La tournée estivale du XV de France en Nouvelle-Zélande approche à grands pas.

Alors que Fabien Galthié avait initialement prévu de laisser ses cadres au repos, des voix s’élèvent pour réclamer des aménagements. Et la Fédération française de rugby semble désormais prête à infléchir sa position.

Prévue pour juillet, cette série de trois test-matchs contre les redoutables All Blacks (le 5 à Dunedin, le 12 à Wellington, puis le 19 à Hamilton) a déjà fait grincer des dents en Nouvelle-Zélande.

L’absence potentielle de nombreux joueurs majeurs dans les rangs français est perçue comme un manque de considération par les dirigeants kiwis. Mais certains cadres tricolores, séduits par l’idée de disputer une tournée mythique, ont exprimé leur volonté d’être du voyage.

Parmi eux, des poids lourds comme Romain Ntamack et Grégory Alldritt.

Un enthousiasme que le staff du XV de France tempère avec précaution.

Fabien Galthié a récemment rappelé la priorité donnée à la récupération estivale :

« Nous avons décidé de ne pas prendre certains joueurs lors des tournées d’été pour sacraliser une période de récupération, juillet-août, durant laquelle les joueurs se régénèrent », expliquait-il au Figaro.

Il ajoute :

« Si on les emmène en Nouvelle-Zélande, ça les amène au 20 juillet. Est-ce que ces joueurs peuvent passer un accord avec leur club pour qu’ils soient à l’arrêt deux mois ensuite, c’est-à-dire sans compétition jusqu’à fin septembre ? »

Le sélectionneur prévient :

« Si on trouve un aménagement, on peut y réfléchir. Sinon, franchement, si c’est pour se dégrader physiquement, nous mettre en danger jusqu’à 2027, ça n’a aucun intérêt ».

Pour Galthié, les enjeux dépassent la tournée estivale : « Je les ai perdus pour la Coupe du monde », avertit-il à propos des joueurs sur-sollicités, évoquant aussi un « danger sur leur niveau » à long terme.

Dans ce contexte, des négociations individuelles sont actuellement en cours avec les clubs du Top 14 pour obtenir un compromis : une participation à la tournée contre une reprise tardive du championnat, fin septembre.

Un deal délicat pour les employeurs des internationaux, mais qui pourrait faire bouger les lignes.

Florian Grill, président de la FFR, confirme l’existence de ces tractations.

« Nous avons donc une responsabilité majeure : préserver leur santé physique et mentale et leur accorder des périodes de repos indispensables », insiste-t-il dans une interview au média néo-zélandais The Post.

Il précise que la sélection estivale repose sur deux piliers : « Une analyse approfondie menée par le staff des Bleus prend en compte l’état physique des joueurs, leur niveau de fatigue et de performance pour construire un groupe compétitif et équilibré. Ensuite, cette sélection respecte un cadre réglementaire défini conjointement avec la LNR […] Mais des exceptions sont possibles, et elles font actuellement l’objet de discussions avec la LNR ».

La décision finale devrait tomber dans les prochaines semaines. Une certitude : la tournée 2024 en terre néo-zélandaise pourrait bien être celle des compromis – entre ambition sportive et impératifs de gestion physique.