Interrogé par La Provence en marge du match de Coupe d’Europe contre l’Ulster, le président Toulonnais Mourad Boudjellal affirme qu’en cas de victoire ce samedi après-midi, le RCT devrait être qualifié en quart de finale.

Il explique qu’il ne faut pas banaliser ce genre de qualification sous peine de devenir des blasés. Extrait:

« Depuis quelque temps, à Toulon, on a tendance à banaliser l’extraordinaire, car lorsqu’on a mangé du foie gras, on n’aime pas trop le pâté. Dès lors, il est bon de remettre les pieds sur terre, sinon on a vite fait d’être blasé. »

Le patron du RCT se remémore d’ailleurs la première qualification du club en quart de finale de H-Cup, en 2010, suite à une victoire à domicile contre les Ospreys. Extrait:

« On avait vraiment l’impression de jouer pour l’histoire. C’était la H Cup, un truc que l’on ne voyait qu’à la télé. De plus, à cette époque, le RCT sortait d’années de galères en Pro D2 et la H Cup était donc quelque chose qui nous était totalement étranger. Du coup, cette toute première participation, c’était : ‘Bienvenue chez les grands’. On se demandait même si on n’était pas des usurpateurs ! Et puis, avec cet essai à la dernière minute de Paul Sackey devant les Ospreys, on a fini par remporter un match que l’on aurait dû perdre. »

Bien évidemment, il n’oublie pas le match à Mayol contre le Munster, un jour où l’enceinte du RCT était particulièrement surchauffée. Extrait:

« Paradoxalement, ce match m’a beaucoup marqué car il nous a fait toucher du doigt le très haut niveau. J’ai véritablement découvert le rugby sur ce match-là, c’est-à-dire la dimension internationale, tout l’engouement que ça pouvait susciter et l’odeur quasi-originelle du rugby en Irlande. D’ailleurs, ce jour-là, au stade, mon épouse avait pris en photo l’affiche Munster-RCT, car l’association des deux noms nous paraissait totalement improbable ! »

Autre moment fort vécu par Mourad Boudjellal en Coupe d’Europe: le premier sacre du RCT en H-Cup alors qu’il faisait le tour du stade en taxi, remède contre le stress. Il raconte. Extrait:

« Mon responsable de la sécurité était au téléphone avec un stadier et c’est lui qui m’avait annoncé que l’on était champions d’Europe. Ce qui me reste aussi, alors, c’est le petit souffle qui m’a traversé pendant cinq secondes et ce souffle-là, qui m’a fait un bien fou, je ne le ressentirai plus. C’était le premier titre et j’espérais ne pas me réveiller. Ce qui est un peu frustrant, c’est de se dire que ce moment-là, on ne le vivra plus jamais. »