Passé par le RO Lorient puis le RC Vannes, l’ouvreur Matthieu Le Guével évolue au RC Toulon en espoirs. Mais côtoie au quotidien, à l’entraînement, les stars du club de rugby varois.

Matthieu Le Guével, quel a été votre parcours depuis les terrains du Rugby-Ovalie Lorient jusqu’à ceux du RC Toulon ?
Je suis né à Orange, mais à 6 ans nous sommes retournés « là-haut », en Bretagne, pour se rapprocher de la famille. On a cherché un club de rugby, puisqu’avec mon frère on le pratiquait déjà, et j’ai donc signé au RO Lorient. A 17 ans, j’ai ensuite intégré le centre de formation du RC Vannes (avec notamment Alexandre Mourot, aujourd’hui à l’ASM Clermont). Je n’y suis resté qu’une seule saison car Damien Delmonte, qui jouait demi de mêlée au RCV à l’époque, m’a mis en contact avec son père, directeur du centre d’hébergement à Toulon. Et voilà comment je suis arrivé au RC Toulon il y a cinq ans.

Et c’est un choix que vous ne regrettez pas aujourd’hui…
Je n’ai aucun regret, j’ai toujours voulu jouer à Toulon. Mon père y avait joué en catégories jeunes, j’ai toujours suivi le club. A Lorient, c’était l’époque des copains. A Vannes j’avais déjà trouvé un club plus structuré, avec un aspect compétitif plus important. A Toulon, cela n’a rien à voir avec ce que j’ai pu vivre auparavant en Bretagne. Là-bas, tout est dédié au RC Toulon.

Comment trouvez-vous votre place au milieu des « Galactiques » du RC Toulon comme Wilkinson, Michalak, Bastareaud, Jenkins, Sheridan ?
Je n’aime pas trop le terme de « galactiques ». Ce sont les meilleurs joueurs à leur poste mais s’ils n’arrivent pas à jouer ensemble… Il y a tout un travail derrière. Je les côtoie tous les jours à l’entraînement mais au début ça fait bizarre. Ce sont des joueurs que je regardais disputer des Coupes du Monde à la télé quand j’étais en Bretagne… Alors s’entraîner avec Jonny Wilkinson (l’ouvreur anglais a été joueur de l’année 2003, champion du monde 2003, triple vainqueur du Tournoi des VI Nations, entre autres), je mesure vraiment ma chance. On ne peut être que meilleur ensuite lorsqu’on redescend en catégorie jeunes.

Comment se mesure leur apport à votre égard ?
Ils sont tous accessibles, on sent cette envie de donner aux jeunes. On se sent tout petit au début, mais il ne faut pas trop rester dans son coin. Le haut niveau se joue à plein de petits détails auxquels on ne prête pas toujours attention. Un jour, Jonny Wilkinson me dit de tenter une pénalité. Je réussis la transformation, il vient me voir et me dit : « C’est bien mais il y a ça, ça et ça qui ne vont pas… » Il y a l’orientation du ballon, l’alignement du corps… Il a son style à lui, inimitable, mais il transmet surtout tous les grands principes, que ce soit au niveau de la passe ou du jeu au pied.

Lors de vos entrées en jeu, en matchs amicaux, la saison dernière ou cette saison face à Mont-de-Marsan (45-8), aviez-vous une appréhension particulière ?
Quand le speaker annonce ton nom pour remplacer Wilkinson, on a la pression de bien faire, mais le fait d’avoir des joueurs de qualité permet d’évacuer. La pression, c’est surtout avant le match. Après, on savoure.

Comment voyez-vous votre avenir proche, vous qui êtes pour la dernière année en Espoirs ?
On a eu des bons résultats chez les jeunes, maintenant l’objectif est de passer pro. Le RC Toulon fait rêver mais il y a du monde devant, surtout à l’ouverture un poste à responsabilité. A moi de continuer à progresser au contact de grands joueurs et de montrer le bout de mon nez.

Source: jactiv.ouest-france.fr