Mathieu Hirigoyen raconte son calvaire : « Je n’étais pas au point d’imaginer une amputation mais… »

Mathieu Hirigoyen raconte son calvaire : « Je n’étais pas au point d’imaginer une amputation mais… »

Le lundi 23 juin 2025 à 22:35 par David Demri

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Le troisième ligne du Stade-Français Paris, Mathieu Hirigoyen a vécu une saison calvaire.

Victime d’une fracture du péroné et d’une rupture des ligaments de la cheville gauche dès la première journée en septembre 2024, le joueur Parisien a dû prendre son mal en patience pour faire son retour à la compétition.

C’est sur la pelouse de l’UBB que le joueur de 26 ans s’est gravement blessé.

Et c’est 8 mois après sa blessure qu’il a pu reprendre la compétition.

Interrogé via L’équipe, ce-dernier est revenu sur sa saison.

Il revient sur la saison très compliquée vécue par le Stade-Français. Extrait:

La saison a été très compliquée. Nous n’étions pas préparés à vivre une telle saison, à jouer le maintien jusqu’à la dernière journée. Alors, le sentiment qui prédomine, c’est le soulagement au coup de sifflet final. D’ailleurs, la rencontre a été tendue jusqu’au bout. C’est finalement l’essai de Samuel Ezeala, à cinq minutes de la fin, qui nous permet de vraiment souffler. Et très vite, après le soulagement, l’idée a été : on passe à autre chose, collectivement et même individuellement, après les mois de galère que je venais de traverser.

C’est difficile de comprendre ce qui ne fonctionnait pas. De plus, j’ai vécu la première grosse blessure de ma carrière. Ce n’était pas évident personnellement à vivre.

Il raconte sa terrible blessure. Extrait:

JJ Van der Mescht vient de marquer. Sur le renvoi, je récupère le ballon. Le défenseur de l’UBB vient pour me plaquer, mais je m’écarte. Finalement, il tourne autour de moi et me tombe sur la jambe gauche. J’entends craquer ! À ce moment-là, j’ai la sensation que mon pied est en angle droit. Je regarde ma jambe et finalement, non. La sensation était très bizarre. J’étais au sol, je n’avais pas de douleur, mais je ne pouvais pas bouger. J’étais comme paralysé. J’en chie pour sortir du terrain, idem pour regagner les vestiaires, surtout à Chaban-Delmas où le tunnel est interminable. Avec Pierre-Henri Azagoh, je regarde la seconde période dans les vestiaires sur mon téléphone.

Mais une infection perturbe ses plans. Extrait:

Après mon opération, je reste un peu à la maison, je passe une semaine très difficile. Même sous Tramadol, j’avais toujours de fortes douleurs. Puis je reviens courant octobre au club pour démarrer ma rééducation. À chaque fois, chaque petite évolution est vécue comme une victoire. Je suis déjà projeté sur le mois de janvier, l’objectif fixé pour retrouver la compétition. En novembre, quasiment à mi-parcours de ma convalescence, j’ai le pied qui rougit, qui gonfle. J’ai une infection. Je démarre une cure d’antibiotique.

Sauf qu’à chaque fois que j’arrête les antibiotiques, l’infection revient. Ça dure pendant deux mois ! On était un peu dans l’expectative. Finalement, fin décembre, je passe une radio de contrôle. Tout est consolidé. Sauf que mes antibiotiques n’étant pas efficaces, il faut faire un prélèvement pour traiter l’infection. Le chirurgien décide donc de me retirer les broches pour, en même temps, effectuer les prélèvements. J’avais deux germes infectieux, dont un staphylocoque. Moralement, j’étais atteint, d’autant que ma cheville n’était pas belle à voir.

S’il ne craignait pas une amputation, il se demandait quand il allait pouvoir rejouer au rugby. Extrait:

Non, je n’étais pas au point d’imaginer une amputation, même si en y repensant, ma cheville était dans un sale état. Je ne voyais pas le bout du tunnel. Ça n’avançait pas. Moralement, c’est dur à vivre. J’ai eu quelques coups de blues.

C’est seulement au mois d’avril qu’il a obtenu le feu vert médical. Extrait:

J’ai repris totalement avec le groupe fin avril. Je n’ai finalement repris la compétition que trois semaines plus tard, pour la réception de Lyon (31-30). J’étais remplaçant et je suis entré en 39 minutes. Idem la semaine suivante à Clermont, pour enfin terminer la saison sur une titularisation face à Castres. Mais la vraie libération, c’est lorsque j’ai pu reprendre avec le groupe. Alors que je partais sur une absence de quatre mois, j’en ai manqué le double !

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1 Commentaire

  1. Danslaverte 24 juin 2025 at 09h- Répondre

    Toute opération est risquée même la plus bénigne. Super joueur, volontaire, tant mieux que tout soit OK maintenant