Le team manager du Rugby Club Toulonnais, Mathieu Bastareaud s’est longuement confié lors d’un podcast diffusé sur L’équipe.

Au cours de cet entretien, l’ancien centre du RCT a évoqué son rapport avec Pierre Mignoni, le manager du club.

Il ne le cache pas : lors de la saison 2012 / 2013, il s’est expliqué en face à face avec Pierre Mignoni.

Il raconte cette anecdote qu’il prend avec rigolade désormais.

A lire ci-dessous :

« Pierre Mignoni, on se connait depuis très longtemps. Il a commencé à m’entraîner en 2011 et ce n’était pas gagné au départ. C’est quelqu’un de très exigeant envers lui-même et avec les gens autour de lui. Il attendait énormément de moi surtout lors de ma première année à Toulon. Je n’étais pas là où il voulait que je sois, on n’avait pas beaucoup de dialogue, je voyais qu’il me regardait de travers et je ne savais pas pourquoi.

Un jour ça a pété entre nous deux. On s’est un peu tiré par le col et on s’est dit nos quatre vérités. Et après ça, on est reparti sur de bonnes bases. Maintenant, ça fait depuis plus de 10 ans que nous sommes liés.

C’était lors de ma deuxième saison, donc lors de la saison 2012 / 2013, l’année du premier titre. J’avais fait une première saison quelconque et lors de la seconde saison, il fallait que je me remette en question. J’avais quitté Paris pour changer d’air car le rugby était devenu une corvée pour moi. Je suis arrivé à Toulon avec le soleil, j’étais venu un peu trop en détente. Il fallait que quelqu’un me recadre et j’avais besoin de cela.

C’est comme Bernard Laporte, s’il s’en fiche de toi, il ne t’adresse même pas la parole. Donc s’ils étaient autant derrière moi, c’est qu’ils me pensaient capable de mieux. Il y avait énormément de concurrence et il était impensable de connaitre un échec en venant à Toulon. »

Il continue de se confier sur Pierre Mignoni. Extrait:

« J’essaye d’apaiser Pierre Mignoni car j’essaye d’être détaché et de prendre un peu de recul. Si je vois qu’un joueur est en peu en-dedans, j’essaye de discuter avec lui, voir ce qui va et ce qui ne va pas. Pierre est comme il est, il vit les choses à 200%. Il me reprochait d’être à 70% et jamais à 100%, mais lui, il veut que tu sois à 100% tout le temps, il est très exigent. Il est chez lui à Toulon, il avait énormément de pression lors de sa première saison car il ne voulait pas être ridicule. Son duo avec Franck Azéma était beaucoup observé, on avait l’impression que tout le monde attendait que ça pète. Maintenant, le travail qu’il a pu faire au club se ressent.

Pierre s’est inspiré de Bernard Laporte car il l’a eu en tant que sélectionneur et en tant qu’adjoint. Il a pris des choses de lui, mais c’est un fort de caractère aussi. Il y a des similitudes entre Bernard et Pierre : quand ils ont quelque chose à te dire ils te le disent. Dans la gestion humaine, Pierre est beaucoup plus moderne, il prend en compte des aspects extérieurs que Bernard ne prenait pas forcément en compte. Ces deux entraineurs m’ont beaucoup apporté et m’ont beaucoup aidé. »