Frédéric Michalak garde la tête froide alors que les éloges pleuvent depuis son très bon match contre l’Australie (33-6). Le demi d’ouverture du XV de France monte par ailleurs au créneau pour défendre les footeux et notamment Yann M’Vila.

Fred, après le match contre l’Australie (33-6), votre prestation a été saluée. Devez-vous tourner la page pour affronter l’Argentine samedi dans les meilleures conditions ?
Oui. Je remercie bien sûr tous les gens qui ont été derrière nous et qui nous encouragent. C’est toujours bon pour la confiance d’avoir ce genre de victoire. On sait très bien qu’on va affronter une très grosse équipe samedi. La remise en question a été vite faite par les entraîneurs, par le capitaine aussi (Pascal Papé). On est entré dans un nouveau match.

Ces Pumas semblent être beaucoup plus complets qu’avant…
Et je pense qu’ils ont plus de qualité individuelle que les Australiens. Ce sont des joueurs qui bougent beaucoup, à l’image de Fernandez Lobbe qui joue avec moi (à Toulon). Ce sont des très grands joueurs qui, en plus, aiment le ballon, les relances. Ils ont montré ce week-end leur niveau, celui du Four Nations (victoire au pays de Galles 26-12).

La presse argentine vous surnomme le « Platini du rugby »…
C’est par rapport à mes cheveux bouclés ? Ou plutôt au fait que je les perde ? (rires)

Ce groupe paraît très concentré…
Il y a beaucoup de concentration, oui. C’est à l’image aussi de notre championnat où tous les week-ends, ce sont des matchs de très haut niveau, où il faut essayer de gagner partout, où le moindre point existe. Ça veut dire que les joueurs se remettent en question dans leurs clubs. Ici, c’est l’équipe de France, c’est encore plus haut. C’est encore plus médiatisé. Si les joueurs ne se préparent pas très, très vite, ils vont être surpris. Je crois que les anciens les ont prévenus.

« La sanction de M’Vila est exagérée »
Comment prenez-vous le début de « Michalak-mania » depuis samedi ?
Je ne suis pas dans tout ça. Ce qui est important pour moi, c’est que l’équipe gagne. Je ne vais pas faire de langue de bois. C’est déjà un plaisir d’être en équipe de France. J’ai envie d’être performant, c’est tout. Je sais que ça passe par le terrain, par mes entraînements et pas par ce qu’il se passe en dehors. Ça m’importe peu.

Certains opposent les larmes de Yannick Nyanga à l’arrogance de quelques joueurs de foot pendant la Marseillaise. Quel est votre regard là-dessus ?

Je crois qu’on leur fait peu de cadeaux, aux footballeurs. On est toujours en train de leur répéter ce qu’ils ont mal fait. C’est comme la sanction de M’Vila (suspendu d’équipe de France jusqu’au 30 juin 2014), qui est pour moi exagérée. Ils sont jeunes. Ils ont le droit à l’erreur. On est comme tout le monde. On a le droit de faire des erreurs. Derrière, il faut répondre présent quand on est sur le terrain. Je trouve que les footeux prennent beaucoup pour rien. C’est mon avis.

Il n’y a qu’une seule équipe de France, quel que soit le sport…
Oui. Après, j’imagine que Yannick Nyanga n’a pas pleuré par rapport aux paroles de la Marseillaise. Il y a des choses pour lui qui sont plus profondes. Ça faisait cinq ans qu’il n’était pas en équipe de France. Je pense qu’il a pensé à tous ses moments de galère pour revenir au plus haut niveau. Ça n’a rien à avoir avec la Marseillaise.

Source: rmcsport.fr