Mathieu Bastareaud : du gamin discret au symbole d’une génération

Mathieu Bastareaud : du gamin discret au symbole d’une génération

Le samedi 11 octobre 2025 à 12:51 par David Demri

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De Créteil à Toulon, Mathieu Bastareaud a traversé toutes les émotions d’une vie de sportif : la découverte, le doute, la colère et, finalement, l’apaisement.

Dans son livre Dans ma bulle, l’ancien international se raconte sans fard, évoquant son enfance, sa famille, ses racines et ce besoin constant de trouver sa place.

Un enfant réservé, mais pas effacé

Ce-dernier s’est confié via Midi Olympique

« J’étais réservé, un peu dans ma bulle. Mais dès que je me sentais en confiance, j’étais un vrai moulin à paroles ! C’est marrant parce qu’on me le dit encore aujourd’hui : « Tu parles trop, Basta ! » Je crois que cette dualité ne m’a jamais quitté. Timide au départ, mais très expressif quand je me sens bien. C’est ma manière à moi de créer du lien. »

Né à Créteil, d’origine guadeloupéenne, Bastareaud garde de sa jeunesse en banlieue une mémoire pleine de tendresse.

« Je revois les immeubles. C’était une vie simple, mais pleine de chaleur humaine. Mes parents ont divorcé quand j’avais à peine trois ans. C’est tôt, trop tôt pour comprendre ce qui se passe. Mais j’ai eu la chance de ne jamais me sentir abandonné. J’ai grandi entre Créteil et Quincy-sous-Sénart. Chez moi, il y avait de l’amour, de l’humour, et surtout beaucoup d’entraide.

On parle souvent négativement des cités, comme si c’était des endroits à éviter. Mais moi, j’en garde des souvenirs très tendres. Je me souviens de l’école Fontaine-Cornaille, du collège Noël-de-Sauvonsac, de mes copains, de nos matchs improvisés entre deux immeubles. J’étais le seul à jouer au rugby dans un quartier rempli de footballeurs et de handballeurs. Et pourtant, jamais on ne m’a mis à l’écart. Mes amis m’encourageaient. Et ça forge une certaine loyauté envers ses racines. »

Le rugby, une évidence précoce

« J’ai commencé le rugby à cinq ans et demi. Très tôt. Et tout de suite, j’ai su que ce sport avait quelque chose de spécial. Il m’apportait une structure, une énergie, un cadre. C’est devenu mon moteur. Peu importe les obstacles dans ma vie, j’avais le rugby comme ligne de conduite. »

Pourtant, l’environnement ne semblait pas propice.

« J’étais le seul à jouer au rugby dans un quartier rempli de footballeurs et de handballeurs. Et pourtant, jamais on ne m’a mis à l’écart. Mes amis m’encourageaient. Et ça forge une certaine loyauté envers ses racines. »

Le rêve bleu et la force des origines

« Mon père n’est pas un grand bavard, mais quand il parle, ses mots restent. Il me disait souvent : « Crois en tes rêves. » Moi, à 7 ans, je lui disais déjà que je voulais jouer en équipe de France. Beaucoup riaient. Mais pas lui. Il me regardait droit dans les yeux et me disait : « Tu y arriveras. » »

L’ambition du petit garçon de Créteil est devenue réalité.

« À 18 ans, j’ai été convoqué pour la première fois. J’étais sur un nuage. Même si une blessure m’a empêché de jouer à ce moment-là, je savais que ce n’était que partie remise. Trois ans plus tard, en 2009, j’ai fait mon premier Tournoi. C’était fou. Trois ans avant, je jouais encore en Fédérale 1 à Massy… »

Aujourd’hui, il se décrit comme un homme en paix avec lui-même.

« Aujourd’hui, je suis capable de faire la différence entre Mathieu, l’homme, et Basta, le joueur, le personnage public. Basta, c’est celui que vous voyez sur le terrain, dans les médias. Il est plus sûr de lui. Mathieu, c’est l’homme derrière, celui que mes proches connaissent, avec ses doutes, ses rires, ses fragilités aussi. »

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