Blessé à l’épaule fin octobre, l’ailier tchèque a longtemps patienté avant de retrouver les terrains de Top 14. À l’occasion de son retour au stade Mayol, il sera titulaire.

Le temps ne change décidément rien à l’affaire lorsqu’on est un compétiteur. La preuve avec l’expérimenté Martin Jagr, 33 ans, double meilleur marqueur d’essais de Pro D2 avec Toulon en 2005 et 2008, et pourtant excité comme un jeune premier à l’idée de retrouver la rade. « Ça me fait quelque chose de retrouver ce stade, ces supporteurs, cette ferveur, certains joueurs avec lesquels j’ai joué. Mais ça me fait peur aussi, parce qu’il ne faut pas se louper. Il y a pas mal de gens qui m’ont envoyé des messages de soutien. Je n’ai pas le droit de les décevoir et je veux leur montrer que je vaux encore quelque chose. »

D’un point de vue montois, la question du rendement du Tchèque ne se pose toutefois pas. Coqueluche des supporteurs de par son investissement sur le terrain et sa disponibilité en dehors, Martin Jagr ne vit pourtant pas tout à fait la saison de Top 14 dont il rêvait. Ainsi, après deux premiers mois au cours desquels il a participé à quasiment toutes les rencontres, l’ailier a disparu des feuilles de match. Une situation provoquant l’incompréhension des amoureux du XV de la préfecture landaise.

Concours de circonstances

« Ça fait un moment que je n’ai pas joué », concède celui qui restera dans l’histoire des jaune et noir comme l’auteur des deux essais qui ont propulsé le Stade en Top 14 en finale d’accession face à Pau. La faute à un pénible concours de circonstances, comme l’explique le joueur. « Je me suis blessé à l’épaule contre Bordeaux-Bègles (12-17, 9e journée). Du coup, cela m’a fait manquer le match face à Montpellier en suivant. Ensuite, j’ai voulu revenir trop vite et je me suis refait mal au même endroit. Ce qui m’a fait louper la rencontre du Racing. Heureusement pour l’équipe, nous avons gagné là-bas (16-17, 11e journée). Malheureusement pour moi, je n’y étais pas. Car, c’est en toute logique que le staff a voulu garder la même équipe. Et comme je ne suis pas inscrit en Challenge européen, cela fait très longtemps que je n’ai pas joué. Ce sont des aléas de sportif de haut niveau, mais c’était dur. Les semaines passaient lentement. »

Avec la rencontre face à Toulouse – que le Stade Montois n’est d’ailleurs pas passé loin de remporter, il y a trois semaines (12-16, 15e journée) – Martin Jagr a eu l’occasion de fouler à nouveau une pelouse de Top 14 en entrant en fin de rencontre. Ce soir à Mayol, il sera titulaire. « Même si je n’avais pas été dans le groupe, j’y serais allé. Ce déplacement, il était planifié depuis longtemps. »

« Je suis confiant »

Mais si le voyage dans le Var constitue un événement pour l’ancien Toulonnais, il est également conscient que la mission de Mont-de-Marsan s’annonce des plus délicates. Comme l’est celle du maintien. « Pour le moment, on peut résumer notre saison en une seule phrase :  »On n’est pas loin, mais cela ne passe pas. » Mais rien n’est perdu. On fait notre mini-championnat avec Bordeaux-Bègles et Agen. Et certes, le maintien est loin, mais si on gagne chez eux, comme eux ont gagné chez nous, tout sera à nouveau possible, car ils n’avancent pas plus que nous. Tant qu’il y a une petite chance, il faut continuer à se battre. Au pire, on tombera les armes à la main. Dire qu’on s’en fout, qu’on est dernier et qu’on va le rester, c’est un constat d’échec inacceptable. »

Un entêtement à croire en les chances montoises qui n’occulte en rien les besoins de son club de se forger un futur. « C’est sûr qu’il faut préparer la saison prochaine sérieusement. Car, que ce soit en Top 14 ou en Pro D2, où même des équipes comme Lyon en s’en sortent pas, ce sera dur », souffle-t-il.

Un futur que Martin Jagr conjuguerait d’ailleurs bien avec les jaune et noir, lui qui n’a jamais caché son bien-être à Mont-de-Marsan. « Je suis en pleine négociation avec le club. Ça se passe bien. Le discours du président m’a semblé cohérent. Rien n’est signé pour le moment, mais je suis confiant. Je me plais ici et j’espère m’y plaire encore quelques années. »

Source: sudouest.fr