais causé de souci aux Bleus qui restaient sur 11 victoires consécutives dont huit contre les nations du Sud. Mais les certitudes des dernières années semblent avoir disparu. Cette équipe a perdu son rugby, ses idées, ses structures. Romain Ntamack symbolise cette difficulté offensive aujourd’hui. Galthié en parlant de son match: « Romain lui s’est énormément employé en défense (trois plaquages réussis, deux ratés, NDLR) et a énormément travaillé dans son jeu sans ballon. Et c’est vrai que dans cette période un peu difficile, on l’a plus vu en défense qu’en attaque. Mais quand il a fallu par exemple trouver les touches pour nous faire avancer, il a été précis. » On attend tout de même beaucoup plus de lui pour mener le jeu des Bleus.
Une défense poreuse et une discipline loin d’être exemplaire
Quatre essais encaissés contre les Boks, trois encore contre les Fidji. Loin des standards de cette équipe de France depuis que Galthié est le sélectionneur. Sans oublier les 21 plaquages ratés (153 réussis) samedi soir dont certains qui coûtent cher en termes de points, notamment sur les percées de Ravouvou et Ravutaumada. Avec une constante sur les deux matchs: un manque de circulation autour des rucks avec des petits retards exploités par Reinach et le centre fidjien. Des essais trop facilement encaissés qui ont à chaque fois remis l’adversaire dans le match.
Une défense en difficulté aussi à cause d’une discipline défaillante, comme le reconnaissait Maxime Lucu: « L’indiscipline, c’est le gros point noir de la soirée. On a fait trop de fautes. Notre objectif est de ne pas dépasser les cinq ou six fautes par match. » Le total est monté à 11 samedi soir dont huit à la mi-temps avec un jaune pour Ramos en fin de match. C’était 13 contre l’Afrique du Sud dont sept dans les 20 dernières minutes plus le jaune de Bielle-Biarrey. C’est beaucoup trop pour le niveau international. Le Gallois Shaun Edwards, en charge de la défense, et Jérôme Garces, ancien arbitre dans le staff, ont du boulot avant samedi contre l’Australie.
Un vivier pas si conséquent
Pour trouver des explications à cette mauvaise passe, le sélectionneur pointe les blessures. « On a une équipe entière sur le flanc », regrette Galthié. La liste des blessés est effectivement longue, avec les cadres Mauvaka, Atonio, Flament, Meafou, Guillard, Cros, Dupont, Moefana qui manquent cruellement aujourd’hui. Des joueurs difficilement remplaçables pour Galthié. Le sélectionneur, qui souhaite avoir trois joueurs par poste se retrouve aujourd’hui devant les limites de son effectif.
Si au poste de talonneur, de troisième ligne ou de centres la densité est exceptionnelle, on ne peut pas en dire autant sur les postes de piliers ou de numéro 5 qui sont en souffrance. Des joueurs arrivent comme Erdocio ou Montagne (les deux étaient encore en Pro D2 il y a deux ans). La génération championne du monde en 2023 pointe aussi le bout de son nez, elle éclabousse le Top 14 chaque week-end, mais elle doit passer le cut international. On pense à Depoortere, Jegou, Tuilagi, Auradou, Nouchi, Jauneau, Attisogbe, entre autres. Mais elle a besoin de temps encore. Sauf que le temps est justement compté avant 2027 et les matchs peu nombreux. Sans parler de l’absence d’alternative à l’ouverture quand Jalibert est blessé et Ntamack à court d’idées ou de forme. Un état de forme qui intrigue d’ailleurs: on sent cette équipe de France fatiguée, sans jus après l’heure de jeu.
Une communication surprenante
Avant cette tournée de novembre, Fabien Galthié avait commencé à ouvrir le parapluie lors de son entretien à Sud-Ouest. « Je ne chercherai pas à avoir le même ratio de victoires (que lors de son premier mandat) », glissait-il. « L’exigence sera toujours là. Mais je serai attentif autant au fond qu’à la forme. » Depuis le début de la tournée, le sélectionneur est dans une communication extrêmement positive malgré donc un triste fond de jeu et des performances loin de celles du Tournoi. Extrait de sa conférence de presse de samedi soir: « On s’attendait à ce type d’opposition. On est très satisfait de la victoire. Après, sur le contenu, il y a toujours mieux à faire. Le contenu parfait, c’est parce qu’on recherche à s’améliorer, à trouver le bon dosage par rapport à la composition d’équipe du moment et de l’adversaire. »
Et les joueurs sont alignés sur leur sélectionneur. Anthony Jelonch s’est étonné des analyses après la défaite contre les Boks. « On aurait dit qu’on a pris 50 points », soupirait-il. A l’issue du match contre les Fidji, les joueurs étaient positifs comme Maxime Lucu: « Il y a peut-être des traces de la semaine dernière, mais je trouve qu’avec les 20 premières minutes, on a répondu plutôt présent. C’est juste qu’il faut qu’on arrive à faire un match complet à un niveau international, ce qui n’est pour l’instant pas le cas. On est là pour travailler et progresser. Aujourd’hui, c’est une victoire qui va nous faire du bien aussi. On a eu ce petit trou d’air, mais on a su réagir. » De la communication, très certainement. En off, dans l’entourage des Bleus, on nous dit qu’ils sont conscients des limites aujourd’hui. A vingt mois de la Coupe du monde 2027, il ne faut pas se voiler la face sur le vrai niveau de cette équipe sous peine de tomber de très haut en Australie. Elle a pris du retard aujourd’hui sur la concurrence et ne se présentera pas sur la ligne de départ avec l’étiquette de favorite. A moins de tout remettre rapidement à l’endroit.
Via RMC Sport
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Ah, se taire et travailler encore et encore……… Ce n’ est pas encore demain où les communiquants feront leur cette maxime…….Pfffff