Mais pourquoi les arbitres du Top 14 n’utilisent jamais le carton orange ?

Mais pourquoi les arbitres du Top 14 n’utilisent jamais le carton orange ?

Le mercredi 3 décembre 2025 à 13:34 par David Demri

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Lors du match de clôture de la 11ᵉ journée de Top 14, Antoine Hastoy a quitté la pelouse après seulement… 34 secondes. L’ouvreur rochelais a reçu le carton rouge le plus précoce de l’histoire du championnat, après avoir touché du pied le visage d’Aaron Grandidier lors d’un duel aérien. Mais au-delà du fait de jeu, une question agite le rugby français : pourquoi le carton orange n’a-t-il pas été utilisé ?


Un outil créé… mais rarement appliqué

À l’intersaison, les responsables de l’arbitrage français avaient voulu simplifier la lecture des sanctions pour le public en introduisant le fameux carton orange, censé distinguer un « rouge 20 minutes » d’une expulsion définitive.

Un dispositif typiquement français, comme l’obsession de l’introduction droite en mêlée ou la multiplication des remplacements.

Sur le papier, le carton orange devait servir à sanctionner un geste dangereux mais non intentionnel, laissant place à une réévaluation vidéo qui peut ensuite transformer l’avertissement en rouge définitif… ou non.

Dans les faits ? L’outil est très peu utilisé depuis le début de saison, au point que certains observateurs se demandent si une consigne interne n’a pas poussé les arbitres à ne l’employer qu’en dernier recours.


Pourquoi Hastoy a-t-il été expulsé directement ?

Sur l’action litigieuse, le corps arbitral n’a vu aucune circonstance atténuante.

Antoine Hastoy, en retombant d’un duel aérien, tend la jambe et touche en pleine tête Grandidier-Nkanang. Dangerosité maximale, certes. Intentionnalité ? Rien ne le prouve.

C’est précisément là que le débat naît : le carton orange a été inventé pour les gestes non intentionnels mais dangereux, et de nombreuses voix estiment que l’action d’Hastoy rentrait exactement dans cette catégorie.

Dès lors, pourquoi un rouge direct ?

Faut-il considérer que l’ouvreur rochelais a volontairement asséné un « high kick » à son adversaire ? Évidemment non.Mais l’arbitre, M. Rozier, a estimé qu’il n’y avait aucune zone grise possible.


Un outil sous-utilisé… ou incompris ?

Entre la volonté affichée de clarifier les sanctions et la réalité de terrain, un fossé persiste.

Si le carton orange existe bel et bien, les arbitres semblent encore hésiter à l’utiliser, comme si l’innovation réglementaire n’avait jamais trouvé sa place dans les habitudes du corps arbitral.

Dans cette affaire, beaucoup estiment que la nouvelle règle était taillée pour ce type d’action… mais n’a pas été appliquée.

Une certitude demeure : l’arbitre a toujours le dernier mot.

Reste que la cohérence de l’usage du carton orange va, une nouvelle fois, alimenter les discussions dans les prochaines semaines.

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1 Commentaire

  1. Clem 3 décembre 2025 at 19h- Répondre

    Je pense que Hastoy a volontairement levé le pied en votant Grandidier arriver sur lui, le geste ne semble pas naturel si c’est juste un problème de perte d’équilibre.
    Il n’y avait pas scandale s’il y avait carton orange mais je pense que le rouge est justifié.

    Et je pense également que les arbitres ont pour consigne de ne pas l’utiliser puisque le corps arbitral dans sa grande majorité ne voulait pas de cette modification par World Rugby, ne pas en mettre de la saison c’est une manière de prouver que ce carton orange ne sert à rien …