Le demi-de-mêlée international Français Maxime Lucu s’est longuement confié via L’équipe.

Ce-dernier est revenu sur la victoire frustrante des Bleus contre les Fidji, remportée samedi soir à Bordeaux.

Il explique pourquoi le XV de France a rencontré des difficultés, au point de se faire une grosse frayeur. Extrait:

« On avait beaucoup travaillé la semaine, et notamment défensivement, pour plaquer à deux ces joueurs-là qui sont capables de fulgurances comme on l’avait vu le week-end précédent lors de leur défaite en Angleterre (38-18). Mais dès qu’on était en difficulté sur la circulation défensive et en sous-nombre, ça leur donnait un ballon dangereux. On s’est parfois retrouvés un petit peu sur le cul.

On savait de toute façon que ça serait difficile, c’est toujours le cas contre eux car ils ont cette faculté à être dangereux partout sur le terrain, comme en 2023 avant la Coupe du monde (34-17). La défaite contre l’Afrique du Sud (17-32) nous avait fait un peu mal. La semaine n’avait pas été forcément facile dans les têtes, on avait envie de se rattraper rapidement. Et on a su l’emporter ce week-end. »

Il peste contre l’indiscipline de l’équipe. Extrait:

« On a pris le match par le bon bout puis on est tombés dans de l’indiscipline. À 21-0, on a peut-être voulu tenter des choses qui ne nous ressemblaient pas avec des passes un peu impossibles ou des ballons sur la tête qui ont offert des munitions aux Fidjiens. On s’est mis trop souvent à la faute et on les a nous-mêmes remis en confiance. L’indiscipline est le gros point noir de cette rencontre. Ces 20 minutes nous ont un petit peu coûté cher, on a reculé. Puis on a remis la main sur le ballon, et c’est allé tout de suite beaucoup mieux. »

Il ne cache pas avoir douté juste avant la mi-temps. Extrait:

« Oui, les doutes sont un peu rentrés dans la tête avant la mi-temps. On s’est posé pas mal de questions. On a été capables de mener 21-0 et de réciter ce qu’on avait bossé cette semaine avant de se mettre à la faute bêtement. Ce qui est frustrant, c’est d’avoir enchaîné toutes ces fautes dont les Fidjiens se sont nourris. On doit pouvoir encore mieux gérer nos temps faibles. Heureusement qu’on a fait preuve de caractère pour changer la donne et s’imposer. »

Il veut rester optimiste malgré tout. Extrait:

« On doit tirer du positif de cette victoire comme l’a dit le staff après match. Par le passé, on a déjà connu de telles physionomies, notamment sur les premiers matches pas toujours très aboutis de novembre. J’ai l’image de l’Argentine en 2021 (succès 29-20) ou du Japon (52-12) l’an dernier.

Moi, je suis confiant. La saison passée, on n’avait pas fait une très bonne tournée d’automne offensivement, du moins on n’avait pas été très réalistes, puis en continuant sur le même schéma on était sortis avec un record d’essais sur le Tournoi des Six Nations (trente sur l’ensemble de la compétition) et la victoire finale. Parfois, ça marche un peu moins bien et on doit être moins impatients. On doit surtout rester dans ce que l’on fait de bien. »

Concernant les critiques, il affirme faire le dos rond. Extrait:

« Il faut savoir faire le dos rond. J’ai toujours fonctionné comme ça. On sait qu’il y a toujours des déçus mais je peux vous dire qu’on travaille de la meilleure des manières. On y met beaucoup d’intensité et d’intention. En Irlande par exemple cet hiver, on a eu énormément de réussite (victoire 42-27). Et un peu moins à d’autres moments à l’image de ces premiers matches de la saison internationale.

Forcément, les critiques nous touchent un petit peu parce qu’on a envie que les gens prennent du plaisir quand ils nous regardent. Mais quand c’est plus difficile, on doit savoir encaisser et continuer à travailler. On a envie de bien finir contre l’Australie (largement battue en Irlande samedi, 46-19) au Stade de France samedi prochain où on a perdu contre les Springboks pour basculer sur le Tournoi avec encore une bonne opportunité d’aller chercher un titre. La motivation est toute trouvée. »

Dans la foulée, il affirme que c’est très français d’effectuer des critiques très sévères. Extrait:

« J’ai envie de dire que c’est un peu français. Dans n’importe quel sport, on est vite exigeants avec nos équipes de France. On le voit avec le foot ou récemment le basket qui a traversé un Euro compliqué. On est Français, nous aussi on est les premiers à critiquer, à voir le verre à moitié vide.

On aimerait bien sûr que ça aille du mieux possible comme lors du dernier Tournoi avec le bonheur que ça avait procuré. Même si on est conscients des attentes élevées, il ne faut pas non plus se prendre la tête avec ça. On sait qu’on a une énorme marge de progression. Et en tout cas, nous, on est là pour faire gagner l’équipe de France et je suis sûr que des beaux jours vont arriver très vite. On doit croire en nous et continuer à grandir. On travaille pour notre objectif de 2027 et le Mondial en Australie. »