Mathieu Bastareaud : « Signer à Toulon a été la meilleure décision de ma carrière »
Mathieu Bastareaud : « Signer à Toulon a été la meilleure décision de ma carrière »
Le samedi 11 octobre 2025 à 13:33 par David Demri
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Quand il rejoint Toulon, Mathieu Bastareaud est au bord de la rupture. Quinze ans plus tard, il s’y sent chez lui, apaisé et fier de ce qu’il a construit.
Au cours d’une longue interview accordée au Midi Olympique, l’ex-international Français est revenu sur sa décision de rejoindre Toulon en 2011.
Une flamme retrouvée
« Toulon a été une renaissance. Si j’étais resté à Paris, je pense que j’aurais arrêté le rugby. Je n’avais plus de flamme, plus de plaisir. Je n’avais plus envie, plus d’appétit. Le rugby ne me faisait plus vibrer.
Je n’avais même plus la motivation de me lever le matin pour aller m’entraîner, me dépasser. J’étais devenu un poids pour moi-même, et surtout pour mes coéquipiers. Je sentais leur agacement. Depuis tout jeune, il y a toujours eu de grosses attentes autour de moi, et je sentais que je commençais à décevoir. Et décevoir les autres, c’est ce que j’ai toujours redouté. C’est ma plus grande peur. »
C’est un appel de Mourad Boudjellal qui change tout.
« Quand Mourad Boudjellal m’a appelé, j’ai vu une opportunité de tout recommencer. Et je crois que ça a été la meilleure décision de ma carrière. »
Le lien avec la ville est profond.
« Quand je parle avec des supporters, ils me disent que pour eux je suis plus Toulonnais que Parisien. Donc oui, j’adore ma vie ici, mes enfants sont nés ici, et je me vois encore très longtemps ici. De toute façon, je ne peux plus les embouteillages à Paris ! (Rires) »
Le rôle de coordinateur, un nouveau défi
Dans la foulée, Mathieu Bastareaud explique en quoi consiste son poste au sein du RCT. Extrait:
« J’avais commencé à passer mes diplômes, et lors de ma dernière année comme joueur, j’entraînais aussi les Crabos ici. Je me voyais plus rester dans la formation, la transmission, auprès des jeunes. Et puis c’est Pierre qui m’a « rattrapé par le bout de la chaussure », comme il dit, et m’a proposé le poste de team manager.
Au début, je lui ai dit que ça ne m’intéressait pas trop. Je n’en voyais que les côtés négatifs. Mais il m’a répondu : « Réfléchis bien, imagine comment toi tu voudrais occuper ce poste. » Et à partir de là, on a construit quelque chose ensemble.
Le lien humain est devenu central. Il ne s’agit pas seulement d’envoyer les plannings ou de réserver les hôtels, je dois aussi être présent au contact des joueurs, les accompagner au quotidien, parfois même sur l’aspect psychologique. Et ça me plaît beaucoup, parce que j’ai une vraie liberté dans ce rôle. »
Avec Pierre Mignoni, la complicité est totale :
« Avec Pierre, on se connaît depuis 14 ans, depuis mon arrivée à Toulon. On a toujours eu une relation très franche. On se dit les choses. Quand je parle, il m’écoute, et inversement. Il y a une vraie confiance entre nous, et c’est le plus important. S’il y a quelque chose qui ne lui plaît pas, il me le dit, et moi aussi.
Notre seul objectif, c’est d’avancer ensemble pour que les joueurs soient dans les meilleures conditions. Et si les joueurs vont bien, les résultats suivent. L’ambition, c’est de faire en sorte que Toulon regagne des trophées majeurs dans les mois ou les années à venir. »
Et la motivation reste intacte :
« L’ambition, c’est de faire en sorte que Toulon regagne des trophées majeurs dans les mois ou les années à venir. »
Aussi, il affirme que le terrain ne lui manque absolument pas. Extrait:
« Pas du tout. Vraiment, pas du tout. Franchement, j’ai été au bout de ce que je pouvais donner, autant physiquement que mentalement. Même si j’avais voulu faire une année de plus, je n’en aurais pas été capable. La dernière saison m’a demandé tellement d’efforts pour revenir, pour finir debout, que j’étais épuisé. Et quand je les vois aujourd’hui…
Je ne ressens aucun manque. On parle souvent de la « petite mort » des sportifs à la fin de leur carrière. Certains gèrent ça différemment. Ils se disent « Je vais garder la même routine, me lever à 6h, aller courir, faire du vélo… » Ça tient deux semaines. À part Thierry Dusautoir, peut être lui c’est un cas à part ! Mais moi, ce n’est pas mon style. J’avais besoin que mon corps décompresse après 18 ans de carrière. Cet été-là, c’est peut-être la première fois depuis très longtemps que j’ai complètement coupé avec le rugby, sans téléphone ni ordinateur. J’ai juste profité de ma famille, de mes amis. Et quand je suis revenu, j’étais frais, motivé, prêt à repartir sur une nouvelle dynamique. Je me suis remis au sport pour moi, pour ma santé, pour mon équilibre. Et ça me fait du bien. »
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