Après le jugement du tribunal correctionnel de Montpellier qui l’a notamment interdit de stade pour trois mois, lundi, et avant de connaître la sanction (probable) de la commission de discipline de la LNR, mercredi, Olivier Missoup livre sa version de la violente altercation qui l’a opposé au Montpelliérain Rémi Martin lors de la réception qui a suivi Montpellier-Toulon, le 30 septembre (19-6, 6e journée). Avec son conseil, l’avocat du RCT Me Mino, le troisième-ligne annonce d’ores et déjà son intention de faire appel cette semaine de la décision qui lui inflige également une amende de 3000 euros et 2600 euros de dommages et intérêt à verser à Martin, blessé à la machoire dans leur bagarre.

«On parle de cette histoire comme si j’étais un criminel, déplore Missoup. En fait, j’ai l’impression que mes témoignages n’ont pas été pris en compte.» Il raconte que lors de cette fameuse soirée, Martin et lui, qui s’étaient accrochés pendant la rencontre mais sans plus, se sont d’abord ignorés. «Avec Rémy, on n’échange aucun mot, aucun regard». Les choses se gâtent lorsque les deux hommes se croisent «dans une sorte de passage», au moment du départ de Missoup. «Je lui ai alors demandé très tranquillement : « Qu’est-ce qui t’arrive ? On t’a posé une paire de couilles ? Faut pas s’énerver comme ça. » (Référence à ce qui s’était passé pendant le match). Et là il me répond : « Casse-toi, t’as douze ans, t’es une merde. »»

«Rémy a menti»

A partir de là, Missoup admet avoir poussé («à peine») Martin qui aurait répliqué par «un coup de coude dans le torse». Il dément lui avoir donné des coups de pied alors qu’il était à terre, reconnait tout au plus l’avoir «chassé (du pied) à deux reprises». Missoup rejette également la notion de préméditation, retenue par les juges. «Moi, j’allais sortir quand j’ai croisé Martin. Je suis avec ma casquette, mes lunettes de vue et mon sac de sport. Quelqu’un qui veut se battre dans ces conditions, c’est fort.» S’il regrette au final «avoir essayé de discuter avec quelqu’un qui avait tant de rancune», il reproche à Rémy Martin d’avoir «menti» sur la gravité de sa blessure au visage et d’avoir livré plusieurs versions de l’incident alors que lui a «toujours eu la même».

«Interdit de stade pour trois mois» et «Ce jugement est sévère», un article et un entretien sur l’affaire Missoup-Martin à lire dans L’Equipe, mardi.

Boudjellal ironise

Mourad Boudjellal, le président toulonnais, s’est montré ironique après le jugement qui écarte son joueur des terrains jusqu’à la fin de l’année : «C’est le scénario d’un polar d’un écrivain que je connais. C’était écrit d’avance. Je l’avais senti très vite. L’Hérault est un état fédéral qui a sa propre loi. Et si on avait dû suspendre pour trois mois Martin à chaque fois qu’il amis un coup de poing, il aurait pris plus de vingt ans incompressibles.»

Source: lequipe.fr