Maxime Lamothe : « On s’est entraîné avec des sonos qui faisaient résonner le vacarme du public »
Maxime Lamothe : « On s’est entraîné avec des sonos qui faisaient résonner le vacarme du public »
Le mercredi 21 mai 2025 à 17:02 par David Demri
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À l’approche de la finale de Champions Cup, samedi à Cardiff, Maxime Lamothe, talonneur de l’UBB, affiche la sérénité de ceux qui savent ce que représente un tel rendez-vous. Marqué par la défaite en finale du Top 14 la saison passée, le joueur formé au club veut croire que son équipe est prête, cette fois, à écrire l’histoire.
Une autre finale, une autre approche
L’année dernière, Bordeaux-Bègles s’était cassé les dents sur Toulouse au Stade de France. Mais cette fois, l’état d’esprit est différent. « On est en train de très bien se préparer. On affine les derniers petits réglages, on essaie de combler tous les petits manques qu’il pourrait y avoir », explique Lamothe via Midi Olympique. Il ajoute : « Si on veut comparer les deux finales, c’est complètement différent. Ce n’est pas la même compétition, ce ne sont pas les mêmes équipes. »
Même si les enjeux restent immenses, la Champions Cup impose une autre dynamique. « C’est un match qui est à part. On peut basculer dans quelque chose d’assez spécial ou au contraire, cela peut être très dur. Il faut continuer à recravacher. »
Northampton, un adversaire redouté mais pas inconnu
Face à eux, les Saints de Northampton, tombeurs du Leinster en demi-finale. Un exploit qui a marqué les esprits. « Ce n’est pas une inconnue. On a suivi leur parcours européen. Ils ont une sacrée équipe, ils ne sont pas là par hasard. » Lamothe se montre admiratif, sans pour autant céder à la crainte : « C’est une équipe qui joue très bien au rugby, avec un pack qui se déplace beaucoup. Et derrière, ils ont des facteurs X, comme Tommy Freeman ou Fin Smith à l’ouverture. »
Des joueurs capables de faire la différence sur un geste. « Ce sont des mecs qui jouent pour le XV de la Rose, qui savent faire basculer un match. » Mais Bordeaux n’arrive pas les mains vides. « On a bien analysé leur jeu. On pense avoir des clés pour les contrer. À nous de respecter notre plan. »
Du jeu, mais pas à n’importe quel prix
Deux équipes tournées vers l’attaque : la promesse d’un match spectaculaire ? Pas si vite. « Je ne sais pas si ce sera une orgie de rugby. On a défini une stratégie qu’on va mettre en place, mais il ne faudra pas faire n’importe quoi. Les erreurs se paient très cher à ce niveau. »
L’expérience de 2023 en leçon
La défaite contre Toulouse l’an passé n’est pas oubliée, elle guide même leur préparation. « Elle nous a aidés. Cette saison, on n’a pas fait les mêmes erreurs. Il y a eu beaucoup plus de rotations dans l’année, donc on arrive plus frais. » Et surtout : « On n’a plus envie de revivre ça. »
Une volonté d’anticipation transparaît aussi dans les entraînements : « On essaie de prévoir toutes les éventualités. Même si le plan qu’on établit aujourd’hui ne sera pas forcément celui qu’on appliquera samedi. »
Une finale, une ville, un vacarme
Le Principality Stadium promet une ambiance de feu. « Hostile ? Je ne sais pas. Il y aura beaucoup d’Anglais vu la proximité géographique. Mais le club a bossé pour faire venir beaucoup de supporters bordelais. »
Et pour se préparer au vacarme gallois : « On s’est entraîné avec des sonos qui faisaient résonner le vacarme du public. C’est assez atypique, mais cela change et ça nous met en condition. »
Rester concentrés, éviter les pépins
La semaine de finale est toujours piégeuse. Lamothe en est conscient : « On n’a pas envie de voir un mec se blesser bêtement à 4-5 jours d’une échéance pareille. On s’entraîne avec de l’intensité, mais aussi beaucoup de précision. »
L’engouement populaire, un moteur
Formé au club, Maxime Lamothe vit cette finale aussi avec le cœur. « Je reçois des messages tous les jours de Bordelais qui nous soutiennent. On sent que le club grandit, prend de l’épaisseur. C’est la deuxième finale en deux ans, ce n’est pas anodin. » Il souligne aussi la fidélité du public : « On a encore le public le plus important d’Europe. C’est exceptionnel. »
La conquête, un secteur sous pression
Critiqué à certaines périodes, le pack girondin est attendu. Lamothe coupe court : « On ne regarde pas ce qui se dit. On sait quand on est bon ou mauvais. On n’a pas besoin de journaux pour ça. Si on veut gagner, il faudra être performants. »
Henry Pollock, l’attraction anglaise
Enfin, un mot sur la pépite anglaise Henry Pollock, 19 ans et déjà très en vue. « C’est un sacré joueur, avec du caractère. Mais c’est surtout un très bon rugbyman, comme les 22 autres qu’on va affronter. »
L’UBB avance vers cette finale avec un mélange d’ambition, de prudence et de maturité. Pour Maxime Lamothe, « c’est dans les têtes de tout le monde », mais une chose est sûre : « à nous d’aller chercher ce dont on a envie : un titre. »
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