Matthieu Jalibert : « J’ai eu une longue discussion avec Galthié »

Matthieu Jalibert : « J’ai eu une longue discussion avec Galthié »

Le jeudi 25 décembre 2025 à 18:22 par David Demri

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À mesure que les matchs s’enchaînent, la question devient difficile à éluder : Matthieu Jalibert peut-il reprendre le flambeau du numéro 10 en équipe de France, longtemps promis à Romain Ntamack ? L’ouvreur de l’Union Bordeaux‑Bègles, impérial ces derniers mois, se place au cœur du débat par la seule force de ses performances.

Les superlatifs pleuvent. « Encore une masterclass », « sur une autre planète », commentent les observateurs après chaque sortie.

Déjà sacré homme du match à deux reprises cet automne en Champions Cup, Jalibert a encore illuminé le Top 14 contre Toulon avec une 19e passe décisive sur l’année civile. Un niveau de jeu porté par de nouvelles responsabilités : « altruisme », « leadership », « envie de donner du carburant à l’équipe », souligne son manager Yannick Bru.

Pour Noel McNamara, la question n’est même plus sportive mais statistique.

« Pour moi c’est un des meilleurs 10 du monde, peut-être le meilleur, avec sa capacité à attaquer l’espace, sa vitesse pas vraiment normale pour un 10, sa longueur de pied ». Avant de préciser : « Il a cette capacité à scanner les défenses et à vite prendre la bonne décision. Il a une valise pleine de solutions ».

Longtemps point faible pointé du doigt, la défense n’est plus un frein. Jalibert a travaillé ce secteur avec Aurélien Cologni, spécialiste venu du XIII.

« Matthieu est un très bon défenseur, il en a tout le bagage. C’est juste que ça dormait en lui », assurait-il en septembre. Jalibert en rit encore : « Soit il est fou, soit il a vu quelque chose en moi que personne n’a encore perçu ». Et d’ajouter : « Je sais que la défense n’est pas mon point fort, mais je n’ai jamais considéré que j’étais un joueur qui s’échappait. C’est loin d’être parfait mais je donne mon max ».

Reste l’éternelle équation tricolore. Peut-on aligner Jalibert avec Antoine Dupont ?

Douze de ses 35 capes ont été disputées avec le capitaine aux commandes, mais certains décisionnaires estiment que deux ouvreurs à vocation offensive peuvent nuire à l’équilibre. Une thèse renforcée par l’automne mitigé de Ntamack, même si le retour de Dupont pourrait redistribuer les rôles sans créer de révolution immédiate.

Le parcours du Bordelais en Bleu n’est d’ailleurs pas linéaire. Entre éclairs de génie et frustrations, comme après la défaite à Twickenham en février où il fut critiqué à sa sortie alors que la France menait encore, Jalibert a souvent navigué dans une relation ambivalente avec le staff national.

« J’ai eu une longue discussion avec Galthié, ça restera entre nous. Il m’a dit qu’il ne me sentait pas très bien, que je pouvais rentrer chez moi », confiait-il en évoquant sa mise à l’écart avant le Tournoi 2025. « Donc je lui ai dit que je préférais rentrer ».

Depuis, l’histoire a changé de décor. Jalibert a été champion d’Europe, a signé deux passes décisives en finale face à Northampton, et surtout, marche aujourd’hui sur le championnat avec une constance rarement observée chez un numéro 10 français contemporain.

Le débat n’a jamais semblé aussi ouvert.

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1 Commentaire

  1. Visca Tolosa 25 décembre 2025 at 18h- Répondre

    Faut qu’il laisse Galthié terminer son mandat en s’écroulant en Australie
    Avec Toto à la baguette , l’EDF en rêve pour lui

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