Invité sur le plateau de iTélé vendredi dernier, Mourad Boudjellal n’a pas loupé l’occasion de s’en prendre à Thomas Savare, le président du Stade-Français.

Lorsque le présentateur lui rappelle que Thomas Savare l’avait récemment attaqué sur le Salary-Cap, Mourad Boudjellal réplique illico presto. Ainsi, le président du Rugby Club Toulonnais ne comprend pas comment un club avec seulement 1 000 abonnés peut remporter le Bouclier de Brennus.

Selon lui, Thomas Savare ne respecte pas l’économie du rugby. Extrait:

« Comment on peut être champion de France avec 1 000 abonnés ? Comment on peut être dans le Top 6 avec 1 000 abonnés ? C’est une aberration ! Ça veut dire qu’on ne respecte pas l’économie du rugby. Il y a une fortune personnelle qui vient d’ailleurs et on injecte six, huit ou dix millions dans un club. Et ils sont accessoirement aussi responsables du déficit du rugby car quand on annonce que le rugby perd 22 ou 24 millions d’euros, ce sont des milliardaires qui décident d’investir plusieurs millions d’euros et donc de les perdre. Ils représentent aujourd’hui le déficit et la mauvaise image du rugby. Ce sont des gens qui, à travers leur argent, aujourd’hui, appauvrissent médiatiquement le rugby car ils ne sont pas capables de remplir les stades et pas capables d’assurer l’audience. Alors que des clubs qui n’ont pas l’argent se retrouvent parfois en Pro D2 alors qu’ils remplissaient les stades et faisaient de l’audience. Mon sujet principal aujourd’hui n’est pas le Salary Cap, mais le Fair-Play financier. C’est à dire être capable de dépenser ce que l’on gagne, mais pas simplement de dépenser ce qu’on injecte. Ce n’est pas du tout pareil. Sinon, demain on va aller  vers un Top 14 de milliardaires avec quatorze clubs qui n’intéressent personne, qui auront 1 000 abonnés et les audiences seront en chute libre et le rugby sera mort. »

Pour sa part, Mourad Boudjellal explique avoir investi plusieurs millions d’euros et précise les avoir repris grâce à l’économie qu’il a créé au sein du club Varois. Extrait:

« Personnellement j’ai investi six millions et demi ou sept millions au RCT. Non seulement je les ai repris, mais on gagne aussi de l’argent. Dans le rugby, il y a cette particularité où on gagne de l’argent lorsque l’on ne cherche pas à en gagner. Le sport, c’est d’abord un projet émotionnel et pas industriel. A Toulon, c’est conçu comme ça et quand on a un bon projet, ça suscite de l’engouement et l’engouement amène de l’argent. Quand vous entendez d’autres présidents, ils vous parlent de stade, de structure mais jamais d’émotion. Quand vous allez au cinéma, ce n’est pas la qualité du fauteuil que vous allez regarder, mais la qualité du film. Au rugby, c’est pareil. »