Mourad Boudjellal se confie après la qualification du RCT pour la finale Européenne

Mourad Boudjellal se confie après la qualification du RCT pour la finale Européenne

21 avril 2015 - 10:54

5 Commentaires

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TOULON_BOUDJELLAL_270810Mourad Boudjellal, le président toulonnais, savoure la perspective d’une nouvelle finale européenne, contre Clermont, le 2 mai, tout en pensant déjà au moment où le vent tournera.

Il a très peu dormi dans la nuit de dimanche à lundi, encore sous le coup de l’énervement de cette demi-finale de Coupe d’Europe remportée après prolongation (25-20) face au Leinster. Mourad Boudjellal a quitté ses joueurs à Marseille – « ce n’était pas ma place d’être avec eux à boire des coups, ça leur appartient » – pour rentrer à Toulon. Il avait prévu de couper, ce lundi, mais a accepté à l’heure du déjeuner, après avoir couru 10 kilomètres, de revenir sur la qualification pour la finale européenne, l’objectif d’un triplé inédit sur la scène continentale et le cas Michalak.

« Cette permanence au sommet, depuis trois saisons, ça vous donne le vertige ?

– Ça fait bizarre, car ce n’est pas le genre de choses que tu programmes. Donc tu le subis. Quand tu vois comme c’est dur pour atteindre une finale, on se demande comment on l’a fait sept fois de suite. En même temps, ça légitime un travail. On est un vrai club. Mais profitons-en, ça ne va pas durer. On vit le meilleur. Je suis un “ spoutnik ”, je ne devrais pas exister, quand tu vois les fortunes qu’il y a dans le rugby : Michelin (Clermont), Altrad(Montpellier), Savare (Stade Français), Lorenzetti (Racing-Métro), Fabre (Castres), GL Events (Lyon)… Moi, mon métier, c’est de trouver de l’argent pour payer les salaires à la fin du mois. À un moment donné, ces gens vont reprendre le dessus, ou alors ils sont vraiment mauvais. Ça va s’arrêter. On est une anomalie, et en plus on a réussi à se faire passer pour des riches.

Bryan Habana, auteur de l’essai du break en prolongation, qui court pour récupérer le ballon du match afin de le ramener chez lui en Afrique du Sud, cela prouve que l’appétit est intact…

– Ça prouve que ce n’est pas un mercenaire, qu’il est totalement impliqué dans l’histoire du club, que ça va le marquer. Pour Bryan, ce qui se passe à Toulon est important : il a trente et un ans, il sait qu’il n’a plus beaucoup d’années. C’est un grand champion qui a un code d’honneur : après une saison compliquée, il voulait repartir de l’avant.

Vos larmes à Toulouse en 2012, après une demi-finale de Top 14 gagnée contre Clermont (15-12) pour atteindre votre première finale de Top 14, ça vous semble loin ?

– Le Stade de France, c’était un symbole exceptionnel dans mon projet. C’était irrationnel. J’avais tellement été biberonné avec les finales au Parc des Princes. J’en avais rêvé. Dimanche, à Marseille, je n’avais pas de larmes, mais l’émotion et l’envie étaient toujours là. Je me posais des questions, j’ai eu la réponse.

Vous allez retrouver Clermont en finale, le 2 mai, à Twickenham comme il y a deux ans (16-15)…

– Clermont me terrifie, joue très bien. Et je ne comprends pas qu’on ne parle jamais de Franck Azéma (son entraîneur) pour l’équipe de France, avec son CV à Perpignan(champion de France en 2009) et Clermont. Je ne lui mets pas la pression, mais pourquoi on n’en a jamais parlé, ni la presse ni les techniciens ? On dit qu’il n’était pas étranger aux bons résultats de (Vern) Cotter (dont il a été l’assistant de 2010 à 2014), eh bien, il le prouve. »

En interne, chaque équipe annonce des objectifs en début de saison. Vous avez fait savoir publiquement, tôt dans la saison, que vous visiez le triplé en Coupe d’Europe. C’était gonflé, non ?

– Je n’ai pas dit que c’était une obligation. Mais pourquoi ne pas dire ce qui te fait rêver ? Je ne dis pas qu’on va le faire, mais qu’on voudrait réussir le triplé. L’an dernier, c’était le doublé (Top 14 et Coupe d’Europe). Si on remporte cette finale de Coupe d’Europe, peut-être que notre motivation sera de faire le doublé du doublé (gagner deux années de suite le Top 14 et la Coupe d’Europe). La motivation, tu la trouves dans des choses qui n’ont jamais existé. Ce n’est pas péjoratif. Etinsultant pour personne.

L’an dernier, le départ à la retraite de Jonny Wilkinson avait servi de motivation. Cette année, est-ce la même chose avec les fins de carrière de Carl Hayman, Ali Williams et Bakkies Botha ?

– Oui. Et je pense que, l’an prochain, ce sera la dernière de Bernard (Laporte). Qu’il parte en beauté. On en parle. Tous les jours, je pense à arrêter moi aussi. Je me mets dans un tel état avant les matches… Mais, dans le rugby, j’ai découvert Bernard. Il a donné de l’énergie à ses joueurs, mais aussi à son président. Quand il partira, je remplacerai l’entraîneur. L’homme, je n’en suis pas sûr. Il me manquera.

Source: lequipe.fr

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5 Commentaires

  1. Dam 21 avril 2015 at 11h- Répondre

    J adore mourad. Mais toujours parler des « riches » ça devient saoulant.
    Pitain change de disques

    • dk_snake 21 avril 2015 at 11h- Répondre

      il a raison de toujours en parler! et encore plus depuis que l’étude sur les déficits est sortie!
      Quand tu vois que certains mettent des millions uniquement pour combler un déficit… et qu’ils peuvent à coter recrutement sans soucis! c’est anormal

    • Valescure220 21 avril 2015 at 11h- Répondre

      serait il jaloux ?

  2. pitoumacfly 21 avril 2015 at 11h- Répondre

    Euh … Je ne vois pas parler du cas Michalak …

    • jak84 21 avril 2015 at 11h- Répondre

      Pour moi, il n’y a rien à dire.
      C’est un truc interne au groupe, qu’ils déballent tout ça entre eux.
      Ces polémiques artificielles sont ridicules.
      Oui Michalack a été remplécé très tôt, et il ne l’a pas apprécié… ben quoi, le remplacement n’est pas choquant en soit et la réaction de la Miche est parfaitement normale (un mec qui se fait sortir avant l’heure de jeu et qui sort en rigolant, c’est ça qui serait anormal, ce mec là, oui, il faudrait le virer : pas celui qui aurait voulu rester sur le terrain et prouver qu’il pouvait retourner la situation).