Dans un entretien accordé au magazine Rugby Info, le trois-quarts centre Toulonnais, Mathieu Bastareaud avoue se sentir bien dans sa peau à Toulon. Il revient notamment sur la victoire face à Leicester, sur le tournoi des Six-nations, sur sa fin de saison avec le RCT et son rêve: décrocher le bouclier de Brennus. Extrait:

Mathieu, les choses sérieuse ont commencé avec ce quart de finale de H Cup à Mayol face à Leicester…
C’était notre première grosse échéance. Ce sont les phases finales, on s’est préparés presque 10 mois pour jouer ces matches. La ville attendait ce match.

Tu as senti la fièvre monter ? 
Oui, quand j’allais faire mes courses, on m’en parlait. Mes voisins aussi…

Leicester, tu en pensais quoi ? 
C’est l’une des meilleures équipes d’Angleterre. Ils ont déjà été champions d’Europe. Il n’y a pas besoin d’en dire plus. Et face à moi, il y avait Manu Tuilagi.

Tu en avais fait un défi personnel ?
Non, non, non. Je ne suis pas comme ça. J’avais déjà joué face à lui en équipe de France. On m’en avait parlé d’une semaine de ce duel et inconsciemment, ça m’avait perturbé. J’y ai trop pensé et j’ai raté mon match face à l’Angleterre. Il fallait donc me concentrer sur moi, mon équipe et notre jeu.

Depuis le début 2013, Toulon n’arrive pas à enchaîner trois victoires successives. Es-tu inquiet ?
Non. Certes, il y a eu un coup d’arrêt face au Racing Métro. Ça nous a remis les pieds sur terre. Et ce n’est pas plus mal car tout le monde nous voyait beaux et forts, et nous aussi finalement. Car vu que tous les jours on nous répétait qu’on était les meilleurs, on y a cru. Ça  a joué dans les esprits. Il y a aussi le match face à Mont-de-Marsan qui nous a mis le doute. Mais ça nous a aussi prouvé qu’on avait encore du boulot !

Le Racing Métro enchaîne les victoires et revient dans la course au titre. Quelles sont les équipes qui te font peur pour ces phases finales ?
C’est sûr. Le Racing Métro revient bien. Ils arrivent comme des bombes. Mais pour moi, c’est Clermont. Sur ce qu’ils montrent, ça fait peur. Ils sont favoris. Après, beaucoup enterrent Toulouse. Mais même s’ils ont un coup de moins bien, ils seront là. Toulouse c’est Toulouse.

Les phases finales s’annoncent alléchantes ?
Oui car il y a aussi Castres et Montpellier qui ont des ambitions. Le Top 14 c’est le top ! Il n’y a pas mieux.

Le calendrier revient souvent sur le tapis, notamment la répétition des matches. Comment te sens-tu physiquement ?
C’est chaque année la même chose. Nous sommes des acteurs et il y a des décideurs. Nous, on n’a rien à dire. On joue et basta.

Mathieu, un petit mot sur ton tournoi des six nations. Satisfait malgré les mauvais résultats de l’équipe de France ?
Je suis déjà satisfait d’avoir porté de nouveau ce maillot ! C’est une fierté de représenter son pays.

Il te manquait ce maillot ?
Oui, car j’ai connu beaucoup d’émotions avec ce maillot. Ça faisait trois ans. C’est long…

En début de saison, tu avais déclaré: « Je vais tout casser ! ». C’est en train de se produire ?
On touche du bois. L’an dernier, j’ai réalisé une saison décevante par rapport à ce que je sais faire. Je me sens redevable de mon président et de mon entraîneur. Je me pose parfois peut-être trop de questions, mais je n’aime pas décevoir les gens. Ma dernière saison avait été catastrophique au Stade Français, mais Mourad et Bernard ont cru en moi. Je ne devais pas les décevoir. Je pense que je n’avais pas la bonne mentalité non plus pour m’exprimer au mieux sur le terrain.

Toulon t’a changé aussi ?
Oui car j’ai changé de cadre de vie. C’est calme, je me régale.

Mathieu Bastareaud est épanoui à Toulon ? 
Oui, mais j’ai toujours mes doutes, mes questions, mais aujourd’hui, je suis bien dans ma peau.

Prêt à relever le défi de la fin de saison ?
Oui, l’objectif se sont les phases finales, c’est le plus excitant !

Un titre avec Toulon, tu y penses beaucoup ?
Oui, on y pense. Ce serait un rêve. Le Brennus, c’est un rêve. Surtout après la saison passée, on est passé près. C’est frustrant de rater la dernière marche. Mais ça donne envie !