Martin Castrogiovanni : « J’ai ressenti la même chose que lorsqu’une fille vous quitte : triste, frustré, envie de rien faire ! »

Martin Castrogiovanni : « J’ai ressenti la même chose que lorsqu’une fille vous quitte : triste, frustré, envie de rien faire ! »

5 octobre 2023 - 9:52

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L’ancien pilier droit international Italien, Martin Castrogiovanni a accordé un entretien exclusif à Midi Olympique, avant le match entre la France et l’Italie, programmé ce vendredi soir à Lyon.

Celui qui a pris sa retraite il y a maintenant sept ans explique de quoi est désormais faite sa vie. Extrait:

Plein de choses ! Je participe actuellement à l’équivalent de l’émission « La France a un incroyable talent » en Italie, je suis juré. Je fais également du coaching en entreprises avec l’axe du rugby. J’interviens auprès des chefs d’entreprise et des managers pour parler des liens entre l’entreprenariat et le rugby. Et je suis à la tête d’une académie de rugby pour les jeunes qui se tient tous les étés sur les hauteurs du Piémont. Vous savez qu’il fait très chaud en Italie et cela permet à ces jeunes de sept à dix-sept ans de s’entraîner dans de bonnes conditions.

Il confirme garder un lien fort avec le rugby, même si cela n’a pas toujours été le cas. Extrait:

Aujourd’hui oui mais cela n’a pas toujours été le cas. Quelques semaines après avoir pris ma retraite j’ai ressenti la même chose que lorsqu’une fille vous quitte (rires). J’étais triste, frustré et je n’avais rien envie de faire. C’était trop. Je me sentais blessé. Mais ensuite, je me suis relevé doucement. J’ai recommencé à regarder des matchs à la télévision, avec la Coupe du monde 2019 notamment, et aujourd’hui je suis devant ma télévision devant chaque grande rencontre. J’ai même regardé le match dantesque entre la France et l’Afrique du Sud en novembre 2022. Aujourd’hui je regarde beaucoup les Fidji, ils sont ma deuxième équipe préférée (rires) ! J’avais besoin de cette longue pause pour me ressourcer, avant de replonger dedans. Mais ma guérison n’est pas encore terminée !

Il avoue adorer cette équipe Fidjienne. Extrait:

J’ai plusieurs amis qui jouent ou qui ont joué là-bas, donc je les suis. Et puis ils se sont grandement améliorés. Avant, les Fidji étaient souvent mis en difficulté sur la conquête et la défense. Aujourd’hui, ils ont de nouvelles forces, leur jeu est structuré, ils ont certainement les joueurs les plus athlétiques du monde, ils vont si vite… Ils ont travaillé très dur pour être là où ils en sont et j’aime cela.

Dans la foulée, il a analysé le début de cette Coupe du monde 2023. Extrait:

C’est incroyable à quel point le rugby a changé ! À l’inverse des précédentes éditions, il y a quatre ou cinq équipes capables de gagner le Mondial. Je n’ai jamais vu cela. Quand j’étais joueur, il y avait un favori clair, voire deux mais c’était tout. Il y a aussi des nations avec peu de joueurs professionnels qui produisent un jeu incroyable, avec une passion et un cœur à tout craindre. Pour l’instant c’est une très belle Coupe du monde !

Pour l’heure, il affirme ne jamais avoir été approché pour devenir entraineur. Extrait:

Non. J’aurais adoré mais personne ne m’a contacté. J’aimerais bien apporter sur l’aspect mental et psychologique d’une équipe, plutôt que d’intervenir sur la mêlée. Quand j’étais joueur, j’étais très bon pour embarquer les joueurs avec moi. Les gens pensent que pour qu’une équipe marche bien il faut instaurer des règles, un objectif, que chacun sache son rôle etc. Mais avant cela, il faut que les joueurs se connaissent et sachent ce que l’autre pense. Cela implique de passer du temps ensemble, parler de ses problèmes, de ce qu’il ne va pas…

Il se remémore ensuite de son dernier match joué lors d’un tournoi de rugby à 7 spécialement réservé aux joueurs de plus de 100 kilos. Extrait:

Le rugby m’a appris quelque chose : avoir des valeurs. Aujourd’hui, ces valeurs se perdent dans le monde, pas seulement dans le rugby. Revenir jouer mon dernier match avec mes amis dans ma ville de naissance et le club qui m’a fait grandir, cela n’a pas de prix. Cela ne veut pas dire que je n’aime pas l’Italie, je remercie simplement ce club et la ville de Paraná. Sans cela je n’aurais jamais pu jouer pour l’Italie. Qui revient dans son club formateur aujourd’hui ? Personne. Certains oublient d’où ils viennent, et c’était important pour moi de rendre hommage à mon ancien club.

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