C’est drôle comme la nature est mal faite. Comme celle-ci rappelle à ceux qui veulent bien y prêter attention à quel
point celle-ci peut s’avérer injuste. Le genre de constat qui s’impose aisément quand on fréquente Chris Masoe, 36 ans dans deux semaines. Un Benjamin Button des temps modernes, qui semble se régénérer malgré le poids des ans. La preuve ? C’est que le Samoan est, après tout, un jeune marié, lui qui a convolé en justes noces avec Gemma au mois de novembre dernier. Une deuxième jeunesse, qui a contraint le président Mourad Boudjellal à accoucher d’un sommet de mauvaise foi en début de semaine, en affirmant que ses anciens « n’avaient pas le même rendement que l’an passé, hormis Chris Masoe ». Oubliant que le Néo-Zélandais a manqué le doublé, terrassé par une rupture des ligaments croisés en décembre 2013… Une blessure qui, à en croire Laporte, pourrait ne pas être étrangère à son actuel état de forme.

« Il n’a quasiment pas joué de la saison dernière, il a de la fraîcheur… Mais son état de forme à son âge m’étonne, bien sûr. C’est un compétiteur extraordinaire. » De ceux sans qui le RCT serait probablement passé à la trappe, contre le Leinster en demi-finale…

« LA SAISON DERNIÈRE M’A UN PEU FRUSTRÉ »

Faut-il voir dans cet état de forme la raison principale qui a poussé Chris Masoe à dédaigner l’offre de «joker Coupe du monde» émise par le RCT pour se lancer dans un nouveau défi au Racing-Metro ? Probablement même si, selon des sources proches du joueur, la possibilité de voir son épouse avocate en droit international décrocher plus facilement un emploi en région parisienne a compté. Tout autant que la nature évolutive de son futur contrat, qui pourrait le voir commencer à fourbir ses armes d’entraîneur dès la deuxième saison… Chris Masoe ne l’a en effet jamais caché : il présente tous les diplômes nécessaires, et veut passer de l’autre côté de la barrière sitôt sa carrière terminée. Un rôle dans lequel il évolue parfois à Toulon, au soutien de Jacques Delmas.

Masoe n’hésitant jamais à intervenir en cours de séance pour corriger ses plus jeunes coéquipiers ou apporter son point de vue. « Chris est quelqu’un de fédérateur, un guide par l’exemple, livre le talonneur Guilhem Guirado. Il a cette vision du jeu qu’ont la plupart des joueurs néo-zélandais, plus précis que la moyenne dans ses interventions. Il essaie de l’enseigner aux autres. »

Afin de les tirer vers ces sommets que Masoe rêve à son tour d’atteindre, poussé par le manque né de la saison dernière. « Dans l’hémisphère Sud, la Coupe d’Europe est bien plus médiatisée que le Top 14, nous confiait le Néo-Zélandais. C’est peut-être pour cela que l’on y accorde une importance particulière, même si tous les titres sont bons à prendre. Je suis encore loin d’être rassasié… La saison dernière m’a un peu frustré car c’était dur de voir les autres gagner sans être sur le terrain. »

Le Néo-Zélandais se trouve cette fois au centre des attentions, avec ses vieux copains kiwis Hayman et Williams, sans oublier Botha ou son cousin Rudi Wulf. « On a tellement bataillé les uns contre les autres que terminer ensemble sur ce titre serait une formidable récompense. Tout le monde a travaillé très dur pour être en mesure de répondre présent dans les grands matchs. » Pour avoir goûté tant de fois à l’amertume des défaites en finale au début de sa carrière, Masoe a tout sauf l’intention de revenir en arrière…

Source: Midi Olympique