Maxime Mermoz s’est confié dans l’émission Tribune Mayol diffusée sur BFM Toulon.

Ce-dernier n’a pas mâché ses mots suite à la défaite du Rugby Club Toulonnais, contre Vannes, concédée samedi dernier au Stade de la Rabine (29-19).

Selon lui, le RCT est redevenu suffisant. Extrait:

« Les joueurs ont montré du contenu beaucoup plus intéressant jusqu’à il n’y a pas longtemps. Le RCT a connu un coup d’arrêt récemment et le contenu n’est plus fou désormais. Je trouve le score plutôt flatteur pour le RCT. Ca a été des vagues Vannetaises tout au long du match.

On a revu un RCT suffisant. Ils sont denses physiquement, ils ont montré beaucoup de solidarité durant toute la saison, mais sur ce match ils ont beaucoup subi. Quand ils ont le ballon en attaque, on sent qu’ils sont capables de percer et de marquer rapidement, mais en face ils avaient la bave, ils avaient la dalle. Vannes, c’était leur dernière chance et il n’y a pas eu de réaction collective mais seulement individuelle. »

Selon lui, prendre quatre essais contre Vannes, c’est beaucoup trop. Extrait:

« J’ai vu que les journalistes pointaient du doigt la défense de Toulon. En début de saison on avait des barbelés, et maintenant, la défense est de plus en plus friable. Quand on se faisait transpercer, on rattrapait les coups et on récupérait des penaltouches. C’était notre plan de jeu. C’était efficace. Mais prendre quatre essais à Vannes c’est beaucoup trop ! Je ne pense pas que ça vienne de Pierre Mignoni. On a vu que les attitudes sont différentes. »

Il estime que la défaite contre Toulouse en Champions Cup a fait beaucoup de mal au RCT. Extrait:

« Pour moi, le quart de finale de Champions Cup perdu contre Toulouse, c’est l’arbre qui cache la forêt. Les joueurs ont relâché l’intensité. Avec un peu plus d’intensité et de concentration, ils vont remettre les barbelés, mais quatre essais contre Vannes, même s’ils ont faim, si tu veux viser le haut du Top 14 et des titres, c’est inconcevable.

Pour moi, c’est dans la tête. Physiquement ils sont en forme, à l’image de Domon qui a joué en 10. C’était un pari de Pierre Mignoni. Domon a remplacé Jaminet, il fait une superbe saison. En 10, Dan Biggar, je ne connais pas son état de forme, mais je pense que Domon sera la couverture en 10 plutôt que Biggar. Mais physiquement ils ont l’air bien. Devant c’est costaud et ça gagne des duels. Je pense que c’est dans les têtes. »

Il affirme d’ailleurs ne pas voir les joueurs abattus suite à leurs prestations très poussives depuis la défaite contre Toulouse. Il s’inquiète clairement. Extrait:

« Je ne vois pas de joueurs abattus. Ils sont peut-être revenus avec un excès de confiance. D’avoir été en quart de finale de Champions Cup et d’avoir perdu de cette manière, certains se disent que ce n’est pas de leur faute, que ça se joue sur un petit détail, et ça décharge la responsabilité de chacun. Ca a donné de l’espoir car on se rapproche du très haut niveau, mais ils n’y sont pas encore.

Ils vivent bien, il y a de la musique, ils kiffent, mais ils ne voient pas ce qu’est le très très haut niveau à savoir le Leinster et Toulouse. Ce sont les deux équipes qui sont tout en haut. Je mets aussi Bordeaux même si les supporters de l’UBB m’en veulent souvent. Je trouve que l’UBB se rapproche du très très haut niveau.

Pour l’instant, ce quart de finale c’est un cadeau empoisonné. Il y a eu des essais refusés, des pénalités manqués, des joueurs importants du côté de Toulouse qui manquaient, la météo qui a nivelé les niveaux. Toulon s’était rassuré sur son potentiel mais il n’a pas réussi à retrouver son niveau qu’il a eu. »

Il recadre les cadres dans la foulée. Extrait:

« Les joueurs cadres doivent prendre leurs responsabilités. Vivre bien au quotidien c’est important, mais il ne faut pas accepter de perdre et d’être moyens et suffisants. A la fin du match contre Clermont, quand je vois les réactions des joueurs à la fin du match, je me dis qu’ils ne sont pas conscients du niveau qu’ils ont. Ok ça fait de la muscu et ils courent, mais ce n’est pas ouf ! Ils te baladent sur des actions collectives, Toulon marque sur quelques exploits et à la fin, tu ne peux pas avoir de grands sourires et être content de gagner Clermont de cette manière.

Les mecs n’ont peur de rien ! Ils n’ont pas peur car ils ont le salaire qui tombe tous les mois. L’an dernier après le quart de finale, le lendemain tu avais des mecs qui étaient totalement rôtis dans des établissements. Ils n’avaient même pas honte de prendre 50 points à domicile. On n’est pas là au quotidien, mais il faut remettre les idées à l’endroit, changer quelques règles de vie. Quand il faut travailler il faut travailler et être impliqué. Et ne pas être dans la répétition de choses mais dans l’implication et être présent. Tu as l’impression que les mecs répètent un peu les choses. 

Ils étaient pied au plancher depuis le début de la saison et maintenant on a l’impression qu’ils sont en roues libres. Il faut réappuyer sur l’accélérateur. Là, le top 2 s’éloigne. Heureusement que l’UBB a perdu à domicile… »

Aussi, il estime que le RCT ne doit pas penser au top 2 mais se concentrer à retrouver son jeu. Extrait:

« Avant de s’occuper du top 2, il faut s’occuper de bien rejouer au rugby et ne pas avoir de prétention là-dessus. En début de saison, le club était ambitieux et là il faut se remettre les idées à l’endroit. A voir si les Bordelais vont être sur une dynamique moins bonne. Mais ce sera un gros challenge car on joue contre Pau et Bayonne, deux bonnes équipes. Il faut retrouver des attitudes et de la maîtrise sur un match et ensuite penser aux phases finales. Mais penser au top 2, ce serait trop prétentieux aujourd’hui. »

Pour conclure, Maxime Mermoz affirme que le match contre Toulouse au Vélodrome ne sera pas une revanche du quart de finale de Champions Cup. Extrait:

« Une revanche, c’est quand tu es dans la même compétition avec un match aller et un match retour. Mais là, c’est perdu ! Maintenant, on va les jouer au Vélodrome, ce sera une équipe bis ou bis bis. L’an dernier, c’était l’équipe 3 du Stade-Toulousain. Ils prennent un rouge mais on serre les fesses. Tout le monde était soulagé de gagner contre une équipe bis bis. Cette saison, le Stade-Toulousain prouve chaque week-end qu’ils peuvent gagner avec une équipe remaniée. Il faut voir si on a du caractère et si on est capable de se remettre les idées à l’endroit pour une demi-finale de Top 14. Ce sera un grand rendez-vous pour les joueurs et les supporters. On saura où nous en sommes vraiment, même contre une équipe bis bis car ça reste une équipe du top 4 du Top 14. »