Médaille d’or, mal du pays, scolarité, pêche… Josua Tuisova nous raconte son histoire !

Médaille d’or, mal du pays, scolarité, pêche… Josua Tuisova nous raconte son histoire !

5 octobre 2016 - 15:15

2 Commentaires

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tuisL’ailier du Rugby Club Toulonnais, Josua Tuisova s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique. Lors de cet entretien, le joueur Fidjien est revenu sur son titre Olympique, ses débuts à Toulon et son mal du pays, sa jeunesse et sa préparation pour les JO.

Dans un premier temps, le puissant Varois rappelle que sa famille est actuellement à Toulon jusqu’en décembre. Il ne cache pas que ses débuts au RCT ont été difficiles. A plusieurs reprises il a pensé à repartir au pays. Extrait:

« En ce moment, j’ai ma famille à la maison. Ma maman et ma nièce sont là. Mon père et mon frère aussi, mais ils viennent de partir en ville. Ma première année ici, en 2013, a été très longue. Je n’aimais pas vivre en France. Je n’avais jamais quitté ma famille, j’avais toujours vécu avec mes parents. Très franchement, j’ai pensé plusieurs fois à repartir. Pour simplifier les choses, avec mon frère, nous avons décidé de faire venir nos parents au moins trois mois par an. Plus si possible. »

Lorsqu’il est rentré aux Fidji après le titre Olympique, Josua Tuisova a été impressionné par le nombre de supporters qui étaient présents partout dans le pays pour les saluer. Pour lui, un titre Olympique de rugby à VII est bien plus important qu’un titre de champion du monde au rugby à XV. Extrait:

« C’était incroyable. Il y avait du monde partout : à l’aéroport, sur notre route vers le stade puis dans le stade. Le peuple fidjien nous a offert un Isevusevu (cérémonie d’acceuil) typique de notre tradition. C’était un événement énorme parce qu’il s’agissait des jeux Olympiques, aussi parce que c’était du rugby à VII. Les gens ne se rendent pas compte, en France, ce que cela peut représenter chez nous. Le VII est le sport le plus pratiqué aux Fidji, loin devant le XV. À mes yeux, ce sacre Olympique a plus de valeur qu’un titre de champion du monde à XV. Ce n’est pas seulement mon opinion, beaucoup de joueurs le considèrent ainsi aux Fidji. Nous ne pouvions pas faire autrement que de gagner. » 

Pour prétendre à une place au sein de l’équipe de rugby à VII des Fidji, Josua Tuisova a dû s’entraîner durement et perdre plusieurs kilos afin de gagner en mobilité. Extrait:

« La préparation a été très dure pour moi. Cela faisait trois ans que je n’avais plus joué à VII, mon corps n’était plus construit pour ce sport. Les préparations sont très différentes entre le VII et le XV. Quand je suis arrivé au stage de préparation, on a commencé par m’interdire de musculation. Bon, ça, je n’ai pas trop aimé. Jouer au VII, oui, j’aime ça. Mais courir sans arrêt durant toute la préparation, beaucoup moins. Mais je n’ai pas eu le choix. Le VII est un sport de vitesse. Il me fallait perdre de la masse pour gagner en mobilité. Je me suis accroché pour rattraper le retard sur mes coéquipiers. Au final, j’ai perdu quatre kilos en trois semaines. » 

Sa médaille d’or ? Il compte l’offrir à ses parents pour les remercier. Extrait:

 « Aux Fidji, on n‘accorde pas beaucoup d’importance aux trophées ou à la possession. Elle reviendra à mes parents. Ils la ramèneront avec eux, dans trois mois quand ils repartiront aux Fidji. Je ne leur ai pas encore dit, ce sera ma surprise. J’aimerais qu’ils la conservent dans un endroit précieux et je veux qu’elle leur revienne. Qu’elle soit leur. C’est une manière, pour moi, de leur rendre tout ce que je leur dois depuis l’enfance. »

Plus jeune, Josua Tuisova n’a pas connu une scolarité très longue. Il a rapidement quitté les bancs de l’école pour pêcher avec son père. Extrait:

 « Je ne suis pas allé longtemps à l’école. Je n’étais pas bon et je n’aimais pas ça. Très tôt, j’ai arrêté pour accompagner mon père à la pêche. Il fallait aider la famille à gagner de l’argent pour vivre. Nous partions tôt le matin pour pêcher au harpon, au bord des plages. Moi, je n’étais pas très bon, je n’attrapais pas grand-chose. Mais mon père attrapait de gros poissons ! Ensuite, nous partions les vendre sur le marché. Je sais qu’en France, les enfants grandissent différemment. Mais j’aime bien ces souvenirs. Nous avions du temps pour faire plein de choses. C’est comme ça que, les après-midi au village, j’ai commencé à jouer au rugby. »

Pour conclure, Josua Tuisova explique avoir rempli ses deux objectifs sportifs. Extrait:

« Quand j’ai commencé le rugby, j’avais deux objectifs : décrocher un contrat professionnel et jouer pour mon pays. Dieu m’a donné les deux et je l’en remercie chaque jour. » 

 

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2 Commentaires

  1. guitou 83 5 octobre 2016 at 15h- Répondre

    Et nous, nous te remercions pour ce que tu apportes au club;)

  2. hervé 5 octobre 2016 at 16h- Répondre

    toi, on t’aime et c’est tout.