Invité dans les Spécialistes rugby de Canal + Sport, le président Toulonnais Mourad Boudjellal a évoqué le budget du RCT.

Ainsi, le patron Varois explique comment il a scindé le budget du RCT en plusieurs sociétés. Il affirme que le budget de la SASP est de 25 millions d’euros. En ajoutant le budget des boutiques et de la brasserie, cela passe à 35 millions d’euros. Extrait:

« Quand on parle de budget, par rapport aux autres clubs il faut le comparer à périmètre égal. Moi, j’ai divisé mon club en différentes sociétés et je pars du principe que vendre des partenariats et des produits dérivés RCT ce n’est pas le même métier que gérer un club de sport. Dans d’autres clubs comme Toulouse, tout est regroupé dans la même société. J’ai un groupe de 35 millions d’euros en terme de budget si je le compare à celui de Toulouse, c’est à dire à périmètre égal avec la brasserie, les boutiques… Le budget de la SASP qui est déclaré à la Ligue est 25 millions d’euros. Dans ces 25 millions d’euros sont exclues les boutiques, la brasserie, alors que dans les autres clubs c’est inclus. Je dis cela par honnêteté. Je n’ai pas 10 millions à cacher, j’adorerai avoir 10 millions à cacher ! »

Si à ses débuts, Mourad Boudjellal a injecté quelques millions d’euros dans le club, désormais, il explique que le RCT n’a plus besoin de lui pour fonctionner correctement. Extrait:

« Ça fait quatre ou cinq ans que je ne mets plus aucun argent dans le club. De toute façon je n’en ai pas les moyens contrairement à d’autres présidents. Le but était de créer un modèle économique. Après, c’est vrai qu’il y avait un contexte plus favorable que dans certaines villes car il y a une certaine passion avec une situation un peu idéale. Il y avait une grande frustration car on sortait d’une saison en Top 14 où on avait pris des branlées un peu partout. Il y avait un esprit de revanche. »

Interrogé sur le salary-cap, Mourad Boudjellal martèle que le RCT respecte ce règlement. Il détaille le fonctionnement du modèle économique du RCT et le règlement du salary-cap. Extrait:

« Il faut quand même que les gens comprennent le règlement du salary-cap car pleins de gens en parlent mais n’ont pas lu le règlement. L’an passé, les droits d’images étaient exclus du salary-cap, mais avec obligation de les déclarer et ce que nous faisons contrairement à d’autres clubs. J’ai aussi mis un modèle économique pour exploiter l’image de quelques joueurs. Quand des présidents disaient que la star c’est l’équipe, moi, j’ai toujours dit que la star c’est deux ou trois joueurs. Par exemple, on exploite une marque avec Jonny Wilkinson qui s’appelle 10 et qui fonctionne très bien. Même les royalties que nous versons à Jonny sur la vente de ces produits sont déclarés à la ligue. Demain, dans le nouveau règlement, si la marque de Wilkinson devait faire 10 millions d’euros de royalties, je ne pourrais pas recruter un joueur et c’est absurde. Tout cela parce que la ligue ne croit pas qu’il y ait une économie autre qui peut se créer dans le rugby. Nous, on l’a fait à Toulon, mais ce n’est pas grave, on l’inclus dans le salary-cap. Ensuite, il faut savoir que les primes de finales et de victoires ne sont pas inclues dans le salary-cap. Alors j’ai mis en place un modèle très simple: ça consiste à dire à un joueur « soit tu touches 80 et 20 si on gagne, soit tu touches 90″. J’ai la chance aujourd’hui que dans le modèle économique Toulonnais, le joueur préfère toucher 80 parce que la finale et la victoire paraissent possible. »

Le président Toulonnais avoue s’être inspiré du modèle Toulousain. Extrait:

« Je me suis un peu inspiré du modèle Toulousain qui était très intelligent, mais dans un autre domaine. Toulouse avait construit son modèle économique en disant aux joueurs: « Tu as un plus petit salaire mais tu as une belle prime si on se qualifie dans les 6. » Les joueurs prenaient toujours le petit salaire car ils étaient sûr de se qualifier dans les 6 avec Toulouse. C’était très intelligent. »

Pour conclure, Mourad Boudjellal affirme être le club du Top 14 le plus surveillé. Récemment, deux membres de la DNACG sont restés deux jours à Toulon pour tout vérifier. Extrait:

« Je suis le club le plus surveillé. Mais je peux vous dire qu’il y a trois clubs en Top 14 qui n’ont pas déclaré leurs droits d’images. Moi si. J’ai été surveillé sur l’intégralité de mes sociétés. Ça a en été presque humiliant. La DNACG est venue, ils sont venus à deux. Le patron de la DNACG notamment est venu deux jours. Ils ont demandé à contrôler l’intégralité de nos sociétés, même celles qui n’ont rien à voir avec le rugby. Ils n’ont rien trouvé. »