Interrogé sur les ondes de Sud Radio, le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal a évoqué la défaite de l’équipe de France contre l’Irlande, samedi dernier, pour le compte de la deuxième journée du Tournoi des Six-Nations.

Selon lui, le staff du XV de France doit être soutenu jusqu’à la Coupe du monde désormais. Extrait:

« Je pense qu’on aurait dû gagner en Irlande. C’est très décevant parce que sur les 20 dernières minutes, il y a largement de quoi passer. J’étais persuadé qu’on allait se reprendre sur la fin du match, mais bon ça ne s’est pas fait. Je pense que de ce match peut naître de l’espoir. Ça fait longtemps qu’on attend de l’espoir de cette équipe mais je ne pense pas que ce soit le moment de tirer sur les entraîneurs. On est partis avec eux jusqu’à la Coupe du monde et leur tirer dessus, ça ne va pas les aider. On doit les accompagner et les soutenir jusqu’à la Coupe du monde. On fera les comptes après. Pour le moment, il faut que tout le monde soit derrière eux. »

Par ailleurs, Mourad Boudjellal ne cache pas avoir envie de voir gagner les Bleus à la Coupe du monde, afin de développer encore un peu plus le rugby en France. Extrait:

« Je regarde d’abord que mes joueurs ne se blessent pas. J’ai envie de les voir gagner et être champions du monde. Car je sais que si la France est championne du monde, ce sera bon pour tout le monde. Il y a d’autres sports en ce moment qui sont champions du monde, qui gagnent tout, et qui peuvent nous passer devant. Donc on a besoin des résultats d’une équipe nationale. Après, il y a des sports où la France gagne aussi, comme le Basket, et ce n’est pas pour cela que le championnat de Basket a une audience grandissante en France. Mais on a une équipe de France et on a envie de la voir gagner. Peut-être qu’on devrait plus s’appuyer sur les gens qui travaillent toute l’année dans le Top 14 pour le choix du sélectionneur, des gens qui ont un vécu et une expérience que le monde amateur n’a pas. »

Concernant le successeur à Philippe Saint-André, le président Toulonnais évoque les noms de Raphaël Ibanez, Fabien Pelous ou encore Franck Azéma. Extrait:

« J’ai vu le nom d’Ibanez, ce n’est pas un mauvais nom, ce n’est pas un mauvais choix. Mais il y en a d’autres. Je trouve que Fabien Pelous ne fait pas un mauvais boulot avec les U20. Ce ne serait pas un usurpateur. Il y a un entraîneur qui a aussi été libéré récemment par son club [Fabien Galthié, NdlR] et même s’il a un peu moins la cote en ce moment, personne ne peut nier que c’est un bon entraîneur. Et il y en a d’autres. Franck Azéma à Clermont, ou encore les deux Laurent au Racing et avant à Castres travaillent très bien eux aussi. »

Selon Mourad Boudjellal, le staff du XV de France doit arrêter de se plaindre des moyens mis à sa disposition, mais plutôt tirer la quintessence des qualités des joueurs. Il prend pour exemple l’équipe de l’Irlande et du Pays-de-Galles. Extrait:

« En France, on a pléthore de talents pour reprendre l’équipe de France, je ne suis pas inquiet là-dessus. Il y a peut-être des gens qui sauront faire avec ce que l’on a. Regardez les entraîneurs de l’Irlande et du Pays-de-Galles. Ils ont combien de joueurs à disposition ? Ils ont 80 joueurs avec 20 joueurs compétitifs. Vous les entendez râler dire qu’ils n’ont pas assez de joueurs ? Jamais ! Quand on est entraîneur, il faut tirer la quintessence des joueurs que vous avez et non pas vous plaindre sans arrêt des moyens que l’on vous donne. Quand vous signez un contrat, les moyens vous les connaissez et vous acceptez votre mission en fonction des moyens qui vous sont donnés. En France, ce n’est pas un problème de quantité de joueurs mais un manque de qualité de formation. On a davantage le choix de joueurs que d’autres équipes, mais sur la qualité, on peut émettre certains doutes. »

Pour conclure, le président Varois affirme que quelque chose manque dans cette équipe de France. Il estime que les joueurs ne sont pas assez heureux ensemble et n’ont pas plaisir à se retrouver. Extrait:

« Dans cette équipe de France, il y a quelque chose qui me gêne, c’est que je ne sens pas de plaisir. On ne les sent pas heureux ensemble. On ne sent pas l’énergie de cette ambition commune. Elle n’est pas encore là. Ça va peut-être venir, mais même quand ils marquent un essai, il n’y a pas cette connivence, alors que chez les Anglais on la voit. On sent qu’ils ont plaisir à se retrouver, ça pétille quand ils sont ensemble. Chez nous, il n’y a pas encore ça. «