Cinq jours après le retrait de deux points ferme en Top 14 dans l’affaire du transfert de Melvyn Jaminet, Ugo Mola a réuni ses joueurs au coup de sifflet final à Lyon samedi (19-41) pour prononcer un discours qui semblait adressé à tous ceux qui ont critiqué la clémence de la sanction.

La rhétorique du « seul contre tous » pour mobiliser tout un groupe? Ce samedi, le Stade Toulousain a mis fin à huit ans de disette à Lyon en battant brillamment le LOU 41 à 19 lors de la 12e journée du Top 14, pour rejoindre Pau en tête du classement.

Tout le monde est contre nous, mais on va leur montrer que malgré ça, on ira au bout. Voilà en substance le message qu’a voulu faire passer Ugo Mola, en agitant la carte du seul contre tous. D’autant plus qu’il y voit une injustice : parce que du côté d’Ernest-Wallon, on estime avoir payé deux fois pour cette faute.

À peine la fin du match sifflée, le coach Ugo Mola a, comme à son habitude, réuni ses hommes sur la pelouse pour un traditionnel discours. Et la sanction de deux points ferme du début de semaine semblait encore dans tous les esprits. « On fait une semaine à + 3 points. Tout le monde dégueule sur le président, sur notre club, sur tout le monde. Tout le monde nous dégueule dessus« , a-t-il lancé pour mobiliser ses troupes.

Et d’ajouter: « Notre seul mode d’expression c’est notre putain de rugby, le reste, on s’en fout. Pas une phrase, on rentre chez nous, on prend l’avion, on passe un bon Noël et on se prépare pour le week-end prochain. »

Alors qu’il risquait gros sportivement, le club rouge et noir a été sanctionné lundi d’un retrait de deux points ferme en Top 14 par le conseil de discipline du rugby français, dans l’affaire du transfert de Melvyn Jaminet en 2022. Le barème de sanctions possibles avait de quoi faire frémir dans les bureaux d’Ernest-Wallon, allant d’une amende à une rétrogradation en Pro D2 en passant par une interdiction de phases finales. Mais, après la décision rendue publique par la Ligue nationale de rugby (LNR) lundi, Toulouse est encore co-leader du championnat avec Pau, ce qui n’a pas manqué d’indigner bon nombre d’observateurs jugeant la sanction trop clémente.

Arrivé à l’intersaison 2022 de Perpignan, l’arrière Melvyn Jaminet avait dû régler lui-même la clause de 450.000 euros nécessaire pour qu’il quitte la Catalogne, permettant ainsi à Toulouse de ne pas inscrire ce montant dans ses comptes et ainsi ne pas dépasser le plafond autorisé par le « salary cap » en vigueur. Cette somme devait lui être remboursée grâce à un montage financier avec une société (Pacific Heart) organisatrice d’une tournée en Polynésie française, ce qui n’a jamais été fait.

Contraint de verser en mars dernier une « contribution » financière de 1,3 million d’euros à la LNR, le Stade toulousain a aussi écopé de deux amendes d’un montant total de 30.000 euros ferme et 15.000 euros avec sursis. Une enquête préliminaire a également été ouverte en avril par le parquet de Toulouse pour « abus de confiance ».

Via RMC Sport