Dans un entretien accordé samedi à Sud-Ouest, le demi de mêlée de l’UBB et du XV de France, Maxime Lucu, remplaçant face à l’Afrique du Sud en quart de finale de la Coupe du monde de rugby, raconte son immense déception et ses difficultés pour surmonter cette désillusion.

Ce 15 octobre 2023 n’a pas fini de hanter Maxime Lucu. Du banc de touche du Stade de France, la doublure d’Antoine Dupont au poste de demi de mêlée a assisté, impuissant, à l’élimination du XV de France de la Coupe du monde de rugby face à l’Afrique du Sud (29-28) en quart de finale. « La frustration tient d’abord au fait que l’on s’était formaté pour aller au bout« , confie-t-il trois semaines plus tard à Sud-Ouest.

Tout a été dit et écrit sur ce choc cruel entre les Bleus et les Springboks. Notamment à propos de l’arbitrage très critiqué de Ben O’Keeffe. Maxime Lucu, lui, mentionne simplement une pénalité en faveur de la France non sifflée par l’officiel néo-zélandais en fin de rencontre. « Je me préparais éventuellement à la taper », glisse-t-il.

La suite, c’est un tour d’honneur au cours duquel il reconnait en avoir voulu aux futurs champions du monde de lui avoir brisé son rêve. Puis une semaine noire durant laquelle il n’a souhaité voir personne. « Cela a été compliqué », raconte l’international aux 18 sélections.

« J’ai revu le match dès le lendemain. Je n’ai pas été le seul. On parle souvent de résilience dans le rugby. Mais de regarder ce qui fait mal, cela permet de passer à autre chose plus rapidement. Des matchs de phase finale perdus, j’en ai vécus avec Bordeaux. Mais je n’avais jamais ressenti une déception comme celle-là. On a été très haut pendant trois mois. Là, d’un coup, tu rentres à la maison. C’était très brutal. »

Et de poursuivre: « Pendant une semaine, j’ai décidé de ne voir personne, je suis resté enfermé dans l’appartement. J’ai laissé le téléphone. Même les messages me faisaient mal. Mais il faut accepter d’en passer par là. »

Le demi de mêlée a mis en terme à ce confinement post-Coupe du monde le jour où il a décidé de sortir de chez lui pour aller voir son frère et passer une journée avec ses proches : « On a pensé à tout sauf au rugby, on a rigolé. Il fallait aussi relativiser. »

A 30 ans, Maxime Lucu n’entend pas encore mettre un terme à sa carrière internationale. En attendant de retrouver, peut-être, le groupe tricolore, le capitaine de Bordeaux-Bègles renoue avec la compétition samedi à l’occasion de la 5e journée de Top 14. L’UBB accueille Montpellier au stade Jacques Chaban-Delmas (17h).

Via RMC Sport